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LIVRE D'INTRODUCTION A LA THEOLOGIE PROTESTANTE EVANGELIQUE CLASSIQUE/TRADITIONNELLE


Petite randonnée biblico-théologique protestante évangélique

Brève initiation à la théologie évangélique



SOMMAIRE :


Chapitre 1 . Définitions et délimitations

Chapitre 2 . Courte doctrine protestante évangélique

Chapitre 3 . La prière, le pardon, la souffrance et la grâce divine

      Chapitre 4 . Etude biblique sur Jean chapitre 4 versets 43 à 54

Chapitre 5 . L'homme et la femme, le ministère de la femme dans l'Église, la sexualité, le mariage et le célibat

Chapitre 6 . Etude sur l'hyperbole biblique

Chapitre 7 . Le procès de Paul dans le livre des Actes

Chapitre 8 . Exemple de dissertation théologique

Chapitre 9 . Les hérésies christologiques et théologiques

Chapitre 10 . Le Christ dans les confessions de foi ecclésiales

      Chapitre 11 . Sotériologie : le chrétien peut-il perdre son salut? Peut-on déchoir de la grâce ? L'amissibilité ou l'inamissibilité de la grâce

Chapitre 12 . Le combat de la foi, vivre chrétiennement au quotidien

Chapitre 13 . Partages, méditations, commentaires et prédications

Chapitre 14 . Question éthique : la masturbation

Chapitre 15 . Témoignage de baptême

Chapitre 16 . Le retour de Jésus-Christ

Chapitre 17 . Encouragements et consolations

Chapitre 18 . Une réflexion théologique sur l'art



Aime et fais ce que tu veux.


Saint-Augustin, homélie pascale.


Si tu es théologien, tu prieras vraiment, et si tu pries vraiment, tu seras théologien.


Évagre le Pontique (345-399)



Cultivons notre jardin intérieur.



De la discussion jaillit la lumière.



Jésus-Christ, que les deux Testaments regardent, l'Ancien comme son attente, le Nouveau comme son modèle ; tous deux comme leur centre.


Blaise Pascal, Pensées.



Ce que l'on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément.


L'Art poétique (1674) de Nicolas Boileau-Despréaux.



Tu nous as faits pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi.


Saint-Augustin (354-430)



Mais vous étiez plus intérieur en moi que mon fond le plus intime, plus élevé que les plus hautes parties de moi-même.

Deus intimior intimo meo : Dieu, plus intime que mon intime.


Saint-Augustin, Confessions 3.6.11



A mes grands-frères spirituels.





Nota bene : sauf indication contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible du Semeur, BDS, version 2015.






Prologue :


Il existe des parcelles de vérités dans toutes les religions et les sagesses du monde. Les religions ont aussi des connexions avec l'art et le sens de l'esthétique. Pour preuve, voici par exemple la première Sourate du Coran que tout chrétien peut lire avec profit et éventuellement prier : je vous préviens tout de suite que le livre que vous avez entre les mains est un livre chrétien sur la théologie chrétienne et uniquement sur la théologie chrétienne mais dans le but de construire des ponts et des débuts de dialogues avec tous les humains et notamment avec nos amis musulmans de France il est bon de se familiariser avec ce qui nous unit entre chrétiens et musulmans. Cette Sourate, d'un point de vue littéraire est très belle et honore le Dieu tout-puissant lorsqu'on la prie ou qu'on la lit dans un esprit fraternel et spirituel (communion verticale et aussi horizontale). On notera également que le Nom Allah désigne le Dieu musulman aussi bien que le Dieu chrétien. Ainsi, les chrétiens d'orient de langue arabe emploient le Nom « Allah » tout comme les musulmans emploient le même Nom « Allah » en arabe.

Voici donc ce joyaux littéraire et spirituel extrait du Coran traduit en français :


« Sourate 1 : AL-FATIHA (PROLOGUE ou OUVERTURE)

7 versets - Pré-Hégire

----------------------------------------------------------

1. Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

2. Louange à Allah, Seigneur de l'univers.

3. Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

4. Maître du Jour de la rétribution.

5. C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours.

6. Guide-nous dans le droit chemin,

7. le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés. »


A l'issue de ce texte, on peut mentionner que, pour les musulmans, le Coran traduit en français par exemple, n'a pas du tout la même valeur que le Coran en arabe c'est-à-dire en langue originale. Pour les musulmans, le seul vrai Coran est le Coran en arabe.

Par contre, pour les chrétiens, la Bible en français ou en toute autre langue vivante, a la même valeur que la Bible en langues originales à savoir - hébreu, araméen (AT) - et grec (NT). L'essentiel est que le texte soit compris par le lecteur.


Chapitre 1 . Définitions et délimitations

§ 1 . Qu'est-ce que la théologie ?


Il s'agit de l'étude (grec logos) de Dieu (grec Théos), de la foi et de la religion chrétienne dans ses différentes composantes, avec ses confessions diverses telles que le catholicisme, le protestantisme, l'orthodoxie, l'anglicanisme, le mouvement évangélique classique/traditionnel, charismatique, pentecôtiste etc, mais aussi de la compréhension de l'Evangile par rapport à d'autres religions comme l'Islam et le Judaïsme par exemple.

Ainsi, tout au long de l'histoire, l'Eglise a produit des discours et des études biblico-théologiques : nous sommes précédés par vingt siècles de théologie et ainsi on peut dire que « nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants »1; les géants étant nos prédecésseurs dans la foi, les anciens.

La théologie est une entreprise du cœur. Le cœur dans la Bible, et surtout dans l'AT, est le centre de l'homme : sa raison, son intelligence mais aussi ses émotions et sentiments. Bibliquement parlant, le cœur est d'abord et avant tout le siège de son intelligence et de sa « raison raisonnante ».

Mieux comprendre sa foi aide à mieux la vivre. La foi, qui est un don de Dieu fait à ses élus, cherche l'intelligence, la foi est le point de départ de la compréhension de l'Evangile et la raison prolonge et approfondit sans cesse cette compréhension ici bas et au-delà une fois au paradis. En effet, Dieu est infini et nous aurons l'éternité pour apprendre à mieux le connaître mais nous ne pourrons jamais le comprendre totalement car nous sommes finis et Dieu est infini.

La théologie nourrit le croyant en donnant un ancrage solide à sa foi dans l'amour de Dieu. La théologie est holistique pour le croyant à savoir qu'elle est source d'orthodoxie (croyances justes), d'orthopraxie (pratiques justes) et enfin d'orthopathie (sentiments justes) (grec, ortho : droit, juste).


§ 2 . Définition et contenu de la foi chrétienne protestante évangélique


Chrétiens parce que Jésus-Christ est notre Sauveur et Seigneur et parce que nous croyons à certaines affirmations historiques de certains conciles oecuméniques (Symbole2 de Nicée, Constantinople, Éphèse 1, Chalcédoine...). Par exemple nous croyons en un Dieu trinitaire ou plus exactement tri-unitaire3 à savoir le Père, le Fils et le Saint-Esprit, trois personnes d'une seule et même nature divine par opposition à la nature humaine ou animale. Par exemple encore, nous croyons que Jésus, depuis son incarnation, est une seule personne unissant distinctement et sans confusion ni altération, la nature humaine et la nature divine. Nous croyons aussi à la personnalité du Saint-Esprit qui n'est pas une force impersonnelle.

Protestants parce que nos prières sont adressées uniquement à Dieu, que nous avons des groupes de responsables et/ou des Pasteurs dans nos Églises locales et que nous croyons aux sola : la Bible seule, la foi seule, la grâce seule, le Christ seul et la gloire à Dieu seul.

Évangéliques parce que nous pratiquons en majorité le baptême d'adulte libre et volontaire, que nous accordons un rôle central à la vie et à l'œuvre du Christ qui a été condamné et puni à la croix à la place de quiconque croit en lui.

Au plan sociologique, l'historien britannique et contemporain David Bebbington, pour définir les évangéliques a inventé quatre critères : le biblicisme ou la normativité suprême de la Bible, le crucicentrisme ou l'importance centrale de la mort sur la croix et de la résurrection du Christ, le conversionnisme ou comment on ne naît pas chrétien mais on le devient par la conversion/adhésion à l'évangile et enfin l'activisme/militantisme c'est à dire l'importance du témoignage et de l'évangélisation apporté par chaque chrétien dans la société et son milieu de vie quotidienne qui est appelé à être une lumière dans la nuit spirituelle de notre monde actuel.


§ 3 . Panorama académique des différentes matières de la théologie évangélique


La théologie au sens large, chrétienne et notamment protestante évangélique, est composée des matières énumérées et brièvement expliquées ci-après.

La dogmatique appelée aussi théologie systématique4 ou encore doctrine ou science doctrinale, qui répond à la problématique simplifiée que croire et que ne pas croire et dont les matières sont énumérées et expliquées infra.

L'éthique qui est également une discipline systématique qui répond à la problématique simplifiée que faire et que ne pas faire. Elle aborde ses fondements, la sexualité, la guerre, l'avortement, l'euthanasie, le travail, les loisirs, la politique, la race, les infractions et les peines, la nature, le corps, les dépendances, la richesse et la pauvreté etc.

L'histoire de l'Église qui étudie comment s'est répandu le christianisme dans le temps et l'espace, les schismes, les hérésies et le développement des différents courants théologiques et ecclésiologiques dans le temps et dans l'espace. Elle aborde aussi par exemple la patristique qui est l'étude des écrits des Pères de l'Église, l'étude des conciles, du monachisme, de l'histoire liturgique etc.

La théologie pratique qui étudie le travail pastoral en général à savoir le statut et les fonctions du pasteur, les actes pastoraux tels que l'onction d'huile, les sacrements tels que la cène et le baptême, le culte, les ministères, la théorie et la pratique de la prédication (homilétique), l'évangélisation, la missiologie, la défense de la foi (apologétique), la croissance de l'Église, l'implantation d'Église, l'Église et la multiculturalité, les nouvelles formes d'Églises, les aumôneries, le catéchisme, les études bibliques, les réunions de prière, les groupes de jeunes, de personnes âgées, les groupes de maison etc.

La théologie biblique qui est l'étude de l'ancien et du nouveau testament, des manuscrits, de la rédaction, de la datation, du contexte de rédaction, de la structure textuelle, des genres littéraires, des auteurs, de l'authenticité, de la canonicité de chaque livre biblique, de la théologie propre à chaque livre biblique sur une ou plusieurs thématiques etc.

La linguistique biblique qui est l'étude de la grammaire et du vocabulaire de l'hébreu, de l'araméen et du grec biblique.

La linguistique théologique qui est l'étude des différentes langues de la littérature théologique de différentes époques à savoir, entre autres, le latin, l'anglais, l'allemand et l'italien.


La dogmatique comprend les matières suivantes :


1 . La doctrine de Dieu, ou théologie au sens strict, restreint et étroit

2 . La doctrine du Christ ou christologie

3 . La doctrine du Saint-Esprit ou pneumatologie

4 . La doctrine de l'univers ou cosmologie

5 . La doctrine de l'Écriture sainte ou bibliologie

6 . La doctrine des anges ou angélologie

7 . La doctrine des démons ou démonologie

8 . La doctrine de l'être humain ou anthropologie

9 . La doctrine du mal ou hamartiologie

10 . La doctrine du salut ou sotériologie

11 . La doctrine de l'Église ou ecclésiologie

12 . La doctrine de la fin ou eschatologie


Chapitre 2 . Courte doctrine protestante évangélique


Les trois premiers chapitres de la Genèse sont mythologiques sur la forme et historiques sur le fond.

Sur la forme, ces chapitres initiaux sont travaillés artistiquement, d'un style plus ou moins poétique.

Sur le fond, ils soutiennent une théologie du sabbat et contiennent des évènements qui ont marqué l'histoire des premiers humains.


§ 1 . La doctrine de Dieu

A . Considérations générales


Sur l'importance de la théologie au sens étroit, voici une citation tirée du Catéchisme de l'Eglise catholique au paragraphe 234 :

« Le mystère de la Très Sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne. Il est le mystère de Dieu en Lui-même. Il est donc la source de tous les autres mystères de la foi ; il est la lumière qui les illumine. Il est l’enseignement le plus fondamental et essentiel dans la " hiérarchie des vérités de foi " (DCG 43). " Toute l’histoire du salut n’est autre que l’histoire de la voie et des moyens par lesquels le Dieu vrai et unique, Père, Fils et Saint-Esprit, se révèle, se réconcilie et s’unit les hommes qui se détournent du péché " (DCG 47). »


Dieu est « bienheureux », (makarios) (1 Tm 1.11 et 6.15).

« Dieu est amour » (1 Jn 4.8,16) mais l'amour n'est pas Dieu. Dieu est une personne ou plutôt trois personnes, mais l'amour est une vertu et une qualité portée par les trois personnes de la trinité ou tri-unité.

Dieu est « trois fois saint ». Il n'a aucune complicité avec le mal dont il a une sainte horreur.

Dieu n'a pas de commencement. Il existe et vit depuis l'éternité passée et pour l'éternité à venir. D'une certaine manière, on peut dire que Dieu est « plus réel que notre réalité ».

Dieu ne se prouve pas par la raison humaine. L'homme ne peut pas démontrer que Dieu existe ou qu'il n'existe pas car le fini ne peut pas comprendre totalement l'infini.

L'homme peut inventer des arguments qui font présumer que Dieu existe mais aucun argument ne peut être absolument convaincant car Dieu est au-delà de la raison humaine, Dieu dépasse l'homme de façon totale, radicale et absolue. Dieu n'est pas démontrable ni négativement ni positivement.

Dieu est trois personnes (Mt 28.19) de nature divine, d'une seule nature divine (Mc 12.29 s.). Par exemple, il existe des milliards de personnes humaines mais il existe trois personnes divines.

Remarquons ici qu'un tel Dieu ne peut pas être le fruit de l'imagination humaine individuelle ou collective.

Par personne ou subsistance ou hypostase (grec), il faut entendre un sujet doué d'intelligence, de volonté, d'émotions, de sentiments, de conscience morale et existentielle.

Les trois personnes divines sont appelées, dans la Bible, nommément le Père (P), le Fils (F) et le Saint-Esprit (SE).

Dieu est esprit et donc il n'est pas fait d'atomes, il est immatériel, intangible et invisible.

Par nature ou substance ou ousia (grec) divine il faut comprendre les attributs tels que l'éternité, l'illimité/infini, l'omniscience, l'omniprésence, l'omnipotence, l'amour, la sainteté, le génie, la créativité, la justice, la bonté, la perfection absolue, la richesse par exemple.

La nature divine portée par les trois personnes comprend l'éternité dans le passé, dans le présent et dans le futur. Dieu est depuis toujours et pour toujours. Ainsi, Dieu n'est pas soumis au temps mais il l'a créé et il le maîtrise. Le temps est une idée de Dieu, il a créé l'éternel présent et le temps qui passe qui se décompte en fractions de temps telles les secondes, les minutes et les heures. Dieu est à la fois hors du temps et dans le temps, dans l'éternel présent comme dans le temps qui passe, le temps fractionnable.

Par nature encore, Dieu est souverain, totalement, absolument, radicalement bon, parfait, juste etc.

Dieu a aussi inventé le hasard qu'il domine et maîtrise dans son infinie souveraineté. Par exemple, Dieu connaît de toute éternité le résultat lorsqu'on lance les dés ou qu'on fait tourner une roue de casino, il connaît d'avance les résultats des jeux de hasards. C'est en ce sens qu'on peut dire qu'il n'y a pas de hasard pour Dieu, il n'est pas limité ni dépassé par le hasard qu'il maîtrise de la façon la plus absolue.

Les trois personnes divines sont distinctes ce qui leur permet d'être en relation en tant que sujets distincts.

L'amour circule entre les trois personnes du Dieu Trinitaire ou plutôt Tri-Unitaire, Tri-Un : trois quant aux personnes et un quant à la nature. Ainsi, les trois personnes divines échangent et partagent entre elles la joie, la transparence, la complicité, l'harmonie, la connaissance, la science, la créativité, l'inventivité, le bonheur, le bien-être, l'épanouissement, le plaisir, la nouveauté etc. Il n'y a donc pas de tensions entre les trois personnes divines ni non plus de conflits ou de contradictions. Ainsi, Dieu combine amour, justice et grâce. Par exemple, il n'y a pas de tension et encore moins d'opposition entre son amour et sa justice.


Ainsi :


  • le P aime le F, le F aime le P

  • le P aime le SE, le SE aime le P

  • le F aime le SE et le SE aime le F


Dieu maîtrise parfaitement ses émotions et n'est jamais dominé par elles. Il peut être triste à cause du mal mais il maîtrise sa tristesse, il ne sombre jamais dans la dépression, la dévalorisation de l'image de soi etc Ainsi Dieu est parfaitement équilibré, sans aucune maladie, sans aucun dysfonctionnement. Ainsi, il peut ressentir de la colère face au mal mais il ne va pas anéantir sa création sur un coup de colère parce qu'il la maîtrise. Il n'y a pas de tensions émotionnelles en Dieu, tout est parfaitement harmonieux en lui.

Les trois personnes étant entièrement Dieu pour chacune d'entre elles, on les distingue par leurs relations entre elles trois.


B . Considérations spéciales


Il y a un seul Dieu. Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le SE est Dieu.

Pourtant le Père n’est pas le Fils, le Fils n’est pas l’Esprit et l’Esprit n’est pas le Père.

Le Père, le Fils, le St Esprit sont dans cet ordre.

Le Fils procède du Père, Le St Esprit procède du Père et du Fils.


Plus techniquement, sur la Trinité on distingue traditionnellement 1) la Trinité ontologique et 2) la Trinité économique.

1) La Trinité ontologique ou opera divisa ou opera ad intra (ou oeuvres accomplies vers l'intérieur) est relative à l'être, de ontos en grec, l'être. On parle ainsi de trois personnes (distinctes) de nature divine. Le Père est esprit, l'Esprit est esprit et Jésus est esprit et corps spirituel (depuis sa résurrection), pneumatique c'est à dire rempli de l'Esprit-Saint. Au sein de la Trinité, Jésus est pleinement divin et pleinement humain, les deux natures étant distinctes mais sans confusion ni altération. Ainsi, Jésus a une volonté humaine et une volonté divine contrairement à l'hérésie monothélite qui enseignait deux natures mais une seule volonté ce qui amenait à confondre les deux natures qui sont unies en lui mais distinctement et sans confusion ni altération.

Ainsi, le Père n'est pas le Fils, le Saint-Esprit (SE) n'est pas le Père ni le Fils, ils sont distincts. La nature divine se caractérise par l'omniscience, l'omnipotence et l'omniprésence plus l'éternité passée et future (l'homme est éternel dans le futur uniquement car il a un commencement contrairement à Dieu qui n'a pas de commencement).

Chaque personne porte la nature divine.

- Paternité : le Père engendre le Fils. Le Père est innascible (du latin nascere, naître) : il ne procède de personne avant lui, il n'est pas engendré. Il ne procède de personne.

- Filiation : le Fils est engendré du Père

- Spiration : relation du Père et du Fils au Saint-Esprit, vue du côté du Père et du Fils. Père et Fils spirent le SE

- Procession : le SE procède du Père et du Fils (Jn 15.26)

Le Fils est éternellement engendré du Père, le Père n'est pas engendré. Le Fils n'est pas créé par le Père sinon le Christ serait une créature.


2) La Trinité économique ou opera indivisa ou opera ad extra (ou oeuvres accomplies vers l'extérieur) est relative aux relations et aux actions, aux rôles de chaque personne de la Tri-Unité. Le Père est hiérarchiquement supérieur au Fils qui lui est subordonné en ce qu'il est envoyé sur terre sur ordre du Père et le Fils a obéi jusqu'à la mort de la croix. L'amour circule entre les trois personnes et ainsi le Dieu chrétien s'autosuffit (aséité) totalement parcequ'il y a circumincession (compénétration parce que de même nature mais sans confusion de personnes qui restent distinctes les unes par rapport aux autres) et périchorèses des personnes divines qui s'aiment toutes mutuellement, l'amour se donne, s'échange et circule entre les trois personnes qui sont chacune un centre de conscience, un « je » qui parle à un « tu » dans un certain ordre hiérarchique, articulé et harmonieux (Jean chapitres 14 à 16).

- Le Fils prie pour nous le Père, le SE prie au travers de nous le Père

Jésus est sous les projecteurs durant la dispensation de la grâce, le SE oriente les projecteurs sur Jésus.

Vis-à-vis des humains, le Père envoie le Fils et le Fils envoie le Saint-Esprit.

En sens inverse, le Saint-Esprit révèle le Fils qui lui-même révèle le Père.

Jésus-Christ a accompli le salut objectif, extérieur au croyant et le Saint-Esprit accomplit le salut subjectif, intérieur au croyant, il applique le salut christique à l'intérieur du croyant : Ez 36.26 :

Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau, j’enlèverai de votre être votre cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair.


Pour résumer et récapituler, on a la Trinité ou Tri-Unité ontologique (a) relative à l'être de Dieu et la Trinité ou Tri-Unité économique (b) relative aux relations de Dieu avec sa création.


a . La Trinité ontologique ou opera ad intra : le P engendre le F, le SE procède du P et du F, le P et le F spirent le SE, les 3 personnes (= chaque personne est un centre de conscience, un « je » qui parle à un « tu ») s'aiment mutuellement, l'amour circule entre les trois personnes divines.


b . La Trinité économique ou opera ad extra : le P envoie le F sur terre, le P et le F envoient le SE sur terre, le SE habite le croyant, le P choisit/élit le croyant, le F justifie le croyant, le SE régénère/sanctifie le croyant. Économiquement, la trinité est une communauté hiérarchique : monarchie du P, économiquement/hiérarchiquement le F est subordonné au P, le SE est subordonné au P et au F.


En conclusion, quand on parle de Dieu, on est toujours dans l’analogie5, jamais dans un langage tout à fait juste, puisque notre langage est humain. On ne peut comprendre Dieu que par analogie, tout en ayant conscience des limites, de l’imprécision de ce langage. L’analogie, à la fois ressemblance et différence, c’est le juste milieu entre l’univocité et l’équivocité.

Comme l’a dit l’abbé Monchanin (XXème siècle), Dieu est tout autre qu’un autre ; il est absolument transcendant.

Pour aller plus loin, thèmes complémentaires : la doctrine des appropriations, la périchorèse (grec)/circumincession (latin) ou compénétration des personnes divines, le filioque, les attributs de Dieu etc


§ 2 . La doctrine du Christ


Jésus-Christ est pleinement Dieu et pleinement homme depuis son incarnation. Il est une personne unissant distinctement et sans confusion ni altération la nature divine et la nature humaine.

Le Christ possède une personnalité parfaitement équilibrée et sans péché depuis sa conception dans le ventre de Marie sa mère.

Par ailleurs, il a souffert le maximum à la Croix.

Lors de l'incarnation, Jésus avait un corps fait d'atomes, mais depuis sa résurrection Jésus a un corps spirituel, le même corps que les chrétiens auront au paradis, un corps incorruptible, spirituel et pneumatique c'est-à-dire rempli d'Esprit-Saint.

Personne ne peut sérieusement contester l'existence historique de Jésus-Christ.

Jésus-Christ est mort pour les péchés de quiconque reçoit la foi conformément au libre et souverain choix de Dieu qui reflète sa grâce pure.

Jésus-Christ s'est-il dépouillé de sa nature divine en devenant homme ? Non car Dieu est immuable et il maintient le monde à l'état d'existence (Col 1.17) or s'il venait à perdre sa divinité le monde serait anéanti et n'existerait plus.

Le Fils est subordonnné au Père : il a obéi lorsque le Père l'a envoyé sur terre pour devenir homme parmi les hommes. Pour bien comprendre la subordination, on peut la distinguer de l'infériorité de l'homme par rapport à Dieu par exemple parce que Dieu est de nature divine tandis que l'homme est de nature humaine : il y a infériorité. Par contre la subordination, elle, renvoie à l'obéissance. Par exemple un officier est hiérarchiquement supérieur à un simple agent, ainsi, tous les deux sont de nature humaine donc égaux en dignité mais inégaux hiérarchiquement.

Pour le Christ, il est égal au Père de par sa nature divine mais il lui est subordonnné parce qu'il a obéi à la volonté du Père (Lc 22.42) en tout et notamment pour qu'il endosse et prenne la nature humaine. Ainsi, le Fils révèle le Père.

Toutefois, il peut être bon de préciser un point : Le Père ne domine pas le Fils, il y a hiérarchie mais pas de rapport de domination d'une personne sur une autre, le Fils ne subit pas les ordres du Père mais il y adhère pleinement dans la liberté, l'harmonie et l'amour.

A la croix, Jésus-Christ a renversé le mal par le bien tel un judoka utilisant la force de son adversaire pour le bien de l'humanité. La résurrection de Jésus c'est la mort de la mort, désormais tout est possible pour le meilleur seulement.


§ 3 . La doctrine du Saint-Esprit


Le Saint-Esprit est une personne et non une force impersonnelle bien que le vocabulaire biblique soit quelque peu « chosiste » ou « réifiant » à son sujet (image de l'eau, du feu, du souffle, de la colombe etc). Il applique le salut en Jésus-Christ dans la vie du croyant qu'il régénère. Il est spécialement à l'oeuvre dans la vie du croyant qui est son temple. Il travaille l'esprit du croyant en profondeur pour le faire progresser sur la voie de la sanctification, de l'amour de Dieu et du prochain (Mt 22.37-40) : Rm 5.5, BDS 2015 :


Dieu a versé son amour dans notre cœur par l’Esprit Saint qu’il nous a donné.


Comment une force impersonnelle pourrait-elle communiquer l'amour du Père et du Fils ?

Pour aller plus loin :

https://theologie-chretienne-oecumenique.blogspot.com/2024/08/le-saint-esprit-force-energie.html


Par ailleurs, on peut ajouter que Dieu donne ce qu'il ordonne : il ordonne la sanctification et il en est aussi l'artisan, l'agent privilégié. On ne sait pas comment s'articule la volonté du croyant avec celle de Dieu, du Saint-Esprit en particulier. Cela est un mystère lumineux. Dieu libère l'homme de l'esclavage du péché et c'est en ce sens que Dieu est le fondement de la liberté des croyants selon sa grâce spéciale et de tous les hommes selon la grâce générale donnée généreusement par Dieu.

Le Saint-Esprit est subordonnné au Père et au Fils qui lui ont demandé de venir « tabernacler », inhabiter au sein des croyants. Le Saint-Esprit spire le Père et le Fils. Il procède du Père et du Fils car tout ce que le Père a, le Fils l'a aussi (Jn 16.15). Le Saint-Esprit révèle le Fils.

Enfin, la pentecôte manifeste ostensiblement que les croyants ne sont plus les seuls juifs mais qu'ils sont de toutes les nations qui parlent toutes sortes de langues. La pentecôte c'est l'affirmation de l'universalité du christianisme.

Le don des langues est une anticipation du paradis où nous parlerons toutes les langues existantes et ayant existé sur la terre actuelle et nous parlerons aussi de nouvelles langues.


§ 4 . La doctrine de l'univers


Dieu a créé le monde. Le cosmos existe parce que Dieu a voulu le créer. À supposer que les choses évoluent plus ou moins dans l'univers, cela ne remet pas en cause le fait que c'est Dieu qui est à l'origine du monde qui est une idée de Dieu. Avant que le monde soit créé, il n'y avait que Dieu qui a créé le cosmos et tout ce qu'il contient parce qu'il est généreux et génial. Le cosmos est la révélation générale de Dieu.

Le récit de création du livre de la Genèse est un récit littéraire sur la forme c'est à dire qu'il n'explique pas de façon exacte, chronologique et scientifique comment Dieu a créé le monde. Ce récit est cependant historique quant au fond au sens où il évoque le commencement du monde dans le temps, dans l'histoire, à un moment donné de l'histoire.

Le monde est une création et non une émanation de Dieu au sens où le monde est distinct de Dieu. Ainsi, le monde n'est pas Dieu car Dieu est plus grand que le cosmos et il en diffère qualitativement (Dieu n'est pas ce qu'il crée). Dieu est présent dans le cosmos mais il ne se confond pas avec lui. Il y a une différence ontologique6 entre le monde et Dieu.

Les deux principales preuves de l'existence de Dieu sont Jésus-Christ d'une part et la Bible d'autre part. Jésus-Christ et la Bible sont la révélation spéciale de Dieu. La révélation générale correspond au cosmos, à la création.

L'univers est contenu par Dieu mais Dieu n'est pas contenu par l'univers. Dieu contient l'univers car il est infiniment plus grand que le cosmos qu'il a créé et qui lui, est limité.

Autrement dit, « les cieux des cieux » ne peuvent contenir Dieu.


§ 5 . La doctrine de l'Écriture sainte


La Bible est totalement divine et totalement humaine. Autrement dit, la Bible est inspirée à la fois par Dieu et par l'homme. La Bible n'a pas été dictée de façon mécanique mais a été inspirée harmonieusement. Ainsi, Dieu s'est révélé en respectant l'intelligence et la sensibilité des auteurs humains des Saintes Ecritures.

On trouve un nombre varié de styles littéraires dans la Bible : style prophétique, parabolique, symbolique, généalogique, juridique, poétique, psalmodique, narratif, épistolaire, apocalyptique/eschatologique etc.

La Bible est sans erreur dans les originaux et très fiable dans les milliers de fragments et copies qui nous ont été transmis. Plus exactement, on dénombre environ 3000 manuscrits complets ou fragmentaires pour l'AT et environ 5000 pour le NT.

Elle s'interprète par elle-même : les passages obscurs sont éclairés par les passages clairs et simples à comprendre, on parle de « l'analogie de la foi ». Toutefois, elle n'a pas réponse à tout. Par exemple, elle ne dit pas si le chrétien doit être pour ou contre le nucléaire.

Pour les protestants évangéliques, la norme fondamentale et suprême de l'Église c'est la Bible qui contient 66 livres.

Quant aux catholiques par exemple, ils se basent sur la Bible mais aussi sur la tradition et le magistère. Les catholiques ont un canon de l'Ancien Testament différent de celui des juifs et des protestants, on parle alors de livres deutérocanoniques ou deuxième canon.

Enfin, la Bible a été rédigée tout au long d'une dizaine de siècles parfois non consécutifs les uns par rapport aux autres et ce environ, ainsi que par une quarantaine de rédacteurs différents.


§ 6 . La doctrine des anges


Les anges sont des personnes de nature angélique dépourvues de corps physique mais douées de volonté, d'intelligence, d'émotions et de sentiments. Les anges sont restés fidèles à Dieu et n'ont pas commis de péché. Ils sont des messagers de Dieu pour les hommes et ils s'intéressent à la vie de l'Église (1 Co 11.10).


§ 7 . La doctrine des démons


Les démons sont des anges ayant commis le péché de suivre Satan qui est leur chef. Satan a fauté en voulant être Dieu et depuis il est révolté et ne veut que le mal pour les humains tout comme les démons. Satan et les démons ne peuvent pas faire plus de mal que ce que Dieu leur permet de faire c'est pourquoi Luther disait que « le Diable est le Diable de Dieu ».

Il faut garder l'équilibre entre d'une part nier l'existence et l'action du Diable et d'autre part voir Satan et les démons de partout.

Satan est puissant mais il reste une créature limitée à la différence de Dieu qui est incréé et tout-puissant.

Il faut craindre de déplaire à Dieu et résister à Satan lorsqu'il nous met la pression de la tentation.


§ 8 . La doctrine de l'être humain


L'homme existe à cause de la volonté divine. Dieu a créé l'homme par pur amour, pour être l'objet de son amour.

L'être humain est un mammifère. Il est intrinsèquement digne car il est a été créé en image de Dieu : imago Dei.

Historiquement, les premiers humains sapiens sont le fruit d'une intervention divine dans l'évolution de certains primates devenus nos premiers ancêtres.

Adam et Ève représentent les premiers humains dans lesquels Dieu a insufflé une âme, un souffle de vie, une vie humaine - « terrienne » (Adama = terre en hébreu) - et pensante, des homo sapiens sapiens qui se sont révoltés contre Dieu et ont abusé de leur liberté sur l'instigation de Satan. Le péché touche l'homme extensivement mais non intensivement. Ainsi, tous les domaines de la vie humaine sont touchés par le péché mais pas d'une façon maximale, d'une intensité maximale.

L'homme et la femme sont différents sexuellement, physiquement et psychiquement mais ils sont égaux en dignité.

La sexualité est une idée et un don de Dieu. Il faut mettre l'accent sur le don de soi dans la sexualité qui est à vivre dans le cadre du mariage monogame et hétérosexuel uniquement.

Chez les non chrétiens la vocation normale est le mariage.

Chez les chrétiens il y a deux vocations possibles : le mariage ou le célibat. Bibliquement, deux personnages montrent la voie du célibat : Jésus-Christ et l'apôtre Paul.

La chasteté, la continence, la pureté d'esprit et de corps, sont des vertus que les personnes célibataires, notamment, sont appelées à pratiquer.

L'être humain est divisé en deux parties à savoir l'âme/l'esprit (Lc 1.46-47, psychê/pneuma) d'une part et le corps (sôma) d'autre part. L'esprit et l'âme sont en effet deux mots différents pour désigner la même réalité à savoir le psychisme humain qui comprend les pulsions, l'affect, les sentiments, la raison, la conscience existentielle et morale. Pour des exemples dans l'AT cf : Jb 7.11 et 12.10, Ps 143.6-8 dans l'original hébreu et aussi Es 26.9 et 42.1 (nefesh/ruah).


§ 9 . La doctrine du mal


Dieu a horreur du mal et ses yeux sont trop purs pour le voir (Ha 1.13).

Il existe trois vérités parallèles dans la Bible à savoir, d'une part, que Dieu est bon totalement, radicalement, absolument, d'autre part, qu'il est souverain totalement, radicalement, absolument et enfin que le mal est mauvais totalement, radicalement, absolument. Ainsi, Dieu n'a aucune complicité avec le mal qu'il limite dans son intensité et dans son extension comme il l'entend dans sa souveraine sagesse. Dieu a horreur du mal. Dieu est très patient mais après le jugement dernier il n'y aura plus aucun mal sous aucune forme.

Le mal est un mystère opaque. Le mal commis et surtout subi est révoltant et profondément injuste. Son origine ultime est un mystère opaque. Comment le mal a-t-il pu surgir au milieu d'une création toute bonne, comment Satan qui était une créature toute bonne à son origine a-t-il pu commettre un péché, cela reste un mystère impénétrable. On peut seulement comprendre qu'on ne peut pas comprendre le mal parce que le comprendre serait le justifier, lui faire une place légitime dans la création. Pour quiconque et même pour le chrétien le plus docile, le mystère du mal reste une écharde fichée dans l'intelligence.


§ 10 . La doctrine du salut


Le salut est totalement l'oeuvre de Dieu. L'homme choisi par Dieu ne fait que recevoir le salut par l'application faite par le Saint-Esprit dans son cœur de l'oeuvre de la croix. C'est le Saint-Esprit qui régénère le croyant et ce dernier répond par la conversion intérieure, qui le transforme en une nouvelle créature qui désormais tend vers la perfection christique par la sanctification quotidienne avec ses hauts et ses bas, avec des périodes fructueuses et d'autres moins fructueuses. Le oui du croyant est inextricablement le oui de Dieu et le oui du croyant.

La foi est un don de Dieu.

Ep 2.8 :

Car c’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu.

Il est possible que, de nos jours, des personnes n'ayant jamais entendu parler de Jésus-Christ et de l'évangile reçoivent la vie éternelle simplement en pensant et en réalisant qu'elles sont pardonnées par Dieu. Elles ont la foi, une foi peu informée mais une foi donnée par Dieu.

Cette foi peu informée, on la retrouve chez les croyants de l'Ancien Testament : par exemple, Abraham et Melchisédek, ce dernier étant un personnage mystérieux mais ayant la foi au vrai Dieu (Gn 14.18-20).

La stricte justice divine exige que tout homme soit destiné à la mort éternelle, à l'enfer, mais la grâce faisant aussi partie de l'être de Dieu, il en résulte que certains sont déclarés non coupable par pure grâce. Ainsi, il y a les élus, prédestinés à la vie éternelle et le reste de l'humanité destinée pour l'enfer éternel.

Les universalistes, quant à eux, croient que tout le genre humain sera sauvé. En effet, certains versets bibliques font mention de « tous » (Jn 12.32) et « quiconque » (Jn 3.16) mais en réalité il s'agit d'une appellation qualitative et non quantitative. Seuls les élus sont contenus dans ces termes.

Par ailleurs, les annihilationistes croient que les non élus sont anéantis à leur décès ou soient anéantis après un certain temps en enfer. Or les descriptions de l'enfer dans les évangiles montrent que l'enfer dure l'éternité : là où le ver ne meurt pas et le feu ne s'éteint pas (Mc 9.48).

Adam est le chef d'alliance de la chute de l'humanité et Jésus-Christ est le chef d'alliance avec son peuple qu'est l'Eglise et en cela il est le « dernier Adam » (1 Co 15.45).


§ 11 . La doctrine de l'Église


L'Église est l'ensemble des personnes humaines de tous lieux et de tous temps sauvées par Dieu de l'enfer. Elle est articulée par des dons structurels tels que ceux de pasteur, de docteur et de responsable d'Église dans les communautés où il n'y a pas de pasteurs officiels. Il existe aussi des dons ornementaux tels qu'évangéliste, celui de bien faire la cuisine, d'être hospitalier, sociable, charismatique et autres.

Les deux sacrements/ordonnances sont le repas du Seigneur sous forme de pain et de vin d'une part et le baptême d'adulte par immersion d'autre part.

Chez les catholiques on dénombre sept sacrements : baptême, confirmation, ordination, mariage, réconciliation, eucharistie et onction des malades.

L'Eglise est une anticipation du paradis.


§ 12 . La doctrine de la fin


Le séjour des morts ou état intermédiaire, est un lieu où se trouvent les futurs condamnés et les futurs grâciés. Le séjour des morts est le commencement de l’enfer pour les condamnés par anticipation et le commencement du paradis (Ph 1.23) pour les grâciés par anticipation avant le jugement dernier.

Les élus, à partir du retour du Christ, auront un corps glorieux, incorruptible et renouvelé. Ces corps glorieux seront remplis par l'Esprit-Saint. Ils seront semblables au corps qu'a Jésus depuis sa résurrection et ses apparitions sur terre avant son ascension au ciel (Jn 20).

Le retour de Jésus-Christ sera visible, personnel et soudain. Il sera précédé par une intensification du mal, de la persécution des chrétiens et des conversions au christianisme notamment parmi les juifs.

Le jugement final sera en deux temps. Dans un premier temps seront séparés les chrétiens des non chrétiens puis dans un second temps chacun sera jugé sur ses actes bons ou mauvais (Ap 20.12) et seront enfin distribuées les récompenses aux chrétiens.

Tous les humains reconnaîtront la vérité et la justesse du jugement de Dieu sur eux.

Après le jugement dernier, plus aucun péché ne sera commis pas-même en enfer.

Le paradis est le lieu de ceux qui vivront avec Dieu dans un état de bonheur éternellement renouvelé en étant amoureux de Dieu et en ayant des relations épanouies et transparentes dans un cadre idyllique.

L'enfer est le lieu de ceux qui vivront dans un état fixe, sans aucune possibilité de renouvellement en ayant conscience qu'ils ne peuvent pas être en relation avec Dieu et avec les grâciés d'une part et d'autre part en étant constamment horrifiés par leur culpabilité passée.

Que ferons-nous au paradis ?

Nous prendrons part à des jeux avec des difficultés pour augmenter le plaisir.

Nous parlerons toutes les langues et nous en apprendrons de nouvelles.

Nous écouterons de la musique, du Mozart par exemple etc.

Enfin, le millénium ou les mille ans d'Apocalypse chapitre 20 n'est pas à interpréter littéralement car le livre de l'Apocalypse est une forêt de symboles littéraires et chiffrés.


Chapitre 3 . La prière, le pardon, la souffrance et la grâce divine

§ 1 . La prière


La prière s'adresse au Père, par le Fils et avec le secours du Saint-Esprit.

Prier le Saint-Esprit est théologiquement correct car l'Esprit-Saint est Dieu et il reçoit même adoration que le Père et le Fils.

Cependant, l'usage biblique est de prier Jésus-Christ mais surtout le Père : quand Jésus enseigne à ses disciples comment prier il dit : « Père » (Lc 11.2) ou encore, « Notre Père » (Mt 6.9).

La prière doit être quotidienne, le matin ou le soir.

La prière quotidienne permet la croissance spirituelle du croyant qui tend vers la sanctification et la perfection (Mt 5.48) à l'image de Dieu qui est trois fois saint. Sur ce, il convient de rappeler que la perfection n'est pas de ce monde.

La prière, donc, commence par une courte demande à Dieu pour faire silence afin d'écouter sa voix.

« Seigneur, aide-moi à faire silence pour écouter ta voix. »

Elle est suivie d'une lecture d'un paragraphe de la Bible.

Par exemple, pour chaque jour, un paragraphe dans la Bible du Semeur 2015. On peut lire au hasard un paragraphe dans chaque livre biblique : le premier jour on lit une péricope dans la Genèse, le lendemain on lit un paragraphe au hasard dans le livre de l'Exode, le jour suivant dans le livre du Lévitique etc jusqu'à l'Apocalypse puis on recommence dans la Genèse, puis dans Exode etc.

Cette lecture (ne pas hésiter à lire et relire plusieurs fois le passage biblique) doit servir de tremplin pour la prière pour moi et mes besoins. Cela se fait par associations d'idées, ou si je suis frappé par un mot du texte ou une phrase ou une idée. On peut aussi mentaliser, avec ses cinq sens, des scènes des évangiles ou d'autres récits de l'Ancien Testament. Bref, à chacun de trouver ce qui lui convient le mieux dans et pour la prière de chaque jour.

Il s'agit de comprendre le texte « en gros », de façon superficielle et pas de façon approfondie. En effet, il existe deux types de lecture de la Bible.

Le premier type est une lecture non approfondie, intuitive et spirituelle, où on comprend le texte de façon superficielle et non de façon savante.

Le second type de lecture de la Bible est une lecture savante. Il s'agit ici de lire le texte, de l'analyser, de le décortiquer au niveau littéraire, on met tous ses moyens, toute son intelligence pour comprendre le message communiqué par Dieu et ce à l'aide de commentaires bibliques, de l'exégèse, de l'herméneutique, de la théologie etc.

On peut prier donc dans cet ordre : pour soi, ensuite pour sa famille, pour son Eglise locale, et enfin pour le monde.

Enfin, on peut terminer sa prière par la lecture d'un psaume, pour apprendre à faire « mes gammes » dans la prière et d'une page du livre des Proverbes pour apprendre la sagesse de Dieu, la crainte de Dieu et le comportement sain, juste, adéquat et pertinent vis-à-vis du prochain.

D'un point de vue théologique, la prière est une cause seconde que Dieu inclut dans son plan qui est cause première.

« La vie est une prière. » « Priez sans cesse. » (1 Th 5.17 et 1 Tm 2.1-2)


Voici la partie finale d'une prédication d'Alain Nisus sur Rm 8 qui m'inspire beaucoup et que je pratique avec bonheur :


« La vie selon l'Esprit


[…]


Chaque chrétien est le temple du Saint-Esprit et il est appelé à vivre par l'Esprit, à se laisser conduire et inspirer par lui mais alors comment entretenir cette façon de vivre, comment entretenir sa relation avec Dieu ?

D'abord par la méditation de l'Écriture. Il y a cet exercice à faire, quotidiennement si on peut, c'est une discipline en tout cas, de mettre un temps régulier à part pour se recueillir, pour faire silence en soi, en son cœur, demander à Dieu de faire taire en nous le tumulte de la journée, afin de pouvoir écouter sa voix. On lit ensuite un texte biblique, peut-être à l'aide d'un guide de lecture par exemple.

Il y a différents temps de lecture, différentes façons de lire la Bible.

Il y a la lecture savante, la lecture approfondie, rigoureuse du texte, où l'on essaie de dégager le sens précis d'un texte. Pour le faire, il faut utiliser toutes les ressources et les instruments à notre disposition.

Mais il y a aussi une lecture plus immédiate du texte. Dans cette approche du texte, on ne comprend pas forcément tout mais il y a telle ou telle parole qui nous touche, qui nous marque, même si elle est extraite du contexte. Dans la méditation, dans cette lecture plus immédiate, on reçoit le texte, on le laisse faire écho en nous, on le fait résonner en nous et à l'aide de ce texte on fait un travail sur soi c'est à dire qu'on se fait visiter par ce texte, on fait ce texte visiter notre vie. On n'essaie pas de scruter le texte comme dans une étude savante, mais on se scrute soi à la lumière de ce texte. Si vous voulez, dans cette approche, c'est la lecture actuelle du texte qui importe : que me dit-il, quelle application puis-je en faire ? Comment s'applique-t-il à ma situation, à mon vécu ? Que me dit Dieu par ce texte sur moi, sur ma vie ? Cette approche du texte est légitime à deux conditions : qu'elle soit complétée par une approche plus savante du texte et deuxièmement qu'on ne confonde pas le sens d'un texte et l'application d'un texte. Que veut m'enseigner le Seigneur sur ma vie de foi, que m'inspire ce texte, comment m'interpelle-t-il, m'encourage t-il, m'exhorte-t-il, me reprend-t-il ? Tout cela fait partie de l'application. Dans sa méditation du texte, on ne comprend peut-être pas toutes ses nuances mais on le comprend « en gros » ou peut-être que tel ou tel verset voire tel mot peut me parler, me toucher. Cette approche du texte pourvu qu'elle ne soit pas la seule, pourvu qu'elle soit aussi régulièrement complétée par une lecture plus savante peut être bénéfique mais ce qui est le plus important, c'est que notre étude du texte, qu'elle soit savante ou immédiate, puisse alimenter notre vie de prière et c'est là la deuxième chose à dire pour cultiver sa vie dans l'Esprit : elle passe par une vie de prière.

Après avoir reçu un texte dans son moment de recueillement, on peut en faire un tremplin pour notre prière c'est-à-dire qu'on prie avec le texte qu'on a reçu, on prie en fonction des échos que ce texte a eu en nous. On présente alors au Seigneur son cœur dans la transparence, dans l'intimité. Ensuite, dans un deuxième temps de prière, on peut présenter sa journée à Dieu, faire le bilan, revivre peut-être la journée avec ses moments forts, avec nos attitudes, nos faiblesses et laisser la lumière de Dieu visiter cette journée afin qu'il nous pardonne, nous encourage, nous console, nous reprenne là où nous avons besoin de l'être. Si c'est le matin, on présente la journée au Seigneur, les rendez-vous importants, les moments forts ou difficiles qui doivent se présenter ou peut-être aussi dans sa banalité quotidienne. Dans un troisième temps, sa prière peut se faire intercession. On présente au Seigneur ses besoins spécifiques, ses besoins propres, ceux de sa famille, de son Église, du monde.

Je crois que là est le secret d'une vie spirituelle qui vise la croissance. Il y a une discipline, un effort à faire pour cultiver sa vie spirituelle et cela dépend de la relation, du temps passé avec Dieu.

Toujours pour cultiver sa vie spirituelle il y a la vie communautaire, la vie d'Église. On se rappelle que Dieu veut que l'Église existe, il prend plaisir aux rassemblements de ses enfants, cela réjouit son cœur de Père. L'Église fait partie intégrante du plan de Dieu. Nous sommes tellement individualistes que nous avons tendance à l'oublier mais c'est une vérité biblique : Dieu veut l'Église. Jésus meurt non seulement pour nous laver de nos péchés mais aussi pour que l'Église puisse exister. Mépriser l'Église c'est mépriser la mort du Christ. Dieu veut donc l'existence de l'Église mais la vie d'Église entretient aussi notre foi. Si l'on veut que le morceau de bois continue à brûler, il faut le laisser avec les autres bouts de bois, chacun s'entraide, s'encourage mais un bout de bois qu'on retirerait du feu et qu'on isolerait brûlerait quelque temps mais en restant avec les autres braises on continue à brûler.

Amen. »


§ 2 . Le pardon


Lorsqu'il s'agit d'une petite faute on doit passer outre et ne rien dire. Ainsi, pour une faute légère le coupable doit demander pardon à Dieu et c'est tout.

Par contre lorsqu'il s'agit d'une faute grave, l'offenseur doit se repentir (Éz 33.11, Mc 1.4, Ac 2.37-38, 1 Jn 1.9, Lc 13.5)7 et demander pardon à Dieu bien évidemment mais aussi à la victime qui en retour doit lui accorder son pardon : cf la prière du notre Père : « pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé » (Mt 6.12, Lc 11.4).

Ainsi, le chrétien est « toujours juste, toujours pécheur et toujours repentant. »8 Selon Jn 16.8 c'est le Saint-Esprit qui convainc de « péché », de « justice » et de « jugement ».

Par ailleurs, les relations peuvent parfois faire souffrir. Dans ce cas-là l'offensé doit remettre ses griefs au Seigneur Dieu et Père qui nous écoute avec amour et compassion tout comme le psalmiste le faisait en terme parfois très virulents cf les psaumes d'imprécations comme par exemple Ps 137.8-9, 140.11. Si l'offense n'est pas grave l'harmonie de la relation peut malgré tout être quelque peu entamée. En tout cas le chrétien ne doit surtout pas se venger. Il peut signaler, dénoncer, porter plainte au pénal ou assigner au civil c'est-à-dire aller devant la justice humaine mais en aucun cas il ne peut se venger (Pr 20.22, 24.29, 25.21-22, Mt 5.38-42, Rm 12.17 et 19).


§ 3 . La souffrance


La souffrance est une conséquence et un châtiment de notre révolte contre Dieu en Adam. La souffrance est a priori révoltante pourtant la Bible nous invite à rester soumis, confiant et patient (Job).

La certitude de la vie éternelle devrait dès à présent nous aider à surmonter les difficultés de toutes sortes (Rm 8.18-25).

La souffrance n'est pas toujours liée à un mauvais comportement passé habituel ou non. La maladie peut survenir comme un jugement de Dieu mais pas automatiquement et même loin s'en faut de nos jours. Parfois on peut souffrir sans que cela soit causé par notre comportement. En tout cas le mieux est de ne pas pécher et de ne pas être éprouvé mais dans le cas contraire il faut se rappeler que nos souffrances servent à produire en nous l'endurance et une foi accomplie cf Jc 1.3-4 :


3 Car vous le savez : la mise à l’épreuve de votre foi produit l’endurance.

4 Mais il faut que votre endurance aille jusqu’au bout de ce qu’elle peut faire pour que vous parveniez à l’état d’adultes et soyez pleins de force, des hommes auxquels il ne manque rien.


Mais dans sa souveraineté Dieu permet le mal toutefois il le limite puisque dans le livre de Job nous voyons que Dieu permet à Satan de nuire à Job mais il ne lui permet pas de le tuer et ainsi la souveraineté de Dieu limite le pouvoir de Satan.

Il y a par ailleurs la souffrance collective de l'Eglise précédée par celle du peuple juif. Par exemple la souffrance du peuple de Dieu en Egypte traité comme des esclaves et avec violence. Aujourd'hui l'Eglise souffre de divisions mais aussi de la persécution dans certains Etats du globe.

Enfin, un des remèdes contre la souffrance est la simple présence d'autrui à nos côtés et ce sans parole. Tel est le cas de ceux qui visitent les malades, point n'est besoin de beaucoup de paroles, la simple présence aux côtés du malade est un réconfort.


§ 4 . La grâce divine


On a deux types de grâce : la grâce commune ou générale (1) d'une part, et la grâce spéciale d'autre part (2).


1 . La grâce générale


La grâce générale correspond à toutes les bonnes choses que Dieu accorde à tous les humains par pur amour. En effet, Dieu accorde le plaisir et un beau cadre de vie, dans une certaine mesure, à beaucoup d'êtres humains sinon à tous. Le fondement biblique de la grâce générale est :


Le Ps 145.9 :

L’Eternel est bon envers tous les hommes, plein de compassion pour toutes ses créatures.


145.15 :

Les regards de tous | sont tournés vers toi : C’est toi qui leur donnes à chacun sa nourriture le moment venu.


Lc 6.35 in fine

parce qu’il est lui-même bon pour les ingrats et les méchants.


Et enfin Mt 5.45 :

il [Dieu] fait luire son soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons, et il accorde sa pluie aux justes comme aux injustes.


2 . La grâce spéciale


La grâce spéciale correspond à Jésus-Christ et à la Bible. Ces deux grâces profitent principalement aux chrétiens régénérés. Les non-chrétiens peuvent goûter à ces grâces mais n'en font pas leur nourriture spirituelle quotidienne.



Chapitre 4 . Etude biblique sur Jean chapitre 4 versets 43 à 54

§ 1 . Le texte biblique, BDS 2015


Le deuxième miracle en Galilée

43 Après ces deux jours, Jésus repartit de là pour la Galilée, 

44 car il avait déclaré qu’un prophète ne reçoit pas dans son pays l’honneur qui lui est dû. 

45 Or, quand il arriva en Galilée, les gens lui firent assez bon accueil, car ils étaient, eux aussi, allés à Jérusalem pendant la fête, et ils avaient vu tous les miracles qu’il y avait faits. 

46 Il repassa par Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Or, à Capernaüm vivait un haut fonctionnaire dont le fils était très malade. 

47 Quand il apprit que Jésus était revenu de Judée en Galilée, il alla le trouver et le supplia de venir guérir son fils qui était sur le point de mourir. 

48 Jésus lui dit : A moins de voir des signes miraculeux et des choses extraordinaires, vous ne croirez donc pas ? 

49 Mais le fonctionnaire insistait : Seigneur, viens vite avant que mon petit garçon meure. 

50 Va, lui dit Jésus, rentre chez toi, ton fils vit. Cet homme crut Jésus sur parole et il repartit chez lui. 

51 Sur le chemin du retour, plusieurs de ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent : Ton fils vit ! 

52 Il leur demanda à quelle heure son état s’était amélioré. Ils lui répondirent : C’est hier, vers une heure de l’après-midi, que la fièvre l’a quitté. 

53 Le père constata que c’était l’heure même où Jésus lui avait dit : « Ton fils vit. » Dès lors il crut, lui et toute sa maison. 

54 Tel est le deuxième signe miraculeux que Jésus accomplit en Galilée, après son retour de Judée. 


§ 2 . L'observation du texte


Jésus guérit un petit garçon (verset 49) très malade (verset 46) fils d'un haut fonctionnaire (46), officier royal (Nouvelle Bible Segond (NBS)).

Les miracles attestent de la vérité des paroles de Dieu.

Dieu n'est pas soumis aux lois de la nature dont il est l'auteur. Il peut donc jongler avec les lois de la nature et avec les miracles qui bouleversent cet ordre ordinaire. Le miracle est extraordinaire par rapport aux lois de la nature.


1 . Où ?


Galilée (versets 43,45), Jérusalem (45), Cana en Galilée (46), Capernaüm (46), Judée (47), sur le chemin du retour (51).


2 . Quand ?


Après deux jours (43), pendant la fête (fête de la Pâque, Jn 2.13) (45). Quand il apprit que Jésus était revenu de Judée en Galilée (47), viens vite avant que mon petit garçon ne meure (49). Il leur demanda à quelle heure son état s'était amélioré (52), c'est hier vers une heure de l'après-midi (52), c'était l'heure même où Jésus lui avait dit (53), après son retour de Judée (54).




3 . Qui ?


Jésus (43), les gens (45), un haut fonctionnaire (46), le fils du haut fonctionnaire (46), les serviteurs du haut fonctionnaire (51), la famille du haut fonctionnaire (53).


4 . Quoi ?


L'honneur qui lui est dû (44), les gens lui firent bon accueil (45), et ils avaient vu tous les miracles qu'il y avait faits (45), il avait changé l'eau en vin (46), dont le fils était très malade (=la maladie) (46), son fils qui était sur le point de mourir (=l'urgence et la mort) (47), signes miraculeux et choses extraordinaires (48), avant que mon petit garçon ne meure (=la mort (2 fois)) (49), ton fils est bien portant (=la bonne santé) (50), Ton fils est bien portant ! (=la bonne santé (2 fois))(51), la fièvre l'a quitté (52), Dès lors il crut (=la croyance, la foi), lui et toute sa famille (53), deuxième signe miraculeux (=les miracles (3 ou 4 fois voire plus cf verset 45)) (54).


§ 3 . La fréquence des thèmes apparaissant dans le texte


1 . L'honneur (44), l'accueil (45), l'eau et le vin (46), la maladie (46), l'urgence (47), la

fièvre (52), la croyance (53) n'apparaissent qu'une seule fois.


2 . La bonne santé revient 2 ou 3 fois (ça dépend si on compte le verset 53) aux versets 50 et 51.


3 . Les miracles (3 fois) et les choses extraordinaires (1 fois) reviennent 4 fois voire plus (cf verset 45 « tous les miracles ») aux versets 45, 48 et 54.

Cependant, au-delà du miracle, l'essentiel et le plus important dans cette histoire c'est le salut de l'officier et de sa famille (53).


§ 4 . La définition du miracle

1 . La définition du miracle par Jérôme Chambron


« Fait extraordinaire et surnaturel dont l'origine est en général en Dieu mais pas exclusivement cf le cas des miracles accomplis par des non chrétiens (Mt 7.22-23) ou par Satan (2 Th 2.9) ou par des démons (Ap 16.14) ou autre (Ap 19.20). »


Commentaire :


« dont l'origine est en général en Dieu » : cela signifie que la cause première du miracle est Dieu en personne mais qu'il utilise aussi et souvent des causes secondes pour accomplir le miracle comme par exemple un prophète, un apôtre, un diacre, un ange, un animal (ex. : l'ânesse de Balaam), la mer (ex. : la mer des roseaux), la terre (ex. : le tremblement de terre lors de la crucifixion de Jésus), le feu (le buisson ardent devant Moïse lors de son appel par Dieu) etc.


2 . La définition du miracle par Nelly Chambron, mère de Jérôme Chambron


« Action surnaturelle de Dieu. »


3 . La définition du miracle par Pierre Chambron, père de Jérôme Chambron


« Phénomène stupéfiant aux yeux humains dont la réalisation ne peut s'expliquer que par une intervention divine. »


Commentaire :


« dont la réalisation ne peut s'expliquer que par une intervention divine » : cela montre ici une personne qui réfléchit avant de conclure à l'« intervention divine », comme si cela n'était pas une évidence pour elle.

Cela rappelle par ailleurs que certains miracles peuvent être le fait de personnes qui n'aiment pas Dieu cf infra.


4 . La définition du miracle par le dictionnaire Le Robert Micro de 1998


« Fait extraordinaire où l'on croit reconnaître une intervention divine. mystère, prodige. Les miracles de Lourdes. Cela tient du miracle, c'est miraculeux. »


5 . La définition du miracle par Wikipédia


« Un miracle désigne un fait extraordinaire, positif, non explicable scientifiquement. Il est vu comme surnaturel, attribué à une puissance divine et accompli soit directement, soit par l'intermédiaire d'un serviteur de cette divinité. Il s'agit d'une notion religieuse définie par rapport à la science. »


Commentaire :


« non explicable scientifiquement » : les mécanismes scientifiques d'un tremblement de terre (lors de la crucifixion de Jésus) sont connus, les mécanismes qui ont participé au retrait de la mer des roseaux lors de la fuite hors d'Egypte du peuple de Dieu sont scientifiquement connus ou font l'objet d'hypothèses scientifiques.

« Il s'agit d'une notion religieuse définie par rapport à la science. » : le miracle est une notion théologique autonome qui n'a pas besoin des sciences exactes pour être définie.


6 . La définition du miracle par Wayne Grudem, théologien auteur d'une théologie systématique


« Un miracle est une activité divine moins ordinaire par laquelle Dieu se rend témoignage à lui-même et suscite l'admiration et l'étonnement chez les gens. »9


§ 5 . Les miracles dans la Bible


Il y a environ 110 miracles rapportés dans toute la Bible.

De plus, voici une citation :


Le vocabulaire du miracle est utilisé environ 111 [+2] fois dans le Nouveau Testament et environ 147 fois dans l'Ancien Testament. Or, l'Ancien Testament est trois à quatre fois plus long que le Nouveau. Cela signifie que, proportionnellement à sa longueur, le Nouveau Testament emploie bien davantage le vocabulaire du miracle.10


A . Les miracles dans l'AT


Dans l'AT il y a environ 60 miracles. On trouve des miracles dans les livres suivants : Gn, Ex, Nb, Jos, Jg, 1 S, 1 R, 2 R, Dn, Jon soit 10 livres sur 39. (Liste des miracles dans l'AT page 595 de la Bible d'étude version semeur 2015)

1 . La création (Gn 1)

2 . Le déluge (Gn 7.11-24)

3 . La création de l'arc en ciel (Gn 9.12-17)

4 . La création des langues (Gn 11.7)

5 . Dieu parle et dialogue parfois personnellement avec des hommes et des femmes (Adam et Eve, Caïn, Noé, Abraham, Agar, Moïse, Samuel etc)

6 . L'appel d'Abraham, Dieu parle à Abraham (Gn 12)

7 . Dieu punit le pharaon et son entourage à cause de Saraï la femme d'Abraham (Gn 12.17)

8 . Abraham et Sara ont un fils alors qu'ils ne sont plus en âge de procréer (Gn 18.10-15,21.1-2)

9 . Deux anges frappent d'aveuglement des agresseurs de Loth (Gn 19.11)

10 . Destruction de Sodome et Gomorrhe par le feu du ciel (Gn 19.24-25)

11 . La femme de Loth transformée en statue de sel (Gn 19.26)

12 . Jacob lutte avec Dieu (Gn 32.23.33)

13 . Joseph interprète miraculeusement les rêves des 2 hauts fonctionnaires et de pharaon (Gn 40 et 41)

14 . L'appel de Moïse : l'ange de l'Eternel lui apparaît dans une flamme au milieu d'un buisson (Ex 3.2)

15 . Le bâton qui se transforme en serpent (Ex 4.3)

16 . La main couverte d'une lèpre blanche (Ex 4.6)

17 . Les 10 plaies d'Egypte (Ex 7-12)

18 . La traversée de la mer (Ex 14.10-31)

19 . Dieu donne des cailles et de la manne à son peuple (Ex 16)

20 . Moïse fait jaillir de l'eau d'un rocher sur le mont Horeb (Ex 17.5-6)

21 . La victoire assurée lorsque Moïse garde les bras levés (Ex 17.11-13)

22 . Dieu grave les tables de la loi (Ex 34.28b)

23 . L'eau qui rend malade la femme adultère (Nb 5.27)

24 . Dieu punit Myriam (la femme d'Aaron) par la lèpre (Nb 12.10)

25 . Les partisans de Qoré engloutis par une fente dans la terre (Nb 16.32)

26 . Le bâton d'Aaron qui bourgeonne (Nb 17.23)

27 . L'eau qui jaillit d'un rocher à Qadesh (Nb 20.11)

28 . Le serpent d'airain qui guérit de la morsure des serpents (Nb 21.9)

29 . Une ânesse se met à parler (Nb 22.28,30)

30 . Les murailles de Jéricho tombent au cri du peuple de Dieu (Jos 6.20)

31 . Le soleil et la lune s'arrêtent (Jos 10.12-14)

32 . Samson déchire un lion en deux (Jg 14.6)

33 . Samson fait s'écrouler le temple de Dagôn (Jg 16.23-30)

34 . Dieu appelle Samuel et lui parle (1 S 3)

35 . Tonnerre et pluie au temps de la moisson (1 S 12.18)

36 . La main paralysée de Jéroboam (1 R 13.4-5)

37 . Élie prédit la sécheresse en Israël (1 R 17.1)

38 . Élie nourri par des corbeaux (1 R 17.6)

39 . Le pot de farine et la jarre d'huile qui ne se vident pas (1 R 17.8-16)

40 . Élie ressuscite l'enfant de la veuve (1 R 17.17-24)

41 . Dieu fait tomber le feu du ciel qui brûle tout à cause de la prière d'Élie (1 R 18.38)

42 . Élie annonce la pluie qui arrive (1 R 18.41-45)

43 . Élie fait se séparer le Jourdain en deux (2 R 2.8)

44 . Élie annonce la mort d'Ahazia (2 R 1.16-17)

45 . Élie est enlevé miraculeusement par Dieu (2 R 2.11)

46 . Les eaux rendues saines (2 R 2.19-22)

47 . Des récipients qui se remplissent d'huile (2 R 4.1-7)

48 . Élisée réssuscite l'enfant de la Sunamite (2 R 4.32-36)

49 . Le poison dans la soupe devenu inoffensif (2 R 4.38-41)

50 . La nourriture pour cent personnes (2 R 4.42-44)

51 . Élisée guérit Naaman de la lèpre (2 R 5.1-19)

52 . Le fer de hache qui flotte (2 R 6.6-7)

53 . Les Syriens frappés d'aveuglement (2 R 6.8-23)

54 . Un mort reprend vie au contact des ossements du prophète Élisée (2 R 13.21)

55 . La guérison d'Ezéchias (2 R 20.1-7)

56 . Shadrak, Méshak et Abed-Nego sortent indemnes de la fournaise (Dn 3.23-27)

57 . Daniel délivré de la gueule des lions (Dn 6.17-25)

58 . La mer en furie qui se calme au moment où Jonas est jeté par-dessus bord (Jon 1.15)

59 . Jonas dans le ventre du poisson (Jon 2)

60 . La croissance et la mort du ricin (Jon 4.7-10)


B . Les miracles dans le NT


Dans le NT il y a environ 50 miracles.


1 . Les miracles dans les évangiles


Jésus a accompli 35 miracles selon la liste page 1661 de la Bible d'étude version semeur 2015. Selon Jn 21.25, Mc 6.2,5, Mt 4.23-24, Lc 6.18-19 la liste des miracles de Jésus n'est pas limitative, bien au contraire. Par exemple, la liste de la Bible d'étude version semeur 2015 n'a pas mentionné la résurrection du Christ ni son enlèvement au ciel (Lc 24.51, Ac 1.9-11), ni sa disparition soudaine de la vue des disciples (Lc 24.31b), ni que la pierre du tombeau du Christ avait été miraculeusement roulée (Mc 16.4, Lc 24.2), ni l'apparition extraordinaire de « deux personnages vêtus d'habits étincelants » (Lc 24.4), ni l'apparition extraordinaire d'un ange accompagnée d'un tremblement de terre (Mt 28.2-4), ni les trois heures sombres (Mt 27.45) ni Mt 27.51-52.


2 . Les miracles dans le reste du NT

a . Les miracles dans le livre des Actes


1 . Le don de l'Esprit dans des conditions extraordinaires (Ac 2.1-13)

2 . Les apôtres accomplissaient beaucoup de miracles (Ac 2.43)

3 . La guérison d'un paralysé (Ac 3.1-11)

4 . La mort fulgurante d'Ananias et de Saphira (Ac 5.1-11)

5 . Les apôtres accomplissaient beaucoup de miracles (Ac 5.12,15-16)

6 . Etienne (diacre selon Ac 6.5) accomplissait beaucoup de miracles (Ac 6.8)

7 . Philippe (apôtre selon Mt 10.2-3 et Ac 1.13) accomplit de nombreux miracles (Ac 8.13)

8 . La conversion dans des conditions extraordinaires de l'apôtre Paul (Ac 9.1-19)

9 . La résurrection de Tabitha (ou Dorcas) par l'apôtre Pierre (Ac 9.36-43)

10 . La guérison d'un infirme des pieds (Ac 14.8-10)

11 . Paul chasse un esprit entré dans une femme (Ac 16.16-18)

12 . La libération miraculeuse de prison de Paul et Silas (Ac 16.25-27)

13 . Les nombreux miracles de Paul (Ac 19.11-12)

14 . La prophétie d'Agabus s'est réalisée (Ac 21.10-11)

15 . Paul est mordu par une vipère et en ressort indemne (Ac 28.3-6)


b . Le don de faire des miracles dans les épîtres

1 . Mentionné en 1 Co 12.10,28-29

Verset 10 :


10 à un autre, des actes miraculeux ; à un autre, il est donné de prophétiser et à un autre, de distinguer entre les esprits. A l’un est donné de s’exprimer dans des langues inconnues, à un autre d’interpréter ces langues.


Versets 28-29 :


28 C’est ainsi que Dieu a établi dans l’Eglise, premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des enseignantsi ; puis viennent les miracles, les dons de la grâce sous la forme de guérisons, l’aide, la direction d’Eglise, les langues inconnues. 

29 Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils enseignants ? Tous font-ils des miracles ?


C . Les miracles en général

1 . Les autres miracles bibliques


Que penser de la création miraculeuse du monde ? Que penser de l'inspiration et de la rédaction de la Bible ? Que dire du signe divin et protecteur sur Caïn (Gn 4.15) ? Que penser des 930 ans de vie d'Adam (Gn 5.5) et des 969 ans de Mathusalem ? (Gn 5.27) Que penser des géants de Gn 6.4 ? Que penser des victoires guerrières données par Dieu à son peuple dans l'AT ? Que penser des actions de Dieu à travers des hommes tels que Cyrus pour le retour de l'exil ? (2 Ch 36.23) Que dire de la présence des anges dans l'Église ? (1 Co 11.10) Que dire également des prophéties bibliques qui se sont réalisées ? Que dire des conversions ?

Par ailleurs, les miracles ont servi de preuve de la divinité du Christ (Ac 2.22).


2 . Les miracles ne venant pas de Dieu


Les miracles accomplis par des non chrétiens (Mt 7.22-23) ou par Satan (2 Th 2.9) ou par des démons (Ap 16.14) ou autre (Ap 19.20) sont des miracles au sens où ils sont extraordinaires et surnaturels mais leur origine n'est pas en Dieu, même si Dieu les permet dans sa souveraineté.


3 . La réaction face aux miracles


La réaction face aux miracles est soit positive soit négative cf index thématique de la Bible d'étude version semeur 2015 page 2250 à « miracles » paragraphes I et J.


§ 6 . Questions


1 . Deux fois dans ce texte il est dit que le père « crut » : versets 50 et 53. Comparer ces deux situations, ces deux moments de Foi de cet homme.

a . verset 50 : Cet homme crut Jésus sur parole et il repartit chez lui.

b . verset 53 : Dès lors il crut, lui et toute sa famille.


Il y a probablement eu une progression, un cheminement dans la foi de cet homme, la première fois il croit et la deuxième fois il croit plus fort.

Il y a aussi le fait qu'il croit lui seul au verset 50 et au verset 53 il croit « lui et toute sa famille. »


2 . Pourquoi Jésus répond ainsi à l’officier ? A votre avis, qu’est-ce que cela a pu produire chez l’officier ?

Jésus répond ainsi à l'officier parce qu'il a guéri l'enfant malade. Sa réponse a dû faire naître de la confiance chez l'officier.


3 . Comparez la réaction des galiléens (45) aux paroles de Jésus et à l’attitude de l’officier.


Les galiléens ont fait « assez bon accueil » à Jésus tandis que l'officier croit et fait

confiance en Jésus.


4 . Sur quoi se base notre foi (notre confiance en Dieu) ? Peut-on exclure de « voir des miracles et des prodiges… » ?


Notre confiance en Dieu se base sur l'oeuvre de Jésus à la croix et sur sa résurrection des morts.

Je pense qu'on ne peut pas exclure de voir des miracles et des prodiges parce que Dieu, dans son omnipotence, est capable de faire des miracles.


5 . Vous est-il arrivé de vivre des situations semblables à cet officier ? Partagez


§ 7 . Remarques finales


Dieu est libre de faire ou de ne pas faire des miracles.

Par ailleurs, le risque c'est de s'attacher plus aux miracles qu'à Dieu.

Par ailleurs encore, dans la Bible il y a des périodes avec des miracles et d'autres sans miracles.

Enfin, les miracles sont une partie seulement de l'amour évangélique qui comprend beaucoup d'autres vertus telles que la confiance en Dieu au quotidien, la patience, la douceur, la maîtrise de soi, la solidarité, l'entraide, l'écoute etc.


Chapitre 5 . L'homme et la femme, le ministère de la femme dans l'Église, la sexualité, le mariage et le célibat

§ 1 . L'homme et la femme


L'homme et la femme sont égaux en dignité car créés en image de Dieu (Gn 1.27). Il sont interdépendants et complémentaires. Ils sont semblables mais différents, notamment sur le plan physique.

Le défi que l'Église doit relever est de découvrir de quelle manière les hommes et les femmes peuvent travailler ensemble en reconnaissant à la fois le caractère distinct de leurs rôles et l'égalité de leur statut.


§ 2 . L'exercice des dons de la femme dans l'Église


Le mot ministère vient du latin minister signifiant serviteur et ministerium signifiant service, fonction. Quelles sont donc les fonctions des femmes dans l'Église ? A cette question on pourrait répondre que les fonctions des femmes dans l'Église sont les mêmes que dans n'importe quelle association ou que dans la société en général. En effet, tout comme les hommes, les femmes ont des capacités, des talents et des dons divers et variés.

Il faut toutefois rappeler que dans les Églises évangéliques notamment, l'autorité première revient à Dieu qui l'exerce par le moyen de la Bible (sa révélation spéciale) et par l'éclairage du Saint-Esprit dans chaque croyant entre autre lorsqu'il est en contact avec le texte biblique. Or les fonctions de direction et d'enseignement que pourraient occuper les femmes dans l'Église posent question au vu d'un texte biblique. Il s'agit d'1 Tm 2.12-14 :


12 Je ne permets pas à une femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme. Qu’elle garde plutôt une attitude paisible.

13 En effet, Adam fut créé le premier, Eve ensuite.

14 Ce n’est pas Adam qui a été détourné de la vérité, c’est la femme, et elle a désobéi au commandement de Dieu, […].


Que pouvons-nous apprendre de ce texte biblique ?

Tout d'abord, sur le plan de la valeur à accorder à ces versets on peut noter que ce texte est d'ordre didactique et non d'ordre narratif. En effet, la lettre de 1 Timothée est un texte ayant valeur d'enseignement, d'exposé doctrinal passant en revue différents sujets tels que des salutations, des enseignements sur la prière, les faux enseignements, la reconnaissance envers Dieu, la foi, les dirigeants d'Église et leurs assistants, l'attitude des hommes et des femmes dans la communauté. On trouve aussi des encouragements, des avertissements et autres. A l'inverse il ne raconte pas une histoire au moyen de récits relatant des faits réels et historiques comme par exemple le texte du livre des Actes où on suit les évènements de la naissance de l'Église sur le pourtour méditerranéen. Le texte précité a donc une portée à prendre au sérieux car il a une valeur d'enseignement.

L'interdiction du verset 12, « Je ne permets pas à une femme d'enseigner, ni de prendre autorité sur l'homme », est appuyée par un argument relevant de l'ordre créationnel c'est à dire qui renvoie à la création. Cet argument est stipulé au verset 13 : « En effet, Adam fut créé le premier, Ève ensuite. » De cette clause il découlerait pour certains que cette interdiction a une valeur et une portée permanente et intemporelle pour l'Église d'hier, d'aujourd'hui et de demain. De plus, l'interdiction pour les femmes d'enseigner dans un cadre ecclésial, serait également fondée sur un argument historique mentionné au verset 14 qui stipule que « [c]e n'est pas Adam qui a été détourné de la vérité, c'est la femme, et elle a désobéi au commandement de Dieu [...]. »

Toutefois, à l'époque où ce texte a été rédigé, l'enseignement était uniquement l'affaire des hommes et par conséquent le fait pour une femme d'enseigner était en même temps une prise d'autorité sur l'homme. De nos jours les femmes sont instruites comme les hommes et le fait qu'elles puissent enseigner n'est pas perçu comme une prise d'autorité sur l'homme.

Il ressort de notre étude que les femmes peuvent enseigner et même être Pasteure à l'exemple de Débora (Jg 4.4-5) et de Prisca (appelée aussi Priscille) (Ac 18.26, Rm 16.3).

Concernant le cadre ecclésial, toutes les femmes peuvent prier (1 Tm 2.9, 1 Co 11.5) et prophétiser (Ac 2.17 citant Jl 3.1, 1 Co 11.5). Elles peuvent aussi être diacres (Rm 16.1, 1 Tm 3.11).

Le ministère de la femme au sein de l'Église est varié à l'image du sacerdoce universel selon 1 P 2.9. Le rôle de la femme chrétienne dans la société est encore plus varié - dans le domaine politique, économique, social, juridique, médical, scientifique, civil, militaire etc... - or le Christ a envoyé les siens en mission dans l'Église mais aussi et surtout dans la société.

D'autres versets prêtent cependant à interprétations diverses, il s'agit d'1 Co 14.34-35 :


« [...] que les femmes gardent le silence dans les assemblées ; car il ne leur est pas permis de parler. [...] En effet, il est inconvenant pour une femme de parler dans une assemblée. »


« [...] que les femmes se taisent dans les Églises, car il ne leur est pas permis d'y parler [...] car il est choquant qu'une femme parle dans l'Église. » (Nouvelle Bible Segond, 2002)


Voici une interprétation qui me paraît plutôt convaincante :


Le verbe « se taire », employé au verset 34 (gr. lalein) apparaît environ 300 fois dans le Nouveau Testament et présente une gamme de sens très large, y compris celui de parler d'une façon inconsidérée ; il pourrait s'agir ici de s'abstenir de discutailler, de se quereller sur les doctrines ou d'entrer en conflit avec les hommes et de s'imposer à eux pour prendre une revanche. Si c'est le cas, on comprend alors pourquoi Paul attire l'attention dans ces chapitres sur le non-respect de l'autorité et en appelle à l'obéissance. Les femmes de Corinthe, encore imprégnées de culture païenne, étaient parfois en prise à des débordements [...]. 11

Par ailleurs, il faut noter que les listes de dons mentionnées par l'apôtre Paul par exemple, ne sont accompagnées d'aucune restrictions quant au sexe (Rm 12 ; 1 Co 12).


Pour terminer, laissons le dernier mot au Professeur Henri Blocher12 pour qui


le régime « ordinaire » réserve à des hommes les ministères de direction dans l'Église. Cependant, Dieu demeure libre de susciter des régimes « extraordinaires », selon le nombre qu'il veut. Débora (pour l'AT) et Priscille (pour le NT) en sont des exemples. Comment discerner dans la pratique ces ministères « extraordinaires » ? Il faut utiliser les mêmes critères que ceux qui valent pour le discernement de toute vocation : par les dons que la personne manifeste. L'Église reconnaît un ministère car la personne est apte à le remplir et montre les dons voulus pour cela.13


§ 3 . La sexualité, le mariage et le célibat


La sexualité est une idée de Dieu et fait partie de la condition humaine. Elle est une composante des relations humaines. Dans le mariage elle est une composante importante tout en laissant place à d'autres aspects tels que l'intimité, la confiance, le plaisir et l'amour. La sexualité est un échange réciproque dans lequel il faudrait mettre l'accent sur le don. Elle est un moyen de se rapprocher, de se lier, de se donner. Le cantique des cantiques enrichit cette approche. La sexualité peut être dangereuse mais tout péché sexuel peut être pardonné.

Le mariage est une institution créationnelle divine. Il est le seul lieu donné pour l'union sexuelle. On peut le définir comme une alliance sanctionnée par l'autorité en charge de l'ordre social par laquelle un homme et une femme s'engagent sans contrainte à mener une vie commune et à s'unir sexuellement. Ainsi, le mariage est un acte public à dimension sociale. Il crée un lien encadré par la loi au sens large. Il est sanctionné par l'autorité publique. Par ailleurs, les chrétiens sont appelés à se marier devant le Maire quand bien même celui-ci serait communiste. Tout cela découle des modèles bibliques des sociétés israélite et gréco-romaine.

Le mariage est un don de Dieu tout comme le célibat est un don de Dieu également.

Le célibat est une vocation tout comme la mariage.

L'appel au célibat et l'appel au mariage sont de valeur égale tout en étant différents.

L'appel au célibat correspond aux deux modèles bibliques à savoir Jésus-Christ et l'apôtre Paul. Ainsi, le célibat est une anticipation du paradis où il n'y aura plus de sexualité ni de mariage.

Le mariage permet d'éviter l'immoralité et le célibat permet de se consacrer corps et âme à Dieu et au prochain.

1 Co 7.7 :

« Je voudrais bien que tout le monde soit comme moi [Paul], mais chacun reçoit de Dieu un don particulier de la grâce, l’un le mariage, l’autre le célibat. »

Enfin, le célibat en tant que vocation est une spécificité chrétienne par rapport au judaïsme, à l'islam et au mormonisme qui condamnent le célibat14.


Chapitre 6 . Etude sur l'hyperbole biblique

§ 1 . L'hyperbole


1 . L'hyperbole est une exagération. Elle est une caractéritique de la culture sémitique de l'époque biblique. En effet, là où un français du 21è siècle utilise l'expression « pas mal » au sens de bien voire très bien, les juifs de l'époque de Jésus, et auparavant du temps de Moïse, disaient merveilleux, prodigieux, extraordinaire, exceptionnel, formidable ! D'une certaine manière, on pourrait dire que l'hyperbole est un « sémitisme ».


2 . La définition du dictionnaire Robert micro de 1998


Nom féminin, figure de style qui consiste à mettre en relief une idée au moyen d'une expression qui la dépasse. : exagération. Dire « une fille sensationnelle » pour « une fille très bien » est une hyperbole. Hyperbolique, adjectif : caractérisé par l'hyperbole. Style hyperbolique. Louanges hyperboliques. : exagéré.


3 . Exemples d'hyperboles bibliques


Par conséquent, si ton oeil droit te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-le au loin, car il vaut mieux pour toi perdre un de tes organes que de voir ton corps entier précipité en enfer. Si ta main droite te fait tomber dans le péché, coupe-la et jette-la au loin. Il vaut mieux pour toi perdre un de tes membres que de voir tout ton corps jeté en enfer. (Mt 5.29-30)


« Jésus a accompli encore bien d'autres choses. Si on voulait les raconter une à une, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir tous les livres qu'il faudrait écrire. » (Jn 21.25)


« Dans cette troupe, il y avait sept cents soldats d'élite gauchers, tous capables de toucher un cheveu, sans le manquer, avec une pierre de leur fronde. » (Jg 20.16)


« Comment oses-tu dire à ton frère : « Laisse-moi enlever cette sciure de ton oeil, alors qu'il y a une poutre dans le tien » ? » (Mt 7.4)

« Nous y avons même vu des géants, des descendants d'Anaq, de cette race de géants ; à côté d'eux, nous avions l'impression d'être comme des sauterelles, et c'est bien l'effet que nous leur faisions. » (Nb 13.33)

« C'est un peuple plus grand et plus fort que nous, leurs villes sont immenses et leurs remparts atteignent le ciel [...] » (Dt 1.28)

Cantique des rachetés : « Tantôt ils étaient portés jusqu'au ciel, tantôt ils retombaient dans les abîmes. » (Ps 107.26)


§ 2 . Les valeurs quantitatives approximatives dans la Bible et les hyperboles quantitatives


Gn 13.16 et note + 15.5 et note « plus de 8000 étoiles »

Gn 13.16 :


« Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les grains de poussière de la terre ; si l'on peut compter les grains de poussière de la terre, alors on pourra aussi compter ta descendance. » = hyperbole


Hé 11.12 :


« C'est pourquoi aussi, d'un seul homme - plus encore : d'un homme déjà marqué par la mort - sont issus des descendants aussi nombreux que les étoiles du ciel [plus de 8000 ? cf Gn 15.5 note] et que les grains de sable qu'on ne saurait compter sur le rivage de la mer »

Ici on a une hyperbole : il y a une gradation, une montée en puissance dans l'hyperbole : on passe de 8000 environ à un nombre presque infini !


Rm 4.18 :


« Alors que tout lui interdisait d'espérer, il a espéré et il a cru. Ainsi il est devenu le père d'une multitude de peuples conformément à ce que Dieu lui avait dit : Ta descendance sera nombreuse. »


« Ta descendance sera nombreuse. » (Rm 4.18) cette expression signifie-t-elle plus de 8000 descendants selon la note de Gn 15.5 ou un nombre presque incalculable, presque infini de descendants selon hébreux 11.12 ?


Ex 1.5 et note à comparer à Ac 7.14 et note + Gn 46.27 note

Ex 12.37 et note

Jos 8.3 et note à comparer à 8.12 et note


Jg 4.16 :


« […] et toutes les troupes de Sisera furent massacrées. Pas un homme n'échappa. »

Jg 4.16 note : « Pas un homme n'échappa : hébraïsme signifiant que l'appareil militaire de l'ennemi est totalement anéanti. »


Jg 11.26 note : « trois cents ans : certains voient dans ce chiffre élevé une manière de désigner sept ou huit générations, en comptant conventionnellement quarante ans par génération (voir Introduction) ; ou encore, on peut considérer qu'il s'agit de l'estimation de Jephté qui ne disposait pas d'informations très précises. »


1 S 8.12 note : « de « milliers » et de « cinquantaines » : il s'agit de régiments et de compagnies de soldats regroupés peut-être par unités comportant respectivement quelques centaines et quelques dizaines d'hommes. »


1 S 13.5 note : « trois mille chars : d'après certains manuscrits de l'ancienne version grecque et la version syriaque. Le texte hébreu traditionnel porte : 30 000. [...] »


1 S 13.5 : « [...] une multitude de fantassins, nombreux comme les grains de sable des mers. »

Ici nous avons encore un hébraïsme, un sémitisme, une hyperbole pour exprimer un grand nombre de soldats.


1 S 15.8 note : « toute la population : c'est à dire tous ceux qu'ils ont rencontrés. Une partie de la population réussit à s'échapper [...]. »


2 S 10.18 et note :


« David leur tua sept cents chevaux attelés aux chars et quarante mille soldats sur char. »


note : « sept cents … quarante mille soldats sur char : certains manuscrits de l'ancienne version grecque et 1 Ch 19.18 ont : les soldats de sept mille chars et quarante mille fantassins. »


2 S 15.7 note : « quatre ans : d'après certains manuscrits de l'ancienne version grecque, la version syriaque et Flavius Josèphe. […] Le texte hébreu traditionnel a : quarante ans. Il s'agit sans doute d'une erreur de copiste. [...] »


2 S 8.4 note : « […] sept mille : d'après le manuscrit hébreu de Qumrân et 1 Ch 18.4 ; le texte hébreu traditionnel a : dix-sept mille. [...]. »


Chapitre 7 . Le procès de Paul dans le livre des Actes


Je résume ainsi la procédure judiciaire au pénal passible de prison ou de peine de mort (26.31) menée contre notre bien-aimé apôtre Paul, ex pharisien : (cette procédure aurait été menée devant une Cour d'Assises aujourd'hui avec information judiciaire menée par un juge d'instruction qui aurait rendu une ordonnance de non lieu (innocent) ou un arrêt (ordonnance) de mise en accusation (coupable) devant la Cour d'Assises (il n'y a pas de hiérarchie entre les Cours d'Assises de première instance et d'appel ; on peut aussi former un pourvoi en cassation après appel))


§ 1 . Le chapitre 23 ou la première instance


Paul devant le Grand Conseil ou tribunal juif composé de prêtres : verdict : acquittement demandé par les pharisiens (23.9) mais condamnation demandée par les sadducéens (23.7,8) : extraction de Paul du pugilat par les soldats romains sur ordre du commandant Lysias (24.7) et annonce dans une apparition de Dieu à Paul qu'il doit aussi aller à Rome (23.11) : le commandant romain Lysias ordonne aux sadducéens (j'en conclus qu'Ananias est un sadducéen et non un pharisien) de poursuivre Paul devant le gouverneur Félix.


§ 2 . Le chapitre 24 ou la deuxième instance


Paul devant le gouverneur Félix : le grand-prêtre Ananias porte plainte (24.1, 25.5) contre Paul devant le gouverneur Félix aux motifs (24.5) qu'il 1) trouble l'ordre public et 2) qu'il aurait tenté de profaner le Temple : ces accusations sont passibles de la peine de mort. Verdict : assignation à résidence (24.23) pendant plus de deux ans (24.27).


§ 3 . Chapitre 25.13 s. ou la troisième instance


Paul devant le gouverneur Festus et le roi Agrippa : déni de justice commis par Festus (25.20) puis acquittement prononcé par le gouverneur Festus (25.25, 26.31) et le roi Agrippa (26.32).


§ 4 . Chapitre 25.21 ou la quatrième instance


Paul interjette appel devant le tribunal de l'empereur (26.32). Verdict supposé : acquittement.


§ 5 . Suite et fin chapitre 28.30


En note : « deux années entières : d'après l'historien Eusèbe, l'apôtre Paul aurait été libéré, puis étant revenu à Rome, il aurait été emprisonné à nouveau et serait mort martyr sous Néron. »


Chapitre 8 . Exemple de dissertation théologique


Cours décentralisés à Lyon de la FLTE

Année académique : 2009-2010

Matière : Théologie systématique

Cours : La doctrine de l'Écriture sainte

Correcteur et évaluateur : Monsieur Alain NISUS15, Docteur en Théologie

Dissertation de : Monsieur Jérôme CHAMBRON

Note : 17/20

Appréciation : « Bon travail, les sources principales ont été consultées. La critique est bien orientée. »


Avertissement : cette seconde version de ma dissertation intègre les corrections de forme et de fond du correcteur.


Sujet : Le magistère de l'Église catholique.


Plan :


§ 1 . Le magistère hiérarchique

1 . Le fondement du magistère hiérarchique

2 . La critique du magistère hiérarchique

§ 2 . Le magistère doctrinal

1 . La valeur du magistère doctrinal

2 . La critique du magistère doctrinal


La doctrine de l'Écriture sainte renvoie à la question de l'autorité. Quelle est, pour les chrétiens, « la juste relation devant exister entre la Bible et d'autres sources d'autorité[? Pour l']orthodoxie protestante, [...] Dieu exerce son autorité par le moyen de la Bible. [Quant à] l'Église catholique romaine[, elle tient pour vraie l'affirmation selon laquelle] Dieu exerce son autorité par le magistère de l'Église »16. Mais qu'est-ce que le magistère et où se situe t-il dans la théologie catholique? Pour tenter de répondre à ces deux questions on peut commencer par situer le magistère d'après une citation selon laquelle « [...] la doctrine chrétienne est, pour les catholiques, issue d'une seule source : la Révélation [… qui] est connue grâce à trois moyens : la tradition [...], les saintes Écritures et le magistère [...] »17. Le magistère est donc un moyen, parmi d'autres, par lequel les fidèles catholiques ont accès à la doctrine. Parvenus à ce point, il faut tout de suite ajouter que le magistère est le moyen le plus facile et le plus évident pour accéder à la connaissance doctrinale pour qui ne veut pas avoir à étudier laborieusement la tradition et les saintes Écritures. Dans le dictionnaire Le Robert Micro, la doctrine est définie comme un « ensemble de principes, de croyances, de règles qu'on affirme être vrais et par lesquels on prétend fournir une interprétation des faits, orienter ou diriger l'action »18. Il ressort de cette définition que la doctrine est un ensemble théorique plus ou moins élaboré et complexe. De là découle la fonction d'enseignement dévolue au magistère qui publie dans le langage d'aujourd'hui et dans les différentes langues la doctrine issue de la Bible et de la tradition. Ainsi, il opère pour la doctrine un travail de conservation et d'exposition, de contrôle et de déploiement, de défense et de vulgarisation, de délimitation et d'actualisation. Pour la commodité et la clarté du propos, on distinguera d'une part le magistère hiérarchique et d'autre part le magistère doctrinal tout en ayant à l'esprit que dans son acception courante le mot « magistère » recèle une connotation qui renvoie tout autant au poids et à la légitimité de la hiérarchie qu'aux doctrines enseignées par cette même hiérarchie. Ainsi, l'enseignement officiel de l'Église catholique est auréolé du prestige de l'autorité qui le dispense. On étudiera donc, d'un point de vue protestant, le magistère hiérarchique (§ 1) puis le magistère doctrinal (§ 2).


§ 1 . Le magistère hiérarchique


Le magistère hiérarchique correspond au pouvoir exclusif détenu par le clergé séculier pour définir et dispenser l'enseignement officiel de l'Église catholique. Il repose sur des fondements (1) que l'on peut soumettre à la critique (2).


1 . Le fondement du magistère hiérarchique


Le fondement du magistère hiérarchique de l'Église catholique est celui de la succession apostolique. Les apôtres avaient reçu leur mandat du Christ et le clergé catholique a hérité de ce mandat. Dans un premier paragraphe intitulé « Les douze apôtres »19, Xavier Léon-Dufour, théologien catholique, démontre le caractère « unique »20 de l'« apostolat »21 des douze « au sens le plus fort du terme »22 puis dans un second paragraphe intitulé « L'apostolat de l'Église naissante »23, il énonce que les apôtres ont communiqué « à d'autres [...] l'exercice de leur mission apostolique »24. Plus loin il cite Luc 10.1 où Jésus donne aux « soixante-douze [...] [le m]ême objet de mission que pour les Douze [et le] même caractère officiel »25 et il cite Lc 10.16 avant de conclure que « [d]ans la pensée de Jésus, la mission apostolique n'est donc pas limitée à celle des Douze »26. Puis il poursuit ainsi :


Les Douze eux-mêmes agissent dans cet esprit. Lors du choix de Matthias, ils savent qu'un bon nombre de disciples peuvent remplir les conditions nécessaires (Ac 12.1ss) : ce n'est pas proprement un apôtre, mais un douzième témoin que Dieu désigne. Voici en outre Barnabé, un apôtre de même renom que Paul (14.4,14) ; et si les Sept auxiliaires choisis par les Douze ne sont pas nommés apôtres (6.1-6), ils peuvent toutefois fonder une église (sic) nouvelle : tel Philippe en Samarie, bien que ses pouvoirs soient limités par ceux des Douze (8.14-25). L'apostolat, représentation officielle du Ressuscité dans l'Église, demeure à jamais fondé sur le collège « apostolique » des Douze, mais il s'exerce par tous les hommes auxquels ceux-ci confèrent autorité27.


D'après cette argumentation, il n'y aurait pas une discontinuité mais une continuité fonctionnelle dans le temps, une transmission des responsabilités malgré la distinction entre apôtre au sens fort et apôtre au sens faible et par conséquent l'idée de succession apostolique est exposée dans divers écrits catholiques.

Ainsi, le Dictionnaire de théologie fondamentale énonce que


Les évêques, [...], succèdent aux apôtres […] (LG 20) dans le magistère […] (LG 22) [car ils] reçoivent du Seigneur […] la mission d'enseigner […] (LG 24). [...] Ces déclarations, évidemment, doivent être justifiées par des preuves tirées du Nouveau Testament et des documents de l'Église primitive. Nous ne pouvons, dans cet article, qu'indiquer brièvement comment cette preuve pourrait être faite. Il nous faudrait expliquer les points suivants : (a) les apôtres ont reçu du Christ le mandant d'enseigner en son nom ; (b) ils ont partagé ce mandat avec d'autres qu'ils ont enrôlés dans le ministère pastoral ; (c) le principe de la succession dans ce mandat était déjà appliqué au temps de la rédaction du NT ; (d) l'Église des IIè et IIIè siècles a reconnu que ses évêques étaient les légitimes successeurs des apôtres qui avaient autorité d'enseigner28.


Le Catéchisme de l'Église catholique (CEC) énonce quant à lui sous le titre suivant, « Les évêques successeurs des apôtres » :


Pour que la mission qui leur avait été confiée pût se continuer après leur mort, les apôtres donnèrent mandat, comme par testament, à leurs coopérateurs immédiats d'achever leur tâche et d'affermir l'œuvre commencée par eux, leur recommandant de prendre garde au troupeau dans lequel l'Esprit saint les avait institués pour paître l'Église de Dieu. Ils instituèrent donc des hommes de ce genre, et disposèrent par la suite qu'après leur mort d'autres hommes éprouvés recueilleraient leur ministère.

De même que la charge confiée personnellement par le Seigneur à Pierre, le premier des apôtres, et destinée à être transmise à ses successeurs, constitue une charge permanente, permanente est également la charge confiée aux apôtres d'être les pasteurs de l'Église, charge dont l'ordre sacré des évêques doit assurer la pérennité. C'est pourquoi l'Église enseigne que les évêques, en vertu de l'institution divine, succèdent aux apôtres, comme pasteurs de l'Église, en sorte que, qui les écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ et celui qui a envoyé le Christ29.


De cet ensemble de citations il ressort une hiérarchie dont le sommet est le Christ et dont le prolongement descend vers les apôtres et les évêques puisqu'« écouter le pasteur de l’Église romaine, c’est écouter Jésus-Christ lui-même »30. En d'autres termes, on assiste à une continuité sinon statutaire, du moins fonctionnelle entre d'une part les apôtres au sens fort, les apôtres au sens faible, les disciples du Christ et d'autre part le clergé de l'Église catholique.

Cette conception magistérielle de la hiérarchie cléricale a donné lieu à la critique.


2 . La critique du magistère hiérarchique


Le théologien catholique Hans Küng a écrit que


« Dans la mesure où les apôtres sont les témoins et les messagers directs du Seigneur ressuscité, ils ne peuvent avoir de successeurs […] [sic] L'apostolat en tant que service de témoignage direct et de message fondamental s'est éteint à la mort des apôtres31. »


Le théologien évangélique George Eldon Ladd, pour sa part, argumente ainsi :


Les apôtres sont une équipe suscitée par Dieu pour servir de fondations à l'Église (Ep 2.20; cf aussi Ap 21.14) et pour transmettre la révélation divine (Ép 3.5) qui donne la signification de la personne et de l'œuvre rédemptrice du Christ. Ils parlent donc avec une autorité qui vient de Dieu lui-même, et avec laquelle aucun chef moderne de l'Église ne peut parler. Les apôtres sont les gardiens de l'enseignement de l'Église primitive (Ac 2.42) et on peut concevoir que les écrits du Nouveau Testament soient le produit final du témoignage apostolique sur la signification de l'événement du salut en Christ. Une fois l'Église établie avec succès, et la parole apostolique qui interprète la portée du Christ consignée sous forme écrite, il n'est plus besoin de perpétuer la fonction apostolique32.


Le théologien évangélique Alain Nisus, quant à lui, dans un article dont le titre est Sept thèses sur l'autorité dans l'église (sic), dans un deuxième paragraphe intitulé « Nous ne sommes plus au temps de l'Église apostolique » ; développe l'argumentation suivante :


Ma deuxième thèse est la suivante : Il convient de faire une distinction en matière d'autorité entre l'Église apostolique et l'Église post-apostolique. En effet, l'Église du Nouveau Testament est l'Église des apôtres. Les apôtres jouent un rôle unique dans l'histoire du salut, ils sont les messagers du Christ, ses représentants, ils sont investis de l'autorité même du Seigneur en matière doctrinale. Ils communiquent la révélation de Dieu, leur parole est parole de Dieu. L'apôtre Paul en particulier a une conscience aiguisée de la spécificité de la fonction apostolique : « le Christ parle par moi » (2 Co 13.3) ; « quand vous avez reçu la parole de Dieu que nous vous faisions entendre, vous l'avez reçue non comme parole d'homme, mais comme ce qu'elle est réellement, la parole de Dieu » (1 Th 2.13) ; « celui qui rejette ces instructions, ce n'est pas un homme qu'il rejette, c'est Dieu, lui qui vous donne son Esprit Saint » (1 Th 4.8). Il s'agit ici de la fonction apostolique au sens fort. Les apôtres sont le fondement ou la fondation de l'Église, selon Éphésiens 2.20. [...]

Les apôtres ont donc une autorité très forte et leur fonction est non transmissible. Il ne peut pas y avoir de successeurs des apôtres, dans ce rôle de fondation. Comme l'a démontré Cullmann, on pourrait parler d'ephapax (une fois pour toutes) apostolique. En effet, comme le fait remarquer Blandenier, personne ne peut aujourd'hui dire comme Jean : « ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du verbe de vie … ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons » (cf 1 Jn 1.1-3). L'apôtre est témoin du ressuscité (Ac 12.2, 1 Co 9.1), il faut qu'il soit en relation directe avec le Seigneur. Sa dignité unique c'est d'avoir reçu une révélation directe, sans intermédiaire humain, c'est-à-dire que son témoignage est direct et non dérivé. C'est pourquoi en Galates 1.12, Paul nie expressément avoir reçu l'Évangile de la part des hommes. Nous sommes, selon la prière de Jésus en Jean 17.20 ceux qui croient à cause du témoignage des apôtres. Les données du Nouveau Testament relatives aux apôtres ne peuvent pas être transférées directement sur d'autres ministères d'aujourd'hui. Ainsi, il faut donc faire une différence très nette entre le fondement de l'Église, qui a eu lieu au temps des apôtres, et l'Église post-apostolique qui repose sur ce fondement apostolique. Pendant la période apostolique, au niveau textuel, l'autorité dans l'Église consistait dans l'Ancien Testament, les circulaires apostoliques, les lettres apostoliques (qui constitueront notre actuel Nouveau Testament), les directives apostoliques. Pour nous il n'y a pas de succession apostolique, mais le témoignage apostolique nous est conservé au moyen des textes du Nouveau Testament33.


Il ressort de la critique que le fondement du magistère hiérarchique ne repose pas sur une analyse suffisamment conséquente, rigoureuse et précise des données du texte biblique. On peut donc conclure au caractère erroné de la doctrine selon laquelle, les responsables de l'Église post-apostolique détiennent leur autorité doctrinale et disciplinaire d'un mandat conféré par les apôtres au sens fort du terme. Il y a bien discontinuité dans le temps.

Après cette étude du magistère hiérarchique on peut désormais étudier le magistère doctrinal.


§ 2 . Le magistère doctrinal


Le magistère doctrinal est ici compris comme la matière et le contenu même de l'enseignement officiel de l'Église catholique. On appréciera sa valeur (1) avant de l'aborder sous un angle plus critique (2).


1 . La valeur du magistère doctrinal


Il ressort du Codex Iuris Canonici (CIC) aux canons 749 et suivants34, que l'enseignement donné par le magistère de l'Église doit, dans certaines conditions, être tenu pour infaillible. Dans les autres cas l'enseignement magistériel appelle à la croyance confiante, à la soumission intellectuelle et spirituelle, à l'adhésion avec grand respect ou au simple respect. Tout ce qui relève d'une attitude contraire relève de l'hérésie, de l'apostasie ou du schisme. Sur la forme, les termes et les expressions employés par le CIC sont plutôt emphatiques et grandiloquents.

Sur l'infaillibilité magistérielle, il s'agit de


« jugements solennels » d'un concile œcuménique ou d'un pape qui définissent une doctrine. [On a] comme exemples modernes de ces actes la définition de l'Immaculée Conception par le pape Pie IX en 1864, la définition de l'infaillibilité pontificale par Vatican I en 1870 et la définition de l'Assomption de la Sainte Vierge par le pape Pie XII en 1950. Tous les fidèles sont obligés de donner leur assentiment absolu de foi aux dogmes [... dits ...] « irréformables », non pas en ce sens que leur formulation est si parfaite ou immuable qu'elle ne puisse jamais être améliorée, mais en ce sens que leur signification authentique demeurera toujours vraie35.


On a là une formulation qui semble attribuer aux dogmes catholiques un degré de fiabilité comparable à celui conféré par certaines positions du courant évangélique à la Bible à savoir l'inerrance et la sûreté absolues non sur la forme mais sur le fond.

Par ailleurs, le « rapporteur de la Députation de la foi (commission théologique) à Vatican I déclarait en 1870 : « L'infaillibilité absolue appartient à Dieu seul, Vérité première et essentielle. Toute autre infaillibilité, du fait qu'elle est commandée par un certain but, a ses limites et ses conditions » »36. Cela introduit une distinction entre infaillibilité absolue et infaillibilité relative. Le magistère infaillible de l'Église catholique ne serait donc que relatif. Or, comme on l'a vu précédemment, cette infaillibilité relative du magistère catholique confine tout de même à l'inerrance et à la sûreté absolues sur le fond.

En somme, le degré de fiabilité accordé par les évangéliques à la Bible est également accordé, en théorie, par les catholiques, à l'enseignement dit « infaillible » du magistère (ordinaire ou extraordinaire). Or si on considère les dogmes infaillibles précités en gras, on peut difficilement leur attribuer un quelconque fondement biblique. Cela renvoie à la question de la critique du magistère doctrinal.


2 . La critique du magistère doctrinal


L'autorité très forte du magistère romain au détriment de la Parole écrite de Dieu, la Bible, est dûe à plusieurs facteurs historiques. D'une part on assiste à l'abandon progressif du sens littéral du texte biblique dès le 5è siècle au profit de son sens allégorique laissant par là-même une place importante à l'imagination. D'autre part, dans la lutte contre les hérétiques téméraires, les Pères vont surimposer l'autorité de l'Église comme interprète officiel de l'Écriture. De là est né l'adage selon lequel « Roma locuta est, causa finita est »37. Cette autorité doctrinale ira croissant puisque depuis le 9ème siècle il est acquis que l'Église catholique ne peut pas faire d'erreur : « Ecclesia errare non potest »38. Or, avec des enseignements aussi éloignés des textes bibliques il est difficile de croire que l'Église catholique ne puisse errer. On comprend alors la réaction de Luther disant : « Nous n'accordons à l'Église aucune autorité qui dépasse l'Écriture. (WA 403, 434, 13) »39. De même Calvin avait pu écrire : « Comme Dieu ne parle pas chaque jour du ciel et que sa vérité, selon sa volonté, est et sera connue jusqu'à la fin dans les seules Écritures, les croyants doivent considérer comme arrêté et certain qu'elles émanent du ciel et qu'en les lisant, c'est comme s'ils entendaient Dieu lui-même s'adresser à eux »40. Plus loin dans un autre paragraphe on lit : « […] nous admettons sans le moindre doute qu'elle nous a été donnée par la bouche même de Dieu […] nous sommes certains d'avoir en la Parole de Dieu la vérité incontournable »41.

On voit ici que les réformateurs ont rappelé et souligné le rôle fondamental et normatif des Écritures saintes en tant que norma normans face à l'influence croissante des « décisions des conciles, [d]es décrets pontificaux, [du] droit canonique et [d]es textes des Pères »42. Ainsi, « les Réformateurs revendiquaient que la Bible soit placée au-dessus de l'Église »43.


En conclusion, on peut remarquer d'une part que le magistère hiérarchique n'est pas bibliquement fondé sur une succession apostolique comme il le prétend au sens où il ne tire pas son autorité des apôtres au sens fort et d'autre part que le contenu de son enseignement est parfois dénué de tout fondement biblique alors qu'il le présente parfois comme infaillible au sens de sûr et inerrant ce qui confine à l'infaillibilité absolue sur le fond attribuée par l'orthodoxie évangélique au texte biblique. Or l'Église est « apostolique » lorsqu'elle respecte sérieusement le témoignage des apôtres consigné par écrit dans le NT. Par ailleurs et enfin, on pourrait éventuellement parler de « succession apostolique » en ce que l'Église a hérité, avec un intérêt tout particulier ; de l'œuvre écrite par les apôtres, à savoir le NT.



Chapitre 9 . Les hérésies christologiques et théologiques


Avant son incarnation, le Christ était pleinement divin uniquement et depuis son incarnation, le Christ est pleinement divin et pleinement humain. Telle est la foi orthodoxe. Nous pouvons nous intéresser aux hérésies relatives au Christ et à la trinité. La trinité ou tri-unité comprend trois personnes de nature divine.


§ 1 . Le modalisme ou monarchianisme modaliste ou sabellianisme


Ici Dieu est compris comme étant une seule personne se manifestant différemment selon les époques. Dans l'Ancien testament Dieu est apparu comme Père, dans le Nouveau testament il est apparu comme Fils et après la pentecôte il est apparu comme Saint-Esprit.


§ 2 . L'arianisme


Ici, le Fils est considéré comme la première création du Père. Le Fils est de nature humaine seulement et pas de nature divine.


§ 3 . L'adoptianisme


Ici, le Christ est considéré comme créé, seulement humain et non divin. Il est un homme adopté par Dieu lors de son baptême qui lui confère alors des pouvoirs surnaturels.


§ 4 . Le subordinatianisme ou subordinationisme


Ici, le Fils est considéré comme incréé, éternel et divin mais ontologiquement (relatif à l'être) inférieur au Père.


Chapitre 10 . Le Christ dans les confessions de foi ecclésiales

1 . Faculté libre de théologie évangélique


« La divinité, la préexistence éternelle de Jésus-Christ, sa naissance d’une vierge, sa parfaite humanité, sa mort expiatoire à notre place, sa résurrection et son ascension corporelles, son retour personnel, visible et prochain. »


2 . Institut biblique de Nogent


« sa préexistence, son incarnation, sa naissance miraculeuse, son œuvre rédemptrice. »


3 . Institut biblique de Genève


Nous croyons en Jésus-Christ, à sa parfaite divinité et à sa pré-existence éternelle, à sa naissance d'une vierge, à sa complète et parfaite humanité, à sa mort expiatoire à notre place, à sa résurrection corporelle, à son ascension, à son sacerdoce parfait et permanent en faveur des siens, à son prochain retour personnel, visible et glorieux.


4 . Institut biblique belge


Nous croyons en notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu manifesté en chair, né de la Vierge Marie, sa vie exempte de tout péché, ses miracles divins, sa mort substitutive et propitiatoire, sa résurrection et son ascension corporelles, son oeuvre de médiateur et son retour en puissance et en gloire.


5 . Conseil national des évangéliques de France


Nous croyons en Jésus-Christ notre Seigneur, Dieu manifesté en chair, né de la vierge Marie, à son humanité exempte de péché, ses miracles, sa mort expiatoire et rédemptrice, sa résurrection corporelle, son ascension, son œuvre médiatrice, son retour personnel dans la puissance et dans la gloire.


6 . Fédération des évangéliques de France (n'existe plus)


« Nous croyons en Jésus-Christ, à sa parfaite divinité et sa préexistence éternelle, à sa naissance d’une vierge, à sa complète humanité, à sa mort expiatoire à notre place, à sa résurrection et son ascension corporelles, à son prochain retour personnel, visible et glorieux. »


7 . Réseau fédération des évangéliques de France


Nous croyons que Jésus-Christ est le Fils unique et éternel de Dieu et qu’il s’est fait homme pour notre salut. Conçu du Saint-Esprit et né d’une vierge, Marie, il est à la fois réellement homme et réellement Dieu. Il est le Messie promis par les prophètes. Tout en s’étant volontairement abaissé, le Fils de Dieu a manifesté une entière perfection dans le domaine du vrai et dans le domaine du bien. Tenté comme nous en toutes choses, il est demeuré parfaitement saint. Ayant reçu l’Esprit saint en vue de son ministère, il a parcouru le pays d’Israël pour y apporter son enseignement et accomplir de nombreux miracles attestant l’origine divine de sa mission. Dans sa vie comme dans sa mort, il a pleinement accompli la volonté de Dieu, exprimé sa pensée et manifesté l’immensité de son amour.

Nous croyons que Jésus-Christ a volontairement souffert et qu’il est mort sur la croix. Pour satisfaire à la justice divine, il a offert sa vie en sacrifice expiatoire pour les pécheurs et a ainsi subi à leur place le châtiment qu’ils méritaient.

Nous croyons que Jésus-Christ est corporellement ressuscité et qu’il a été élevé au ciel. Il siège à la droite du Père et partage sa gloire. Il intercède auprès de lui pour les siens ; il reviendra pour les prendre avec lui et pour établir le royaume de Dieu dans toute sa gloire. Il est le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Il sera le juge des vivants et des morts. Il est le Sauveur et le Seigneur.


8 . Assemblées de Dieu


Nous croyons en Jésus-Christ, le Fils unique, Dieu manifesté en chair, né d'une vierge, Marie de Nazareth, par le pouvoir du Saint-Esprit, venu du Père avec la nature divine et la nature humaine sans péché. Il est mort crucifié pour l'accomplissement des Écritures et selon le dessein arrêté de Dieu.

Nous croyons au sacrifice de sa vie parfaite offerte une fois pour toutes sur la croix, et par lequel nous avons le pardon des de nos péchés, la réconciliation avec Dieu, pour que nous ayons la vie éternelle.

Nous croyons à sa résurrection d'entre les morts, à son ascension corporelle auprès de son Père, à son autorité suprême, et à sa médiation auprès du Père en faveur des hommes.

Nous croyons que Jésus-Christ apparaîtra une seconde fois pour faire entrer l'Église dans son royaume éternel, pour ressusciter tous les hommes, et pour juger les vivants et les morts, mais personne ne connaît le jour et l'heure de son avènement.


9 . Association des Églises évangéliques baptistes de langue française


Nous croyons que, Parole éternelle de Dieu, le Fils Unique est devenu un homme en la personne de Jésus de Nazareth. Il est le Christ, le Messie promis par les prophètes. Conçu du Saint-Esprit et né d’une vierge, il est aussi réellement homme que réellement Dieu. Tout en s’étant volontairement abaissé, le Fils de Dieu a manifesté la même perfection dans le domaine du vrai et dans le domaine du bien. Tenté comme nous en toutes choses, il est demeuré parfaitement saint. Dans sa vie comme dans sa mort, il a pleinement accompli la volonté de Dieu, exprimé sa pensée et incarné l'immensité de son amour.

Nous croyons que Jésus-Christ a volontairement souffert et qu'il est mort sur la croix. Pour satisfaire à la justice divine, il a offert sa vie parfaite en sacrifice expiatoire pour les pécheurs.

Nous croyons que Jésus-Christ est corporellement ressuscité et qu'il a été élevé au ciel. Il siège à la droite du Père et partage sa gloire. Il intercède auprès de lui pour les siens ; il reviendra pour les prendre avec lui et pour établir le règne de Dieu dans toute sa gloire. Il est le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Il sera le juge des vivants et des morts. Il est le Sauveur et le Seigneur.


10 . Fédération des Églises évangéliques baptistes de France


Nous croyons que Jésus-Christ, Fils unique de Dieu de toute éternité, est seul médiateur entre Dieu et les hommes. Il est venu parmi les hommes, pleinement homme et pleinement Dieu, ses deux natures restant distinctes dans leur parfaite union en sa personne. Il nous a instruits de tout ce qui est nécessaire à notre salut. Il nous a montré, par sa vie pure de tout péché et emplie de la puissance et de l'amour du Père, ce qu'est la vie sainte que Dieu veut pour nous. Il a accompli l'oeuvre de notre rédemption en donnant sa vie sur la croix, en sacrifice vivant et parfait, pour effacer nos péchés et nous réconcilier avec Dieu. Ressuscité et éternellement vivant auprès du Père, dans sa gloire, il est le Seigneur.


11 . Alliance baptiste européenne


L'incarnation de Dieu en Jésus-Christ, le Fils Éternel du Père, qui a été conçu par la vertu de l'Esprit Saint et qui est né de la vierge Marie; son humanité réelle, mais parfaite, et exempte de péché; son abaissement volontaire; sa substitution aux percheurs sur la croix; sa mort expiatoire; sa résurrection corporelle; son ascension dans le ciel; son exaltation à la droite du Père; son rang de médiateur unique entre Dieu et les hommes; son titre de seul Sauveur et Seigneur du monde.


12 . Union des Églises évangéliques libres


Nous croyons en Jésus-Christ, né de la vierge Marie, vrai Dieu et vrai homme, médiateur d'une alliance nouvelle par laquelle la vérité et la vie sont offertes aux hommes. Il a donné sa vie en sacrifice, une fois pour toutes, sur la croix. Livré pour nos fautes, il est ressuscité pour notre justification. Il est les prémices de notre propre résurrection. Élevé à la droite du Père, il est l'unique voie du salut.


13 . Association des Églises évangéliques mennonites de France


Nous croyons en Jésus-Christ, la Parole de Dieu incarnée. Il est le Sauveur du monde qui nous a délivrés de la domination du péché et nous a réconciliés avec Dieu en s'humiliant lui-même et en se rendant obéissant jusqu'à la mort sur la croix (Ph 2.5-8). Il a été reconnu Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection d'entre les morts (Rm 1.4). Il est le chef de l'Église, le Seigneur exalté, l'Agneau immolé qui reviendra avec Dieu pour régner dans la gloire. « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Co 3.11).


Chapitre 11 . Sotériologie : le chrétien peut-il perdre son salut? Peut-on déchoir de la grâce ? L'amissibilité ou l'inamissibilité de la grâce


Introduction

Section 1 . La souveraineté divine

§ 1 . La souveraineté divine en général

§ 2 . La souveraineté divine et la volonté humaine

Section 2 . La corruption humaine

Section 3 . L'élection et la prédestination

§ 1 . L'exposé des doctrines de l'élection et de la prédestination

§ 2 . La critique des doctrines de l'élection et de la prédestination

Section 4 . L'expiation limitée

§ 1 . L'exposé de la doctrine de l'expiation limitée

§ 2 . La critique de la doctrine de l'expiation limitée

Section 5 . La persévérance finale

§ 1 . L'exposé de la doctrine de la persévérance finale

A . L'exposé

B . Les textes bibliques en cause

§ 2 . La critique de la doctrine de la persévérance finale

A . Les arguments de la critique de la doctrine de la persévérance finale

1 . Les arguments

2 . L'examen des textes bibliques en cause

B . L'argument du livre de vie

1 . Remarques sur Exode 32.33

a . Le livre en tant que livre de vie

b . Le livre en tant que livre différent du livre de vie

c . Conclusion

2 . Remarque sur Psaume 69.29

C . L'argument du blasphème contre le Saint-Esprit de Mt 12.22-32

Section 6 . Comment savoir si on est élu ?


Introduction :


Amissible vient du latin amittere qui signifie perdre. Inamissible signifie au contraire quelque chose qu'on « ne peut [...] pas perdre, [qui] ne peut pas être retiré. »44 La question de la possible ou de l'impossible perte du salut est une question pastorale pour les responsables d'Églises mais elle est également « existentielle »45 pour chaque croyant chrétien. Il s'agit donc d'une question importante. Ainsi, « la question la plus importante au sujet de l'assurance du salut, c'est de savoir qui effectue le salut. Si c'est l'homme qui en est responsable, s'il dépend de lui de conserver son salut, alors, certes, il est bien possible qu'il ait la faiblesse de le perdre. Si par contre le salut est l'œuvre de Dieu, alors le croyant peut avoir l'assurance pleine et entière de son salut. »46 On s'attachera ici à démontrer que le salut est un « don de Dieu » (Ep 2.8-10a), une œuvre cent pour cent divine, uniquement divine. Ainsi, l'homme ne gagne pas son salut (Tt 3.5) ; il le reçoit.

Pour terminer cette introduction, on fera référence au Wesleyo-arminianisme pour qui l'homme est libre de choisir Dieu sans aucune détermination divine : Dieu crée une liberté humaine absolue pour le choix de se convertir pour chaque être humain. Il s'agit ici de créer une idole qui s'appelle la liberté, une liberté posée en face de Dieu, une liberté idolâtrée qui ne dépend pas de Dieu. Pour ma part, je crois que Dieu est le fondement de la liberté du chrétien. Le chrétien dépend de Dieu comme un enfant dépend de ses parents. Je crois que Dieu annihile mon aliénation adamique par laquelle je me révolte contre Dieu, par laquelle je mets au défi la personne de Dieu pour le pire c'est-à-dire que l'homme est loin de Dieu et c'est Dieu qui franchit la distance infinie qui nous sépare de Lui : Dieu a pourvu pour le salut des chrétiens, il a donné Jésus-Christ qui est venu tabernacler parmi nous les hommes pécheurs. Le Christ a annihilé la puissance maléfique qui nous éloigne toujours plus de Dieu dans notre révolte adamique. Enfin, par l'Esprit-Saint, Dieu vient tabernacler en nous au plus profond de notre être âme-esprit et corps physique, fait de chair et d'os. Ainsi, de concert, le Père, le Fils et le Saint-Esprit s'unissent dans leur divinité pour venir nous chercher ici-bas, dans notre bassesse morale, dans notre immoralité absolue située en face d'un Dieu trois fois saint. Nous sommes l'objet d'un amour inouï de la part d'un Dieu absolument juste en direction de ses créatures injustes et enténébrées spirituellement.

Dans ces conditions, qui d'autre qu'un Dieu infiniment amour peut sauver le monde de sa perdition ? L'homme peut-il se sauver par lui-même ? L'homme peut-il être sauvé par une liberté non déterminée par Dieu ? La liberté à elle seule, peut-elle sauver l'homme ? Non, c'est Dieu, qui dans sa puissance infinie peut nous sauver et il le fait parcequ'il est fidèle à lui-même, il s'auto-glorifie en nous créant et en nous sauvant de notre aliénation.


Section 1 . La souveraineté divine

§ 1 . La souveraineté divine en général


La souveraineté de Dieu « fait référence à sa capacité de faire ce qu'il a décidé. »47 Or « Dieu est appelé le « Tout-Puissant » (2 Co 6.18, Ap 1.8), un terme (gr. pantokratôr) qui évoque la possession de tout pouvoir et de toute autorité »48. Ainsi, tout est possible à Dieu (Mt 19.26) et « il fait tout ce qu'il veut »49 (Ps 115.3,135.6). Il a créé le monde et il le maintient à l'état d'existence (Rm 11.36). Par ailleurs et de plus,


on ne doit jamais mettre en doute la maîtrise de Dieu sur tout événement, sa détermination de ce qui arrive, globalement et « en détail » : Dieu est souverain totalement, radicalement, absolument. L'affirmation monothéiste exclut déjà tout dualisme, exclut la pensée que la moindre parcelle de réalité subsistante soit indépendante de Dieu et son vouloir. L'Écriture l'enseigne encore de façon explicite : Dieu opère tout selon son plan, jusqu'à la chute des moineaux (Mt 10.29, [Rm 9.11-12], Ep 1.9-11). Les maux ne font pas exception (Es 45.7, Lm 3.38), et non pas seulement les « maux » infligés à titre punitif (et qui sont à ce titre, des biens), ni même les fautes où l'on peut voir la sanction de fautes préalables (l'endurcissement : le cas de 1S 2.25 ; peut-être les scandales de Mt 18.7), mais les actes mauvais en général, dirigés contre Dieu (2 S 16.10s,24.1, 1 R 12.15, Ez 14.9,20.25, Ac 2.23,4.28, Rm 9.18 qui porte sur toute la catégorie des faits semblables). L'Écriture n'atténue nulle part la proclamation du Pantokratôr, de qui, par qui et pour qui sont toutes choses.50


Ainsi,


l'Écriture martèle l'affirmation de la souveraineté de Dieu. Il est, entre tous les dieux, le SEIGNEUR. Pantocrator [sic], il fait ce qu'il veut de l'argile qu'il pétrit. Tous les êtres sont à son égard dans une dépendance radicale et totale : tout est de lui, par lui, pour lui ; en lui nous vivons, nous nous mouvons, nous sommes ; il opère tout selon le conseil de sa volonté.

Le vouloir de Dieu, qui ne saurait jamais être mis en échec (Ps 115.3), s'organise dans un plan : les interventions de Dieu n'ont rien d'improvisé. Les prophètes le révèlent peu à peu (p. ex. Es 25.1) ; le « Livre de vérité » de Dieu contient son programme de l'histoire (Dn 10.21), et tous les jours de l'homme y sont inscrits d'avance (Ps 139.16). Le NT révèle le projet formé « dès avant la fondation du monde » - en particulier dans la grandiose introduction aux Éphésiens.

Nulle part l'Écriture ne suggère que le dessein de Dieu laisserait le « détail » indéterminé. C'est devant tout événement que les hommes de la Bible disent : c'est Dieu qui l'a voulu (cf p. ex., 2 S 16.10). Jésus nous assure, au contraire que la souveraineté divine s'exerce dans le moindre événement (Mt 10.29s). D'ailleurs qui déciderait de la différence entre faits mineurs et majeurs? Il faut à Dieu décider du nez de Cléopâtre s'il veut déterminer la face du monde...51


§ 2 . La souveraineté divine et la volonté humaine


Ici, Henri Blocher52 poursuit :


Nulle part l'Écriture ne fait d'exception pour les décisions que prennent les hommes (d'ailleurs, que resterait-il de l'histoire pour dépendre de lui si les décisions humaines lui échappaient?). Les arminiens pensent qu'il doit y avoir exception pour que la décision et l'appel à la décision soient pris au sérieux ; mais cette logique n'apparaît jamais dans l'Écriture53. Au contraire, c'est l'Éternel qui incline partout où il veut le cœur du roi, cet homme libre entre tous (Pr 21.1). Même les péchés des hommes, qu'il ne produit pas mais permet souverainement, se perpètrent selon son « conseil arrêté » (Ac 2.23). A combien plus forte raison est-ce lui qui fait venir au Christ, sans aucune indétermination (Jn 6.44,65), qui donne la repentance (Ac 11.18, 2 Tm 2.25), qui produit le vouloir et le faire (déclaration très générale, Ph 2.13). [Ainsi,] ce n'est pas la décision de l'homme qui conditionne la prédestination ; c'est la prédestination qui entraîne la foi (Ac 13.48)...54


De manière plus générale, lorsque les hommes se comportent bien, lorsqu'ils accomplissent de bonnes œuvres ou prennent de bonnes décisions ; c'est Dieu qui en est la cause (Mt 5.45, Jc 1.17). A fortiori, lorsqu'un être humain reçoit le salut, cela est une excellente chose qui vient de Dieu (Ep 2.8, 2 Tm 1.9, Jc 1.17).

Cependant, une question demeure, celle de l'articulation de la volonté humaine et de la volonté divine (cf p. ex. Pr 16.1,9,33). Pour Émile Nicole, pasteur et théologien évangélique, la question de savoir comment s'articulent ces deux volontés est un mystère55.

Pour Alain Nisus56, pasteur et théologien évangélique également,


entre la souveraineté divine et la liberté humaine, jamais la Bible ne suggère qu'il y ait antinomie. Ph 2.13s57 ne se présente pas comme une antinomie. Il y a un rapport d'harmonie, et, si nous percevons une antinomie, c'est probablement parce que nous l'avons projetée dedans. Certes, il y a un mystère dans cette harmonie entre la souveraineté divine et ma liberté responsable. Comment Dieu me rend-il libre en me déterminant au lieu d'annihiler ma liberté ... nous ne pouvons pas en rendre compte totalement. En outre, il y a la question du mystère du mal. Dieu permet le mal dans sa souveraineté, mais de telle sorte que seule la créature est coupable. Mais ce n'est pas la liberté comme telle dont il est question. Alors que le scandale pour notre intelligence humaine est dans le surgissement du mal, on le déplace en disant que c'est la liberté. Où est le problème? Il est dans le fait que l'on a déjà commencé à considérer que la liberté est quelque chose qui se définit par rapport au mal (c'est soit le bien, soit le mal). Mais ce n'est pas la liberté comme telle, c'est le mal. La liberté est créée dans une harmonie parfaite avec Dieu, le mal est second. Comment définir la liberté ? On la définit souvent par les deux possibles réels du oui et du non. Mais cette interprétation tend déjà à excuser le mal, en lui donnant un statut dans cette symétrie. L'homme est libre en tant qu'il est apte à dire oui à Dieu et on ne parle pas d'un non à Dieu lorsque l'on veut décrire cette liberté. La liberté n'est pas une neutralité, l'homme est dans le rapport d'alliance comme un fils créaturel avec son père pour le oui. De même que le Fils éternel qui est parfaitement libre dans son rapport au Père ... parfaitement libre pour dire toujours oui. C'est là la vraie liberté.58


Pour Henri Blocher, théologien évangélique,


Le SEIGNEUR me fait libre devant Lui ; il protège et garantit la réalité de ma décision, en la suscitant lui-même et en dosant parfaitement les pressions du dehors sur le vouloir pour qu'elles ne l'écrasent ni ne l'étouffent.

En notre temps, surtout, de folie libertaire ou de dissolution de l'homme dans le physico-chimique, il faut le proclamer : le rempart, le rocher de la décision humaine, c'est la souveraineté du Dieu de la Bible.59


Section 2 . La corruption humaine


La désobéissance d'Adam et Ève (Gn 3.1-7) les a rendus pécheurs et a introduit le mal dans le monde. Cet état de péché a été transmis à toute la descendance du premier couple (Ps 14.2-3, Rm 5.12,15, 1 Co 15.22). Par conséquent, chaque être humain est habité par le péché (Jn 8.34,) qui s'est logé dans son cœur et dans ses reins (Ps 7.10, 26.2, 73.21), dans sa conscience et dans son subconscient autrement dit au plus superficiel comme au plus profond de lui-même (1 R 8.46, Ps 14.2-3, Éc 7.20, Es 64.5, Jr 17.9, Rm 3.9-18,23,6.20,8.7, Ép 2.1-3,4.18, Jc 3.2, 1 Jn 1.8). Cette inhabitation est en étendue mais pas en intensité. En effet, le mal touche l'humanité non pas dans toute son intensité possible mais dans toute son étendue. Ainsi, tous les aspects du monde et de la nature humaine sont désormais touchés par le mal et le péché à des degrés d'intensité divers. En outre, les péchés peuvent être conscients ou inconscients (Ps 19.13). De plus, la nature pécheresse est une réalité à l'âge adulte mais aussi dès la conception dans le ventre maternel et pendant l'enfance (Gn 8.21, Ps 51.7,58.4).

C'est ainsi que cette dépravation/corruption empêche l'homme de comprendre et de chercher Dieu (Es 64.6, Rm 3.11, 1 Co 2.14). Elle l'empêche de recevoir l'Esprit-Saint (Jn 14.17). On peut donc parler de serf arbitre face aux tenants du libre arbitre. De cela il découle que les humains ne peuvent pas par eux-mêmes recevoir la vie éternelle à moins d'être spécialement choisis, appelés et inspirés par Dieu (1 Co 12.2-3, Ép 2.1,8-9).


Section 3 . L'élection et la prédestination

§ 1 . L'exposé des doctrines de l'élection et de la prédestination


Par élection on entend le choix éternel de Dieu. En effet, Dieu a choisi des êtres humains pour leur donner la vie éternelle (Mt 24.22,24, Ac 13.48, Rm 8.33,11.5,7, Col 3.12, Ép 1.4, 1 Th 1.4, 2 Th 2.13, 2 Tm 1.9,2.10, Tt 1.1, Jc 2.5, 1 P 1.1,2.9, 2 P 1.10, Ap 17.14).

La prédestination (Rm 8.29-30, Ép 1.5,11) est également une réalité biblique.


§ 2 . La critique des doctrines de l'élection et de la prédestination


La doctrine de l'élection/prédestination est accusée d'être injuste envers ceux qui n'ont pas été choisis pour le salut. A cela on peut répondre que Dieu était en droit d'envoyer l'ensemble de l'humanité en enfer. Au lieu de cela Dieu a fait preuve de générosité en choisissant certains pour le salut (Rm 9.14-23). Le fait que certains seront condamnés sert à manifester la justice de Dieu. Par ailleurs, la réalité des réprouvés renvoie à « l'obscur et douloureux mystère de la permission du mal (avec la non-élection de certains au salut qui lui est liée ou en fait partie) »60.


Section 4 . L'expiation limitée

§ 1 . L'exposé de la doctrine de l'expiation limitée


L'expiation limitée (ou expiation particulière ou rédemption particulière) [...] affirme que la portée de l'expiation substitutive de Jésus-Christ sur la croix est limitée aux prédestinés au salut et que ses principaux bénéfices ne sont pas donnés à toute l'humanité mais réservés aux seuls croyants.61 (Jn 6.37,44,10.11,14-16,26-29,17.2,6,9,12,15, Rm 3.25a)


§ 2 . La critique de la doctrine de l'expiation limitée


On oppose à cette doctrine des versets qui énoncent que le salut en Christ est valable pour « tous » au sens « du monde entier » (Jn 1.29,3.16, 1 Tm 2.4, 1 Jn 2.2). On parle alors d'universalisme et d'universalistes qui croient que tous les humains sans exception vont au paradis.

Ici, force est de constater que « beaucoup sont invités, mais ceux qui sont élus sont peu nombreux » (Mt 22.14). De plus, les non élus sont destinés à l'enfer et à la mort éternelle (Es 66.24, Dn 12.2, Mt 18.8, 23.33, 25.46, 2 Th 1.9, Jd 7).

Précision : on parle de destinés à l'enfer et de prédestinés au paradis.


Section 5 . La persévérance finale62

§ 1 . L'exposé de la doctrine de la persévérance finale

A . L'exposé


On appelle ainsi la doctrine selon laquelle un croyant vraiment régénéré ne risque pas de s'écarter de la voie du salut au point d'être perdu éternellement. En bonne logique, elle va de pair avec la prédestination. En effet, d'après la doctrine de l'élection, quand quelqu'un [reçoit] la grâce, c'est que Dieu l'a choisi en vertu de son décret immuable. Il parviendra donc sans faute à la félicité éternelle. Par contre, si la repentance et la foi résultaient principalement d'un choix humain, l'intéressé pourrait revenir sur sa décision et se détourner de la vérité. [...]

Par définition, une vie que l'on pourrait perdre ne serait pas « éternelle »63.

Paul-André Dubois, pasteur évangélique, a lui-même écrit qu'« un salut qui pourrait se perdre ne serait pas le salut du tout. »64

Pascal Herrmann, pasteur évangélique, quant à lui, m'a dit que la vie « éternelle » par définition n'a pas de fin sinon ce n'est pas une vie « éternelle ».

Pour sa part, Alain Nisus65, pasteur et théologien évangélique, m'a dit que le salut est un « cadeau » que Dieu ne reprend pas.

Or, d'après de nombreux versets, le salut apparaît comme inamissible (Ps 37.23-24,121.3-8, 145.20a, Jn 3.16,6.39,47,10.28-29, Rm 8.31-39, 1Co 1.8, Ep 4.30, Ph 1.6, 1 P 1.4-5).

Ainsi, « la sécurité éternelle du croyant par la grâce de Dieu constitue le point culminant et l'apogée du plan glorieux du salut des hommes par Dieu.66 » On parle également de « persévérance des saints (Ap 14.12) [ou de] préservation »67.


De plus, la persévérance finale est liée à


la doctrine du Saint-Esprit. Non seulement quand l'Esprit est donné, il semble donné pour toujours (Jn 14.16) […], mais il constitue le « sceau » du Seigneur sur nous en vue de la délivrance finale (2 Co 1.22, Ep 1.13-14,4.30, Ap 7.1-8). Or le sceau symbolise le définitif, l'irréversible, l'irrévocable. En outre si c'est l'Esprit qui fait le prodige de tirer du cœur de pierre, transformé par lui en cœur de chair, la foi, si c'est lui qui opère le vouloir et le faire, selon Dieu (Ph 2.13), et s'il habite le croyant, faut-il redouter qu'il laisse la volonté de l'homme retomber dans la dure mort de la « pierre »?

Ici se loge une considération assez générale. Les avertissements bibliques sur les dangers de la défection, tout solennels qu'ils demeurent, n'évoquent pas la grâce avec la force et l'ampleur des textes positifs. Ils parlent de la justice, de la foi, de la connaissance, qu'il ne faut pas abandonner sous peine de perdre l'héritage du Royaume. Mais ils ne disent pas que le cœur de chair redevient cœur de pierre, que le régénéré change à nouveau de nature (dé-ré-génère!), que la nouvelle création est annulée, que la résurrection avec le Christ est totalement gommée, que la vie « éternelle » est après un temps retirée. Tout cela serait bien impliqué dans une séparation réelle d'avec le Seigneur, mais les auteurs bibliques n'en parlent pas, tellement pareil renversement dans les faits leur serait impensable68. Vue du côté de la foi, de la justice pratiquée par l'homme, la grâce peut paraître amissible (d'où les avertissements) ; mais vue de l'autre côté, il est glorieusement clair qu'elle ne l'est pas (c'est pourquoi les avertissements ne se placent pas de cet autre côté). L'Écriture en dit juste assez pour que la Parole, appliquée par l'Esprit, suscite chez les élus le moyen de leur préservation, c'est à dire la persévérance de la foi.

Et enfin, l'assurance. Sauf étrange présomption, nous ne comprendrions pas qu'un croyant ait l'assurance d'être sauvé, si la persévérance dépendait, en dernière instance, de lui. Or nous entendons dans le Nouveau Testament le chant triomphal de l'assurance du salut (relire tout Rm 8 !).


Il convient, pour conclure […], de rappeler sur quels piliers repose, d'après la Confession de Brême, l'assurance de notre foi :


1 . le premier est l'effet et l'attribution du sacrifice très saint de Jésus-Christ


2 . le deuxième est la puissance permanente de l'intercession de Jésus-Christ pour tous les croyants


3 . le troisième est le gouvernement tout-puissant de Jésus-Christ à la droite de la majesté divine, selon lequel il règne sur le péché, la mort, le diable, et l'enfer, et ne laisse personne arracher ses brebis de sa main

4 . le quatrième est l'amour éternel de Dieu et le choix de sa grâce, selon lesquels il nous a aimés et élus en Christ dès avant la fondation du monde, et qu'il maintient immuable pour l'éternité69


Pour terminer, on peut rappeler les différents éléments du salut. Il s'agit de l'élection, de la prédestination, de la régénération (Jn 1.13,3.3-8, 2 Co 5.17, Ga 6.15, Ép 2.5,6,10,4.23-24, Col 2.13,3.1, Jc 1.18, 1 P 1.23, 1 Jn 2.29,3.9,4.7,5.1,4,18), de l'habitation (Jn 14.17,23, 1 Co 3.6,6.19-20, 2 Co 4.18), de la conversion (Ac 9.35,11.21,14.15,15.3,19, 2 P 3.9), du changement/repentance (Ac 2.38,3.19,11.18,20.21, 2 Co 7.9-10, 2 P 3.9), de la foi (Gn 15.6, Pr 3.5, Rm 3.22a, Ép 2.8, 1 Tm 3.9, Hé 11), de la justification (Rm 5.19b,8.30b, 1 Co 1.30, 2 Co 5.21, Tt 3.7), de l'adoption (Jn 1.12, Rm 8.15, Ga 3.26,4.5, Ép 1.5, 1 Jn 3.1), de l'institution d'héritier (Ac 26.18, Rm 8.17, Ép 1.14,18,3.6, Col 1.12,3.24, Hé 1.14,6.12, Tt 3.7, 1 P 1.4, Ap 21.7), de la sanctification (Rm 6.19 in fine,22b, 1 Th 4.4, 1 Tm 2.15, Hé 12.10,14, 1 P 1.15, 2 P 3.11) et de la persévérance (Lc 8.15b,21.19, Rm 2.7,8.25, Col 1.11, 2 Th 3.5, 1 Tm 6.11, Hé 10.36,12.1, 2 P 1.6, Jd 24, Ap 1.9,2.3,19a,13.10,14.12).

Devant tous ces éléments constitutifs du salut, il semble difficilement envisageable pour Dieu de revenir sur tous ces dons. Il semble inconcevable que Dieu donne puis reprenne, dans un va-et-vient récurrent, ces éléments vitaux pour le croyant. En effet, il s'agit tout de même de pas moins de douze éléments à savoir : l'élection, la prédestination, la régénération/renaissance, l'habitation, la conversion, le changement/repentance, la foi, la justification, l'adoption, l'institution d'héritier, la sanctification et enfin la persévérance. Ainsi, il faudrait imaginer que Dieu passe son temps à successivement donner puis retirer à nouveau tous ces éléments pour chaque aspirant au salut. Il faudrait prendre acte de ce que Dieu puisse dé-choisir, dé-prédestiner, dé-régénérer, dé-habiter, dé-convertir, dé-repentir, enlever la foi, dé-justifier, dé-adopter, dé-instituer héritier, dé-sanctifier et enfin retirer la persévérance. En plus de tout cela il faudrait imaginer l'opération en sens inverse (rechoisir, reprédestiner, rerégénérer...) dans un mouvement incessant entre les deux états de sauvé et de non-sauvé (redéchoisir, rerechoisir, reredéchoisir, rererechoisir...). Peut-on se fier à un Dieu aussi instable dans ses élans, dans sa volonté, dans ses choix et dans ses décisions?

De même, si c'est l'homme qui choisit d'être sauvé ou de ne plus l'être, on se retrouve là aussi dans une situation d'instabilité permanente entre le statut de sauvé ou de non-sauvé.

Tout cela ne semble pas conforme au plan éternel de Dieu pour ses élus.


B . Les textes bibliques en cause


Il s'agit des versets « qui rapportent au don de Dieu la persévérance finale »70 (Ps 55.23, Jr 32.40, Mt 24.22-24, Lc 22.32, Jn 6.39,10.28,17.2,6,9,12,15, Rm 8.34-39,11.29, 1 Co 1.8,10.13, Ph 1.6, 1 Th 5.23-24, 2 Th 3.3, 2 Tm 1.12,2.13, 1 P 1.5, Jd 1,24).


§ 2 . La critique de la doctrine de la persévérance finale

A . Les arguments de la critique de la doctrine de la persévérance finale

1 . Les arguments


La doctrine de la sécurité éternelle rattachée à la notion biblique de vie éternelle est mise en cause sur divers plans. Ainsi, elle est critiquée parce qu'elle diminuerait le zèle du croyant pour aimer Dieu. A cela on peut répondre que l'Esprit-Saint communique l'amour de Dieu (Rm 5.5). Or l'Esprit de Dieu habite le croyant (Jn 14.16-17, Rm 8.11, 1 Co 3.16,6.19) et produit ainsi la vie et l'amour au plus profond de lui. D'autre part, les arminiens et les calvinistes citent différents passages de la Bible.


2 . L'examen des textes bibliques en cause


Concernant 2 P 2.1. Ce verset


peut avoir valeur de dénonciation ironique : ils renient le Maître qui les a rachetés, à ce qu'ils disent... (cf Tt 1.16). Que le texte ait pu employer une telle façon de parler est établi : il l'emploie un peu plus loin, pour les mêmes personnes (2.20s.) ; elles avaient reconnu la voie de la vérité, à ce qu'elles disaient, mais la truie était restée truie, et l'a montré.71


Concernant un groupe de versets d'admonitions (Éz 33.18, Mt 18.23-35, Rm 11.20-22, 1 Co 6.9s.,10.12, Ga 5.19s.,6.7s., Ép 5.5, 2 Tm 2.12, Hé 3.6,12,14,6.11s,10.23,35-39,12.3, Ap 2.4s.,3.2s.,10s.,16s.) on peut dire qu'on se trompe si on infère des admonitions [sic] de l'Écriture la possibilité d'une perte totale de la grâce. La certitude du résultat ne rend pas les moyens superflus, mais leur est, dans l'ordre de Dieu, indissolublement liée. [Ainsi, ces textes sont là] pour bien marquer la nature de la préservation (non pas un automatisme, mais une œuvre de l'Esprit, par la Parole, qui produit la constance de la foi)!72


Concernant 2 Pierre 2.20s., il s'agit du passage


le plus facile à expliquer, grâce au commentaire qui suit aussitôt (v. 22) : l'apostasie des hommes en cause illustre le proverbe dont la version française serait « chassez le naturel, il revient au galop ». Les apostats prouvent par leur apostasie qu'ils étaient restés des chiens et des cochons au cœur, malgré leur transformation superficielle. La purification et la connaissance qu'ils avaient reçue n'avaient pas impliqué de changement de nature, c'est-à-dire de régénération. […] Le cas envisagé est celui de la semence tombée sur le rocher et peut-être parmi les ronces, de ceux qui « croient pour un temps » mais sans fruit ni racine (Lc 8.13s.) : en tout cas il leur manque d'être la « bonne terre » préparée, figure de la nature régénérée.73


Concernant Hébreux 6.4s. :


L'observation du v. 9 favorise plutôt la lecture calviniste (les apostats ne faisaient pas partie des vrais chrétiens), mais c'est le commentaire illustratif des v. 7 et 8 qui nous paraît décisif. Dans l'image allégorique, les « pluies fréquentes » représentent les bénédictions énumérées : illumination, participation au don céleste, etc., et les apostats sont la terre infertile, réprouvée, près d'être maudite parce qu'elle ne porte pas le fruit de la foi. Il devient donc clair que la nature (la terre, comme dans la parabole du Semeur) n'a pas été régénérée, et que les privilèges (les pluies) sont restés extérieurs à la personnalité profonde. Sur ce texte, on doit donc débouter les arminiens.


Il est bien peu vraisemblable que Hébreux 10.26-29 ait en vue d'autres personnes. Le système lévitique ayant été aboli, il ne reste plus dans le judaïsme de sacrifice pour le péché que Dieu agrée : ceux qui y retournent s'illusionnent! Au contraire, le mépris du sacrifice du Messie, du Fils de Dieu, ajoute une effroyable culpabilité. La seule clause difficile pour le calviniste est celle du v. 29 : « le sang de l'alliance par lequel il a été sanctifié ». Deux solutions s'offrent aux suffrages : soit prendre pour sujet le Christ, qui s'est consacré, par la mort, à son sacerdoce (Jn 17.19, Hé 2.10) ; soit n'envisager ici qu'une sanctification externe, d'appartenance au peuple de l'Alliance, sanctification des Juifs comme tels dont l'alliance externe même reposait à l'avance sur le sacrifice de Jésus-Christ. Quoi qu'on choisisse, la difficulté n'est pas insurmontable.


Quant aux exemples personnels de défection, on en sait généralement trop peu pour trancher entre les analyses. On ne peut écarter ni l'idée d'une crise grave dans la vie d'un régénéré, comme le reniement de Pierre ou l'adultère criminel de David, ni celle d'une apostasie selon 2 Pierre 2.20.74


B . L'argument du livre de vie


Ici, il est plus ou moins question d'un livre de vie duquel le croyant pourrait être effacé. Il existe des références explicites au livre de vie (Ps 69.29, És 4.3, Ph 4.3, Hé 12.23, Ap 3.5,13.8,17.8,20.12,15,21.27) ainsi que des références éventuelles au livre de vie ou à d'autres registres divins (Ex 32.32, 33, Ps 56.9,87.6,139.16, És 34.16, Dn 12.1, Lc 10.20, Rm 9.3).


1 . Remarques sur Exode 32.33


Dans toute la Bible il n'y a que dans Exode 32.33 où Dieu efface de son livre celui qui pèche contre lui. S'agit-il ici du livre de vie (a) ou d'un livre différent du livre de vie? (b) On terminera la démonstration par une conclusion (c).


a . Le livre en tant que livre de vie


Pour les auteurs de la Bible d'étude version Semeur 2015, « [...] il s'agit ici de la première mention du livre (ou registre) céleste dans lequel se trouvent écrits les noms de tous ceux qui font partie du peuple de Dieu, de tous les élus »75.


b . Le livre en tant que livre différent du livre de vie


Pour Wayne Grudem, il ne s'agit pas de « la notion néo-testamentaire d'un « livre de vie » [mais il s'agirait] plutôt […] d'un registre sur lequel Dieu consigne les membres de son peuple, comme le ferait un roi terrestre. Effacer un nom dans ce livre voudrait dire que cette personne est morte. Selon cette imagerie, Exode 32.33 signifie probablement que Dieu prendra la vie de quiconque a péché contre lui (voir v. 35). La notion de destinée éternelle est absente de ce passage.76 »


c . Conclusion


Wayne Grudem a tort de mentionner que la notion de livre de vie est uniquement néotestamentaire car il existe des références vétérotestamentaires au « livre de vie » (Ps 69.29, Es 4.3).

Par ailleurs, Exode 32.33 ne mentionne pas un livre de vie mais simplement un « livre ». D'après Apocalypse 3.5 Dieu n'effacera « jamais [le] nom [du] vainqueur [de son] livre de vie ». Or en Exode 32.33, contrairement à Apocalypse 3.5, il est question que Dieu effacera de son « livre » celui qui aura péché contre lui. On peut donc déduire que le « livre » tel que mentionné en Exode 32.33 est différent du « livre de vie » mentionné en Apocalypse 3.5. En effet, on peut être effacé du livre mentionné en Exode tandis qu'on ne peut pas l'être de celui mentionné en Apocalypse.

On pourrait cependant objecter qu'il y a une autre différence entre les deux textes. En effet, en Exode 32.33 il est question du pécheur alors qu'en Apocalypse 3.5 il est question du vainqueur. Mais le vainqueur est également assimilable à un pécheur puisque tous les hommes sont pécheurs en Adam (Ps 51.7, Rm 3.10,23,5.12,14-15,18-19) hormis Jésus-Christ.

On pourrait encore objecter qu'en Exode 32.33 il n'est pas question de celui qui a simplement péché mais il est question de celui qui a péché contre Dieu. Or on peut ici arguer de l'exemple de David qui après avoir péché contre Urie et Bath-Shéba (2 S 11,12) a dit à Dieu : « Contre toi, contre toi seul, j'ai péché, j'ai commis ce qui est mal à tes yeux. » (Ps 51.6a) On voit ici que l'offence entre êtres humains est d'abord et avant tout une offence contre Dieu. Par conséquent le pécheur d'Exode 32.33, comme David, est assimilable à tout pécheur.


2 . Remarque sur Psaume 69.29


Il s'agit ici d'effacer « du livre de vie » (Nouvelle Bible Segond). Selon un commentateur, cette référence est « purement terrestre »77.


C . L'argument du blasphème contre le Saint-Esprit de Mt 12.22-32


Certains disent que le chrétien peut perdre son salut si il pèche contre le Saint-Esprit or dans Mt 12 Jésus-Christ est confronté à l'incrédulité des pharisiens. En effet, Jésus exorcise une personne démonisée et les pharisiens disent que Jésus agit par le pouvoir de Satan donc ils refusent de se convertir au christianisme ce qui est le blasphème contre le Saint-Esprit mentionné par Jésus par la suite aux versets 31 et 32.


Section 6 . Comment savoir si on est élu ?


L’élection est secrète, il n’y a pas de symptôme d’élection cependant il serait impossible que quelqu’un qui veut être sauvé ne soit pas élu. Il faut donc se demander si on croit à l’enfer et si on veut en être sauvé pout aller au paradis. Il faut aussi se demander ce qu’on doit faire pour être sauvé : on doit mettre sa confiance dans le Christ, dans son sacrifice à la croix qui nous justifie par la substitution pénale : il a été puni à notre place. Tout le monde mérite l’enfer mais certains sont élus et donc sauvés par grâce. Les élus de Dieu seront tous sauvés sans exception.

Pour aller plus loin et prolonger la réflexion, un extrait d'article de Henri BLOCHER :

https://point-theo.com/levangelisation-theologie-souverainete-de-dieu-decision-humaine/


Chapitre 12 . Le combat de la foi, vivre chrétiennement au quotidien


La vie est un combat pour tout être humain chrétien ou non chrétien mais le chrétien, du fait de la réorientation de ses pensées, de sa volonté, de ses désirs connaît un combat particulier, celui de la foi. Le combat de la foi puise sa source en Dieu (§ 1) et s'oppose à Satan et à ses démons (§ 2).


§ 1 . Le combat de la foi puise sa source en Dieu


Nous avons tout pleinement en Dieu, nous sommes pleinement comblés en lui. Il faut savoir que l'amour circule entre les trois personnes de la trinité. Le Père aime le Fils et le Fils aime le Père, le Fils aime le Saint-Esprit et le Saint-Esprit aime le Fils, le Saint-Esprit aime le Père et le Père aime le Saint-Esprit. Donc en Dieu il n'y a que de l'amour et rien que de l'amour. Même sa colère et sa justice sont harmonieusement incorporées à son amour. En Dieu tout est sagesse, intelligence, harmonie, délicatesse, raffinement, tact relationnel etc la liste est infinie puisque Dieu possède tout et qu'il a toutes les qualités, toutes les vertus. Ainsi, nous pouvons puiser l'amour auprès de Dieu par nos pensées et nos prières car Dieu est la source de l'amour, un amour solide, fidèle, pas un amour fleur-bleu teinté de romantisme à l'eau de rose, non, un amour solide, structurant, permanent, stimulant, énergisant, revigorant, nous pouvons puiser à l'infini en Dieu.

Nous avons tout en Dieu aussi parce qu'il donne du sens à la vie, parce qu'il nous a donné son pardon, parce que nous sommes réconciliés avec lui, nous jouissons d'une pleine communion avec lui. En plus nous savons que le meilleur reste à venir, le meilleur pour l'éternité à venir car en effet Dieu nous a préparé une place au paradis, une place inestimable tant elle a de la valeur, une place, une demeure, une maison où il n'y aura que plaisir et joie, harmonie et plénitude d'épanouissement.


§ 2 . Le combat de la foi s'oppose à Satan et à ses démons


Il est un domaine où Satan et ses complices, les démons, ont un champ de travail immense et important à savoir celui de la pensée. Il y a la pensée comme croyance dogmatique par exemple oui mais je veux surtout parler de la pensée qui est celle de tous les instants dans la vie quotidienne. Lorsque nous sommes concentrés sur un travail ou une activité quelconque il y a peu de chances pour que nous ayons de mauvaises pensées mais le reste du temps, les temps libres, les temps d'insouciance, les temps au quotidien où des pensées mauvaises peuvent nous assaillir soudainement sans qu'on s'en aperçoive comme par exemple en marchant dans la rue ou couché sur notre lit ou assis dans un fauteuil... dans ces moments-là on est sujet à avoir de mauvaises pensées dans différents domaine tels que :

1 . la sexualité où les déviances en pensée peuvent être légion avec la pédophilie, l'érotisme, la pornographie, la zoophilie, le sadisme, le masochisme, le travestissement, l'homosexualité, les fantasmes de convoitise etc

2 . la politique avec ses extrémismes et ses déviances de toutes sortes

3 . le sociologique avec l'austracisme, le racisme, l'ethnocentrisme etc

4 . le psychologique avec le fait de ne pas aimer les gens trop différents de soi, avoir des pensées agressives, violentes, égoïstes, hédonistes, addictives, obsédantes, trop angoissantes etc.

Il est important de veiller sur nos pensées, d'avoir une véritable hygiène mentale qui consiste à s'opposer à Satan et à ses démons dès que nous avons de mauvaises pensées. Nous devons simplement dire NON ! À Satan et à ses démons dès qu'une mauvaise pensée vient de façon trop persistante ou trop souvent.


En conclusion, nous devons cultiver nos pensées, des pensées d'affection pour Dieu, des pensées en direction de Dieu et de sa volonté, de ses décrets, de ses plans, de ses désirs et résister à Satan quand cela est nécessaire.


Chapitre 13 . Partages, méditations, commentaires et prédications

§ 1 . Prédication basée sur des textes bibliques


Lecture d'Ag 2.1-9 et 1 P 2.4-5.

Ag 2 :


1 Le vingt et unième jour du septième mois, l’Eternel fit entendre sa parole par la bouche du prophète Aggée en ces termes : 

2 Parle à Zorobabel, fils de Shealtiel, gouverneur de Juda, à Josué, fils de Yehotsadaq, le grand-prêtre, et au reste du peuple, et dis-leur : 

3 Reste-t-il, parmi vous, quelqu’un qui ait connu ce temple dans son ancienne gloire ? Et à présent, comment le voyez-vous ? N’est-il pas comme rien aujourd’hui à vos yeux ? 

4 Mais maintenant : courage, Zorobabel, dit l’Eternel. Toi aussi, Josué, fils de Yehotsadaq, grand-prêtre, prends courage ! Courage, vous aussi, tous les gens du pays ! dit l’Eternel. Mettez-vous à l’œuvre, car je suis avec vous. Voilà ce que déclare le Seigneur des armées célestes. 

5 Tel est l’engagement que j’ai pris envers vous quand vous avez quitté l’Egypte. Et mon Esprit est présent au milieu de vous. Ne craignez rien ! 

6 Car voici ce que dit l’Eternel, le Seigneur des armées célestes : Une fois encore, et dans peu de temps, j’ébranlerai le ciel et la terre, la mer et la terre ferme.

7 J’ébranlerai les peuples, et les richesses de tous les peuples afflueront en ce lieu. Quant à ce temple, je le remplirai de gloire, voilà ce que déclare le Seigneur des armées célestes. 

8 C’est à moi qu’appartient tout l’argent et tout l’or. Voilà ce que déclare le Seigneur des armées célestes. 

9 La gloire de ce nouveau temple surpassera beaucoup la gloire de l’ancien, et je ferai régner la paix en ce lieu-ci. C’est l’Eternel qui le déclare, le Seigneur des armées célestes. 


1 P 2 :


Former un temple pour Dieu

4 Approchez-vous de lui, car il est la pierre vivante que les hommes ont rejetée mais que Dieu a choisie et à laquelle il attache une grande valeur. 

5 Et vous aussi, comme des pierres vivantes, vous qui formez un temple spirituel, édifiez-vous pour constituer une sainte communauté de prêtres, chargés de lui offrir des sacrifices spirituels qu’il pourra accepter favorablement par Jésus-Christ.


Nous sommes au 6è siècle avant JC. La révélation de Dieu au prophète Aggée date précisément du 17 octobre 520. Dans cette révélation, Dieu aborde plusieurs thématiques à savoir d'abord le thème de l'appel, du courage, de sa présence et enfin de sa gloire.

Le thème de l'appel tout d'abord. Dieu est un Dieu qui fait des choix et il ne se prive pas de choisir des hommes et des femmes tout au long de l'histoire humaine et une fois qu'il a fait son choix il le met en œuvre par l'appel. Par exemple il a choisi et appelé les patriarches d'Israël, il a choisi et appelé son peuple qu'il s'est mis à part pour le glorifier. Le peuple d'Israël a été plus ou moins fidèle et parfois franchement infidèle à son Dieu aussi Dieu a puni son peuple par l'exil à Babylone et c'est en terre babylonienne que le prophète Aggée reçoit l'appel à reconstruire le temple. Or les juifs étaient confortablement installés en Babylonie et ils n'étaient guère intéressés de retourner dans leur pays d'origine qui était bien moins prospère et confortable. Cet appel sonne comme un ordre peu intéressant pour la vie quotidienne des juifs. En effet, reconstruire un temple en terre lointaine et économiquement pauvre n'est pas propre à motiver le peuple élu. Comme on le voit ici, l'appel de Dieu n'est pas toujours très motivant, il demande de se décentrer de soi-même pour faire de la place à Dieu dans notre for intérieur, ainsi l'appel de Dieu est un appel de conversion où l'on doit faire un demi-tour ou au moins à faire un léger mouvement pour se réorienter davantage vers l'essentiel de la vie à savoir la vie pour Dieu, la vie pour se consacrer à lui, pour le remercier, pour lui donner notre argent, notre temps, nos pensées, nos projets. Ainsi, l'appel de Dieu dans nos vies devrait nous réjouir et nous motiver pour un Dieu qui se soucie de nous, qui pense à nous et qui agit pour nous pour pourvoir à nombre de nos besoins. Mais Dieu est le tout-autre, il est l'autrui par excellence à savoir qu'il nous décentre foncièrement de nous-mêmes les humains si enclins au nombrilisme, à l'égoïsme, à l'égocentrisme avec notre moi parfois hypertrophié, un moi je, un moi un peu le centre de l'univers qui se voudrait l'égal de Dieu tout-puissant. N'avons-nous pas un peu tendance au repli sur nous-mêmes ? Eh bien Dieu sait se rappeler à nous et par là-même nous rappeler que nous sommes ses créatures et que nous dépendons de lui pour vivre, pour respirer l'air que Dieu a créé dans sa sagesse.

Ensuite on a le thème du courage. Dieu invite au courage tout son peuple du sommet à la base. Il invite son peuple à se mettre à l'oeuvre. En effet, il en faut du courage pour quitter un pays confortable pour s'en aller vers un pays moins intéressant au plan économique. Il en est donc de l'appel de Dieu comme d'un certain dépouillement, comme le Christ qui s'est dépouillé de sa gloire divine pour revêtir une humble humanité, une humanité pleine de courage pour vivre au jour le jour, pour gagner sa vie et pour s'engager dans un ministère public en proie au rejet parfois et à la mort que l'on connaît, une mort qui a demandé à Jésus de redoubler d'efforts sur lui-même pour l'affronter en toute impeccabilité, sans aucune haine mais au contraire dans un élan de don de lui-même et de pardon pour toutes les injustices subies.

Ensuite on a le thème de la présence divine, une présence pneumatique de pneuma en grec qui signifie Esprit avec un e majuscule au sens de Saint-Esprit. Déjà avant la pentecôte, Dieu est présent par son Esprit, la troisième personne de Dieu est spécialement au milieu de son peuple. Ainsi, a fortiori nous qui sommes des croyants post pentecôte quand nous nous réunissons, l'Esprit est au milieu de nous, il nous cimente, il est le lien entre nous, il représente le Christ au milieu de nous car l'Esprit est le vicaire, le remplaçant provisoire, le substitut du Christ. Nous avons donc un consolateur, un fortificateur, un sanctificateur, quelqu'un qui prie au travers de nous c'est l'Esprit-Saint. C'est par l'Esprit que nous pouvons être inspirés comme il faut dans notre vie pour être des ferments de paix, pour savoir demander pardon, pour nous engager, pour être persévérants et fidèles, pour savoir faire preuve de tact et de délicatesse en famille, en Église et dans le monde. Ainsi l'Esprit est au milieu de nous en tant qu'il est omniprésent mais il est aussi en nous pour nous soutenir, nous guider et nous donner du discernement.

Enfin il y a la gloire de Dieu, cette gloire associée au temple qui a été détruit en 587 soit 67 ans avant la révélation de Dieu a Aggée, celle qui nous préoccupe du moins car il y en a eu plusieurs. Nous parlons donc de la gloire de Dieu or Dieu est le glorieux par excellence, il possède tous les corps de métiers dans sa main et dans sa tête, il est le plus grand physicien, métaphysicien, mathématicien, logicien, logisticien, poète, historien, chroniqueur, romancier, linguiste, cuisinier, bref tout ce que vous voudrez et on pourrait dire à son propos, j'en ai rêvé, Dieu l'a fait ! Et même nos rêves les plus beaux, il les dépasse dans sa gloire. En effet, dans sa transcendance, Dieu a créé la nature qui est quelque peu le reflet de sa glorieuse personne. Qui n'a jamais été émerveillé par la lune, les étoiles ou un beau coucher de soleil ? Qui n'a jamais été émerveillé par l'infiniment petit et l'infiniment grand ? Ainsi, la création reflète son créateur, une création impressionnante qui reflète la gloire de Dieu le génial inventeur de l'univers, de la terre avec son équilibre unique pour acceuillir en son sein l'homme et la femme, les êtres humains si nombreux et pourtant uniques en leur personne. Dieu est le génie des génies : Bach, Mozart, Beethoven, Elvis, Jean-Jacques Goldmann, Michael Jackson, Louis XIV, Napoléon le fin stratège et grand homme d'État, Einstein et bien d'autres grands hommes, il les surpasse tous, à lui seul il les dépasse tous car il est le seul Dieu grand et transcendant qui surpasse tous les génies mais qui associe son génie à celui de l'homme car il est tellement généreux qu'il accorde des dons et des talents à beaucoup d'entre nous.

Ainsi, nous sommes associés à la gloire de Dieu en tant que pierres vivantes qui forment ensemble un temple, un peuple de sacrificateurs, de prêtres qui lui offrent des sacrifices spirituels par l'édification et l'adoration de notre Dieu de gloire qui surpasse toute intelligence, qui surpasse tous les génies et les plus grands hommes. En Jésus-Christ, Dieu est aussi l'homme simple né dans une humble étable, qui était devenu entrepreneur en bâtiment. Ainsi nous avons un Dieu qui recouvre toutes les dimensions de la sagesse humaine et de la vertu, de la simplicité relationnelle, de la proximité relationnelle aussi. Ainsi, notre Dieu est complet, à la fois intellectuel et transcendant parce qu'il nous dépasse mais aussi manuel et immanent parce qu'il est accessible, à la fois tout-autre et si semblable à nous. En Jésus, Dieu s'est mis à part un peuple de pécheurs rachetés du mal, un peuple qui échappe à la perdition de l'enfer éternel, un peuple choisi pour le vénérer, le louer, le louanger, l'adorer, lui vouer un culte en Esprit et en vérité, un peuple associé à sa gloire une gloire qui sera manifestée dans toute sa splendeur pour l'éternité à venir.

En conclusion, nous avons un Dieu qui nous appelle à un destin hors du commun, un destin où nous sommes appelés à vivre dans le rayonnement de la gloire de notre Dieu lorsque d'une part nous serons toutes et tous réunis dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre avec les anges et d'autre part déjà ici-bas sur cette bonne vieille planète en guise de préliminaire au paradis.

Comme le disaient les réformateurs, SOLI DEO GLORIA, à Dieu seul soit toute la gloire.

Amen.


§ 2 . Partages basés sur des textes bibliques

1 . Premier partage biblique


Ps 65.10-11 :

Tu prends soin de la terre | et tu l’abreuves. Tu la combles d’abondantes richesses ! Dieu, ton ruisseau | est rempli d’eau : fertilisant ainsi la terre, | tu fais pousser le blé | pour les humains. 

11 Tu fais regorger d’eau | tous ses sillons. | Tu aplanis ses mottes, tu l’amollis par les averses, | et tu bénis ce qui y germe.


Ps 42.2-3a :

2 Comme une biche tourne la tête | vers le cours d’eau, je me tourne vers toi, ô Dieu ! 

3 J’ai soif de Dieu, | du Dieu vivant ! 


Ps 23.1-2 :

1 Psaume de David. L’Eternel est mon berger. Je ne manquerai de rien.

2 Grâce à lui, je me repose | dans des prairies verdoyantes, et c’est lui qui me conduit | au bord des eaux calmes.


L'eau est indispensable à la vie, l'eau c'est la vie comme on dit. Ainsi, pour chacun d'entre nous l'eau est un besoin fondamental et vital tout simplement. Or avec Dieu c'est pareil, il est indispensable à notre vie car il en est le fondement. Tout est de Dieu, par Dieu et pour Dieu. Ayons cette soif quotidienne de Dieu pour avoir un moment particulier de prière pendant laquelle nous cherchons sa face. Parfois les eaux rugissent dans la tempête parfois les eaux sont calmes. Ainsi, que les situations soient favorable ou non nous ne devons pas nous décourager mais continuer à nous abreuver à la source, à continuer à prier sans cesse, à intercéder pour autrui aussi et à adorer notre Seigneur Dieu et Père au nom de Jésus-Christ et avec l'aide du Saint-Esprit qui sur-intercède pour nous et au travers de nous cf Rm 8.26 :

De même, l'Esprit vient nous aider dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut, mais l'Esprit lui-même intercède en gémissant d'une manière inexprimable.


2 . Deuxième partage biblique


Gn 1 :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. 

2 Or, la terre était désertique et vide. Les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux.


Jn 1.1 à 5 :

1 Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. 

2 Au commencement, il était avec Dieu. 

3 Dieu a tout créé par lui ; rien de ce qui a été créé n’a été créé sans lui. 

4 En lui résidait la vie, et cette vie était la lumière des hommes. 

5 La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas étouffée.


Rm 8.26 et 34 :


26 De même, l’Esprit vient nous aider dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intercède en gémissant d’une manière inexprimable.


34 Qui les condamnera ? Christ est mort, bien plus : il est ressuscité ! Il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous.



Col 1.17 :

Il est [Jésus] lui-même bien avant toutes choses et tout subsiste en lui.


Hé 1.3 :

Il [Jésus] soutient toutes choses par sa parole puissante


Au commencement, deux mots lourds de sens dans la Bible. Le troisième mot qui suit dans la Genèse est Dieu tandis que dans Jean on a le verbe être à l'imparfait. Mis côte à côte on a Dieu était. On a là la dimension d'éternité de Dieu, un Dieu qui existe depuis l'éternité passée, présente et future. Ainsi, Dieu est à la fois dans et hors du temps. Il maîtrise le temps dont il est le maître. Dieu dispose de tout y compris du temps puisqu'il en est l'inventeur. Dieu a tout inventé à savoir le cosmos, l'univers, les galaxies, la terre, la lune, le soleil, les orbites des planètes, il est le divin horloger, il a créé la mécanique de l'infiniment grand et de l'infiniment petit et il maintient l'existant à l'état d'existant sinon ce serait le néant, le chaos ou plutôt ce serait Dieu qui serait présent et existant et rien d'autre. Avant que l'univers soit créé par Dieu il n'y avait que Dieu. Dieu contient l'univers et non pas l'univers contient Dieu. On pourrait aussi dire que Dieu contient tout l'univers tandis que l'univers contient une partie de Dieu. On voit aussi la présence de l'Esprit lors de la création ainsi que celle du Fils. C'est toute la trinité qui est impliquée dans l'acte de création, de subsistance et de conservation. De même, c'est toute la trinité, Père, Fils et SE qui sont impliqués dans la création de l'homme à son image, qui reflète sa gloire et sa dignité intrinsèque et inaliénable. L'Esprit surintercède au travers de nous et Christ intercède pour nous. Jésus a dit qu'il est avec nous jusqu'à la fin du monde donc nous serons avec lui après la mort au séjour des morts.


3 . Troisième partage biblique


Jn 1.29-34 :


Jésus, l’Agneau de Dieu

29 Le lendemain, Jean aperçut Jésus qui se dirigeait vers lui ; alors il s’écria : Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde.

30 C’est de lui que je vous ai parlé lorsque je disais : « Un homme vient après moi, il m’a précédé, car il existait déjà avant moi. » 

31 Moi non plus, je ne savais pas que c’était lui, mais si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour le faire connaître au peuple d’Israël. 

32 Jean-Baptiste rendit ce témoignage : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et se poser sur lui.

33 Je ne savais pas que c’était lui, mais Dieu, qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, m’avait dit : Tu verras l’Esprit descendre et se poser sur un homme ; c’est lui qui baptisera dans le Saint-Esprit. 

34 Or, cela, je l’ai vu de mes yeux, et je l’atteste solennellement : cet homme est le Fils de Dieu.


Voici une belle rencontre entre deux hommes à savoir Jean-Baptiste (JB) d'une part et Jésus-Christ d'autre part. On voit que c'est Jésus qui pérégrine, qui va, qui se dirige vers, bref Jésus est en mission et il parcourt le pays à pied chaussé de l'évangile (Ep 6.15) tout en étant disposé à l'annoncer et de quelle façon. Jésus, dans sa divinité, sait tout de Jean-Baptiste (JB) tandis que ce dernier ne sait pas grand-chose de lui car il le répéta à deux reprises dans deux versets qui se suivent de près : « Je ne savais pas que c'était lui » aux versets 31 et 33. Ce peu de connaissance n'empêche pas JB de prêcher et d'annoncer avec hardiesse la personne de son Seigneur et Sauveur. Cette ferveur et cette hardiesse viennent de la révélation du Père à JB à propos du Fils (33).

Qu'en est-il de nous, sommes-nous prompts à parler de Jésus à ceux qui nous entourent ou attendons-nous d'être des chrétiens parfaits et de connaître notre Bible par cœur avant d'annoncer la bonne nouvelle ?

Dans Mt 11.2-19 et son texte parallèle en Lc 7.18-35 nous voyons que JB a de sérieux doutes quant à l'identité de Jésus c'est pourquoi Jésus dit à son sujet qu'il est le plus petit des chrétiens mais du fait de sa hardiesse dans son annonce kérygmatique ou proclamatoire de Jésus ce dernier le déclare le plus grand du Royaume de Dieu. En effet, la proclamation de JB porte sur la pleine humanité et la pleine divinité de Jésus. Il annonce aussi que c'est de Jésus que procèdera le SE. Il proclame aussi que le Christ existe de toute éternité. Et voilà, en quelque phrases, JB proclame le cœur de l'évangile. Un peu plus loin en Jn 3.30 JB dit que Jésus-Christ doit devenir de plus en plus grand et que lui doit devenir de plus en plus petit. Ainsi, comme dans le retable d'Issenheim, Saint Jean-Baptiste garde l'index pointé en direction de Jésus-Christ, comme de l'inférieur vers le supérieur suprême. JB est comme l'aiguille de la boussole, il nous indique où nous devons aller c'est à dire vers le Christ et ce constamment car c'est de lui que nous nous nourrissons en permanence. Derrière JB pointant du doigt le Seigneur, on peut y voir n'importe quel chrétien qui témoigne et qui se nourrit de la personne du Christ, on peut y voir aussi les pasteurs qui nous montrent l'amour de Dieu pour nous. Bref, pour pouvoir vivre bien il faut sans cesse s'orienter et se réorienter vers Jésus le Christ car c'est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses (Rm 11.36).

Quant à nous, savons-nous réfléchir suffisamment pour annoncer en quelques mots l'essentiel de l'évangile en fonction de ce que nous avons écouté au préalable de notre interlocuteur égaré spirituellement ? Sommes-nous suffisamment illuminés par l'ES pour annoncer le kérygme en quelques mots ? Nos paroles sont-elles pleines de saveur, suffisamment assaisonnées pour donner le goût de l'évangile aux autres, pour les interpeler, leur faire naître du questionnement ? Notre témoignage est-il une prédication qui donne envie de découvrir la personne de Jésus-Christ ?

Et puis il y a le fait que JB annonce un Agneau or un agneau est tout sauf une démonstration de force mais plutôt symbole de fragilité et de dépendance qui a besoin d'un berger. Or Jésus avait pour berger le Père qu'il priait beaucoup. Jésus n'est pas venu dans notre monde avec un étalage de force comme il aurait pu le faire en tant que roi des rois mais au contraire dans l'humble, fragile et dépendante condition d'un nouveau-né. Là aussi, sommes-nous tentés d'évangéliser par la force, sommes-nous des agneaux dans notre comportement ? Sommes-nous dépendants de Dieu dans nos journées ? Sommes-nous enclins à nous venger quand on nous offense, prions-nous Dieu pour le salut de nos ennemis ou tout simplement pour leur bien s'ils sont déjà chrétiens ? Pensons-nous à formuler nos griefs à notre Dieu qui nous écoute attentivement ?

Par ailleurs, c'est l'Agneau de Dieu qui nous a acquis la justification par la foi et qui nous libère de l'ancienne loi sur les sacrifices. En effet, depuis le sacrifice pascal nous sommes définitivement libérés de l'observance des lois sacrificielles pour les péchés involontaires. Nous n'avons plus besoin de rites sacrificiels qui réactualiseraient la passion du Christ, ainsi les catholiques font erreur en actualisant le sacrifice de Jésus à chaque messe lors du saint sacrement eucharistique. Le sacrifice du Christ a eu lieu une fois pour toutes (Hé 9.24-28) et est totalement suffisant pour le salut des élus de Dieu.


§ 3 . Commentaire priant de la Bible

1 . Gn 1 à 2.3 : La création de l'univers


Remercions le Seigneur pour sa création si riche et si diverse : la terre, la faune et la flore, les paysages si divers, la nourriture si riche et si diverse, la lune, le soleil, les étoiles, les galaxies, les planètes en tous genres, les astéroïdes, les trous noirs etc mais aussi l'ini

Merci de nous avoir aussi donné la vie à nous les hommes dans un paradis terrestre, un paradis qui en dit long sur l'amour de Dieu en lui et hors de lui.


2 . Gn 2.4 à 2.25 : L'histoire des débuts de l'humanité, l'alliance d'Éden


Remercions Dieu pour la relation sexuellement différenciée homme-femme, remercions Dieu pour la sexualité et le bonheur de l'amour conjugal (cf tout le livre du cantique des cantiques), le plaisir, le travail dans ce qu'il a d'épanouissant et de gratifiant.


§ 4 . Partage sur un thème : la générosité de Dieu


Psaume 65 :


10 Tu prends soin de la terre | et tu l’abreuves. Tu la combles d’abondantes richesses ! Dieu, ton ruisseau | est rempli d’eau : fertilisant ainsi la terre, | tu fais pousser le blé | pour les humains. 

11 Tu fais regorger d’eau | tous ses sillons. | Tu aplanis ses mottes, tu l’amollis par les averses, | et tu bénis ce qui y germe. 

12 Tu couronnes l’année | de tes bienfaits ; et partout où tu passes, | la terre est engraissée.

13 Les pâturages des steppes ruissellent, et les coteaux | se revêtent de joie.

14 Les prés se couvrent | de moutons et de chèvres, les vallées se drapent de blé : tout chante et pousse des clameurs de joie.


Frères et sœurs, je voudrais vous parler ce matin de la générosité de Dieu. Dieu est généreux pour plusieurs raisons.

Tout d'abord il a créé le monde. En effet, l'univers reflète le génie de Dieu et la planète terre contient des richesses extraordinaires et variées.

Ensuite il nous a créés nous les êtres humains. Il nous a créés, comment dire, « pour rien », par une sorte « d'excès d'amour » tellement l'amour surabonde en lui, déborde de lui.

Il nous a créés, simplement pour que nous soyons l'objet de son amour. Il nous a donné la capacité d'être en relation avec lui et avec les autres. Nous pouvons ainsi donner et recevoir de l'amour, de l'écoute, des services etc.

Il nous a aussi donné la Bible qui contient sa volonté révélée. La Bible n'est pas un livre monotone mais au contraire varié tant sur la forme que sur le fond. Dans la Bible nous avons un cadre dans lequel nous pouvons vivre en liberté et dans l'amour.

De plus Dieu a donné l'Église qui est le lieu de l'amitié et du partage. L'Église sert aussi à ce que la flamme de notre foi reste vive et ne s'éteigne pas.

Il nous a aussi donné la prière qui nous permet de nourrir notre relation avec lui et de nous associer à ses projets.

Enfin, Dieu est généreux parce qu'il a donné de sa personne, il s'est donné et s'est impliqué au maximum et à fond en la personne de Jésus-Christ qui a donné sa vie pour nous. Jésus-Christ, le juste, le seul vrai juste, absolument, totalement et radicalement juste, de toute l'histoire humaine, il s'est donné sans compter jusqu'à offrir sa vie parfaite en rançon pour nous libérer de nos profondeurs sombres et pécheresses, pour la vie éternelle, la vie en abondance, une vie renouvelée et merveilleuse.

Ainsi, Jésus nous ouvre les portes du royaume, un royaume abondant, riche, extraordinaire et toujours renouvelé.

Comme le dit un chant que l'on entonne parfois avant de commencer le repas (« compte les bienfaits de Dieu, mets-les tous devant tes yeux, tu verras, en adorant, combien le nombre en est grand »), nous pouvons compter les bienfaits de Dieu et ainsi le remercier et l'adorer.

Amen.


§ 5 . Partage plurithématique : la justice, la grâce et la prière


La justice est une vertu. Rendre justice c'est trancher un litige né entre deux ou plusieurs personnes. On connaît tous le fameux jugement de Salomon qui a consisté à trouver une astuce pour faire émerger la vérité entre deux plaignantes qui s'accusaient mutuellement. La justice consiste donc à trancher entre deux thèses opposées. La justice judiciaire a, quant à elle, pour fonction de faire respecter les règles de droit lorsque celles-ci sont violées par une partie au litige. Elle a aussi pour fonction d'ordonner réparation au profit de la partie gagnante en matière civile et de punir les malfaiteurs en matière pénale. La justice sociale quant à elle confine avec la solidarité nationale qui a pour fonction d'une part de redistribuer les revenus sous forme d'allocations et d'autre part de rendre divers services financés par l'impôt. On parle aussi de justice dans les affaires, du juste prix, de prix indexé, plafonné, à l'argus etc Quant à la justice divine, elle consiste à récompenser le bienfaiteur et à punir le malfaiteur. La justice n'existe que parce qu'existe le mal ce mystérieux intrus dans la création. Si le mal n'existait pas il n'y aurait pas besoin de justice pour départager, pour trier, pour discriminer entre bien et mal. La justice est donc la manifestation d'un discernement pour trier entre ce qui est bon et ce qui est mal. Ainsi, il y a une gradation dans le mal et dans le bien. On peut faire un peu mal, moyennement mal, très mal et horriblement mal ou encore atrocement mal. On voit donc que tout ne se vaut pas. De même, il y a une gradation dans le bien et ainsi on peut faire un peu bien, moyennement bien, très bien voire excellent ou prodigieux. C'est donc comme dans l'apprentissage on peut avoir une note plus ou moins mauvaise, plus ou moins bonne. Mais il faut savoir que le mal n'est pas le symétrique du bien. En effet, le mal est radicalement, absolument et totalement mauvais et nocif, il est plus qu'une simple privation de bien, il est profondément mauvais dans toutes ses dimensions. Mais il est second par rapport à la création qui au départ n'était que bonne. Le mal s'est surajouté à la dimension du bien mais de façon anormale, le mal est profondément injuste, inique, mauvais. Mais son origine première est un mystère opaque que nous ne pourrons jamais comprendre probablement même au paradis.

Mais comme Dieu est généreux, il a déversé sur nous sa grâce qui est une sorte de dépassement de la stricte justice. En effet, la grâce intervient de façon surprenante car alors que l'on s'attend à une condamnation du malfaiteur on assiste à un verdict de clémence, d'acquittement de simple admonestation au lieu d'une peine. La grâce de Dieu c'est ce qui a rendu la réalité du paradis possible. En effet, en Adam tout homme est pécheur donc l'humanité entière mérite l'enfer. Or Dieu a quelque peu coupé la poire en deux. Ainsi, il aurait pu prévoir le paradis pour toute l'humanité mais non il a prévu que certains iraient en enfer et que d'autres iraient au paradis. Donc l'enfer c'est la justice de Dieu tandis que le paradis c'est la grâce de Dieu. Eh oui, ainsi en est-il du sort de l'humanité : une partie en enfer et une autre partie au paradis. Que ceux qui sont élus en Christ pour la vie éternelle se réjouissent d'échapper à une peine éternelle pourtant méritée.

Mais comme je viens de le dire, Dieu est généreux et en plus il est bienheureux ce qui fait qu'il nous appelle à l'imiter dans son bien-être, dans son bonheur. Nous sommes promis au bonheur éternel pour le paradis mais nous sommes aussi appelés au commencement du bonheur déjà ici bas sur notre planète. Le bonheur et la générosité vont ensemble. Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir mais il faut savoir aussi recevoir le bonheur que Dieu veut nous donner dans la prière par exemple. Savez-vous que la prière est bonne pour la santé ? On vente les mérites de la relaxation et de la méditation or la prière a les mêmes effets.

Voici une ébauche de liste non exhaustive des effets bénéfiques de la prière pour le corps et l'esprit :

- Effet physiologique : diminution du rythme cardiaque

- Effet cérébral : augmentation des rythmes alpha et thêta avec notamment une meilleure synchronisation de la répartition de l’activité cérébrale

- Effets biochimiques : diminution du cortisol et du cholestérol

- Effets respiratoires : diminution du rythme respiratoire et des besoins en oxygène

- Effets psychologiques : diminution de l’anxiété avec augmentation de l’habileté perceptuelle ainsi que de l’empathie envers autrui

- Etc.

Bien sûr nous prions pour jouir des avantages ci-dessus évoqués mais nous prions principalement pour obéir à Dieu qui nous demande de le prier, d'intercéder pour autrui etc

Nous prions parce que Dieu nous aime et parce que en retour nous aimons Dieu et nous apprenons à nous ajuster à lui et à ses plans d'amour pour l'Eglise et le monde.

Pour finir, nous dirons que Dieu est le Dieu de la prière mais aussi de la bonne santé ! Il n'y a pas d'opposition entre ces deux choses/états que sont la prière et la bonne santé.


Chapitre 14 . Question éthique : la masturbation


La Bible ne parle pas de la masturbation.

La masturbation n'est pas un péché.

Comme en tout domaine, l'excès nuit en tout.

Les fantasmes sexuels ne doivent pas être envahissant au quotidien.

Tout est question d'équilibre et encore une fois

l'excès nuit en tout.


Excursus :

La masturbation ne doit pas être confondue avec la technique du coït interrompu ou technique du « retrait » pratiquée par Onân et qui a été condamné pour son comportement irresponsable et son manque de générosité envers sa belle-soeur dont il était juridiquement le protecteur (hébreu goel). Par conséquent il ne faut pas considérer la masturbation comme condamnable bibliquement au même titre que l'onanisme puisque la masturbation et le retrait n'ont rien à voir l'un avec l'autre. La masturbation se pratique seul tandis que l'onanisme se situe au sein d'une vie de couple dysfonctionnelle. Nous tenons ces propos en réaction à la doctrine catholique qui se base sur l'onanisme pour condamner la masturbation comme étant un péché grave.


Gn 38.4 et 8 à 10 :


Elle devint encore enceinte et mit au monde un fils qu'elle appela Onân. [...]

Alors Juda dit à Onân : Tu connais ton devoir de proche parent du défunt : épouse ta belle-soeur pour donner une descendance à ton frère. 9 Onân savait que les enfants qui naîtraient ne seraient pas pour lui. Chaque fois qu'il avait des rapports avec sa belle-soeur, il laissait tomber sa semence à terre pour éviter de donner une descendance à son frère. 10 Son comportement déplut à l'Eternel qui le fit aussi mourir.


A titre de comparaison, l'Eglise catholique enseigne ceci dans son catéchisme :


« Les offenses à la chasteté


2352 Par la masturbation, il faut entendre l’excitation volontaire des organes génitaux, afin

d’en retirer un plaisir vénérien. " Dans la ligne d’une tradition constante, tant le magistère de l’Église que le sens moral des fidèles ont affirmé sans hésitation que la masturbation est un acte intrinsèquement et gravement désordonné ". " Quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rapports conjugaux normaux en contredit la finalité ". La jouissance sexuelle y est recherchée en dehors de " la relation sexuelle requise par l’ordre moral, celle qui réalise, dans le contexte d’un amour vrai, le sens intégral de la donation mutuelle et de la procréation humaine " (CDF, décl. " Persona humana " 9).

Pour former un jugement équitable sur la responsabilité morale des sujets et pour orienter l’action pastorale, on tiendra compte de l’immaturité affective, de la force des habitudes contractées, de l’état d’angoisse ou des autres facteurs psychiques ou sociaux qui peuvent atténuer, voire même réduire au minimum la culpabilité morale.


En bref


2396 Parmi les péchés gravement contraires à la chasteté, il faut citer la masturbation, la fornication, la pornographie et les pratiques homosexuelles. »


Conclusion : Philippiens chapitre 4 verset 8 :


Enfin, frères et sœurs, nourrissez vos pensées de tout ce qui est vrai, noble, juste, pur, digne d’amour ou d’approbation, de tout ce qui est vertueux et mérite louange.


Chapitre 15 . Témoignage de baptême


Dimanche 2 décembre 2001 à l'Église évangélique baptiste de Grenoble (EEBG).

Le pasteur officiant et baptiseur de l'EEBG : Alain Nisus78.

Le baptisé à l'âge de 26 ans : Jérôme CHAMBRON



Témoignage de baptême


« Dieu m'a donné la foi » comme le dit si bien Ophélie Winter dans une de ses chansons. Je ne sais pas si elle est convertie mais en ce qui me concerne voici comment je suis venu à la rencontre de mon Sauveur.

Je suis né dans une famille chrétienne rattachée à une communauté darbyste. Très tôt j'ai entendu parler de Jésus et lorsque j'étais encore tout petit je chantais : « Jésus ne change pas, ne change pas ; non jamais. » J'ai beaucoup entendu la parole de Dieu dans mon enfance que ce soit à l'école du dimanche, au Culte, aux études bibliques, aux réunions de jeunes, aux colonies chrétiennes ou chez moi. Un jour, j'ai prié Jésus. Je me sentais coupable devant lui d'être un pécheur et de commettre des péchés. J'avais envie qu'il devienne mon ami. Je lui ai demandé avec empressement son pardon et il m'a aussitôt accueilli. Je me suis senti pardonné, en paix, réconcilié avec Dieu mon Père céleste et éternel. Quelques années plus tard, alors que j'étais en colonie de vacances, j'ai fait part à mon moniteur de mes doutes au sujet de mon salut. Il m'a dit qu'il pensait que j'étais converti et je me suis senti rassuré. Même il y a quelques jours je me suis demandé si j'étais vraiment né de nouveau... Mais le juste vivra par la foi !

Aujourd'hui, j'ai pris ma décision et je le dis devant vous tous : j'ai conscience que Dieu existe et que Jésus est mon Sauveur. J'ai conscience que Dieu m'aime d'un amour parfait et infini. J'ai conscience que je peux et que je veux lui faire plaisir. C'est pourquoi je désire avec empressement et avec joie m'engager à aimer Dieu [et mon prochain]79 en suivant son modèle parfait : Jésus-Christ mon Sauveur.

Amen.


Chapitre 16 . Le retour de Jésus-Christ

1 . Un retour personnel


Jn 14.3 :


je reviendrai et je vous prendrai avec moi


2 . Un retour visible


Mt 24.30 :


C’est alors que le signe du Fils de l’homme apparaîtra dans le ciel. Alors tous les peuples de la terre se lamenteront, et ils verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire.


Ac 1.11 :


Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, en redescendra un jour de la même manière que vous l’avez vu y monter.


3 . Un retour soudain


Mt 24.44, parallèle avec Lc 12.40 :


tenez-vous prêts, car c’est à un moment que vous n’auriez pas imaginé que le Fils de l’homme viendra.


2 P 3.10 :

Mais le jour du Seigneur viendra comme un voleur.


4 . Un retour triomphal


Mt 16.27 :


Le Fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père, avec ses anges


Mt 24.30 :


et ils verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire.

Mt 25.31 :


Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous ses anges, il prendra place sur son trône glorieux.


Mc 13.26 :


Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec beaucoup de puissance et de gloire


Mc 14.62 :


vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir en gloire avec les nuées du ciel


Lc 21.27 :


Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec beaucoup de puissance et de gloire


Chapitre 17 . Encouragements et consolations


Parfois il peut arriver que la vie soit très difficile, on souffre tellement intensément que l'on peut aller jusqu'à avoir des pensées suicidaires, on ne veut plus vivre cette vie de souffrance bouleversante, envahissante et exacerbée. Face à ce genre d'épreuve, sachons que la réalité spirituelle est si exaltante qu'il y a de quoi retrouver une lueur d'intérêt dans la vie présente et terrestre même si celle-ci peut nous décevoir.

La réalité est que Dieu nous a choisis pour la vie éternelle. Le Père nous a choisis, le Fils nous a choisis et le Saint-Esprit nous a choisis tous les trois d'un commun accord, d'une commune volonté. Jésus-Christ le Fils a donné sa vie pour nous à la croix et le Saint-Esprit nous convainc que nous sommes pécheurs et que notre salut réside dans l'oeuvre du Christ à la croix, mort pour nos fautes à notre propre place. De plus, le Saint-Esprit nous influence, nous oriente vers le Père et le Fils pour les prier, les adorer, les louanger, les remercier.

Dieu nous aime comme une poule aime tendrement ses poussins (Mt 23.37). Dieu nous aime tendrement. Ainsi, le Père nous aime, le Fils nous aime et le Saint-Esprit nous aime chacun de concert dans une volonté à la fois unique et trine, une volonté communautaire et harmonieuse, une volonté puissante, sûre, chaleureuse, aimante, amoureuse. Dieu nous aime parce que l'amour circule en lui entre les trois personnes divines. Cet amour est tellement puissant qu'il nous a donné la vie sur terre et la vie éternelle sur une nouvelle terre programmée dans l'avenir, une vie sans fin de bonheur permanent. Déjà ici-bas nous sommes exhortés à être généreux pour refléter Dieu dans sa générosité infinie. Donnons-nous par la prière, par notre temps, notre argents, nos compétences etc.

En retour l'Esprit-Saint nous pousse à répondre à cet amour, à cultiver l'amour du Père et du Fils, à cultiver un sentiment et une volonté amoureuse de Dieu. Laissons-nous donc faire par l'Esprit-Saint qui nous communique l'amour divin (Rm 5.5) et rappelons-nous aussi « [qu']à chaque jour suffit sa peine » (Mt 6.34).

De plus, la perspective du paradis, d'une éternité de bonheur avec Dieu et tous les rachetés, est là pour nous aider à remporter tous les combats de notre vie présente.

Pour terminer, face au mal commis et surtout subi, on peut néanmoins toujours dire que cela pourrait toujours être pire. Oui, dans sa grâce, Dieu limite le mal, c'est pourquoi il faut sans cesse se consoler avec cette parole, que cela pourrait être pire, dans l'attente du jour où nous verrrons le Seigneur pour le meilleur uniquement dans toute sa gloire au paradis, dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre avec tous les rachetés dans la félicité et la pleine communion.

La première fois que j'ai entendu ce raisonnement j'ai été quelque peu surpris voire stupéfait mais à y réfléchir cela est bien vrai car nous pouvons nous consoler en pensant de cette manière qui modifie notre regard sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure.

Dire que cela pourrait être pire ne signifie pas que nous sommes aveugles ou indifférents au mal qui se produit tous les jours avec son lot de catastrophes naturelles et de souffrances humaine inouïes mais sachons que Dieu n'est pas indifférent et qu'il permet le mal pour un certain temps mais pas pour l'éternité. En ce sens l'évangile est une excellente et sublime nouvelle d'un paradis promis, or cette perspective paradisiaque devrait nous aider à relever tous les combats de notre vie présente ici-bas.


Luc 10.20 :


Toutefois, ce qui doit vous réjouir, ce n’est pas de voir que les esprits mauvais vous sont soumis, mais de savoir que vos noms sont inscrits dans le ciel.


La vie ici-bas, dure une seconde en comparaison avec la vie future et éternelle qui nous attend au paradis avec Dieu et tous ses rachetés.


Mt 6.34 :


Ne vous inquiétez pas pour le lendemain ; le lendemain se souciera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.


2 Co 4.16-17 :


Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détériore peu à peu, intérieurement, nous sommes renouvelés de jour en jour.

En effet, nos détresses présentes sont passagères et légères par rapport au poids insurpassable de gloire éternelle qu’elles nous préparent.


Chapitre 18 . Une réflexion théologique sur l'art


Voici une citation lumineuse et parlante, tirée du mémoire de maîtrise80 de Vincent Mieville, actuellement pasteur en exercice :


Une réflexion sur l'art pourrait être menée à partir des chérubins. Y a-t-il un art "religieux", opposé à un art "profane" ? Les chérubins gravés ou sculptés qui ornaient le tabernacle et le temple de Salomon étaient des oeuvres d'art. C'est un art que l'on pourrait qualifier de "religieux" puisqu'il est lié au domaine cultuel. Or, en particulier pour le temple, Salomon fit appel aux talents d'artistes tyriens. Comme nous l'avons vu, nul doute que la forme des chérubins fut fortement influencée par le style habituel de ces artistes. Et plus globalement, nous avons vu combien l'apparence des créatures mythologiques du Proche-Orient ancien eut une forte influence sur celle des chérubins bibliques.

Sans entrer dans le débat, il nous semble que ces quelques remarques permettent de mettre en doute une distinction religieux/profane trop radicale dans l'art. A l'instar de Salomon avec Hiram de Tyr, il est tout à fait concevable que les chrétiens fassent appel à des artistes non-chrétiens (musiciens, architectes, peintres...) pour enrichir leur culte à Dieu. Sans doute à cause de la grâce commune, des artistes incroyants sont également capables de créer des oeuvres qui puissent glorifier le Seigneur.

Les prophètes sont-ils des artistes ? Cette question un peu lapidaire concerne en fait le processus d'élaboration des visions prophétiques. Le prophète est-il aussi actif dans ce processus, son imagination est-elle mise en oeuvre, est-il une sorte de poète dirigé par l'Esprit de Dieu ? Les visions d'Ezéchiel, en particulier ses chérubins, avaient pour origine des objets (les statues du temple) ou des phénomènes réels (nuage d'orage). La touche personnelle du prophète est sensible. Et nous avons sans doute là la marque de la composante humaine dans le processus de révélation de la Parole de Dieu.

Notre étude sur les chérubins permet donc de percevoir que l'expression artistique est un moyen particulièrement adéquat pour l'homme de parler du divin, et pour Dieu de se révéler à l'homme.




ANNEXES :


Symboles et confessions de foi oecuméniques :


Symbole des apôtres


Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ;
qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié,
est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’
Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints,
à la rémission des péchés, à la 
résurrection de la chair, à la vie éternelle.

Amen


De plus :

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Credo_(christianisme)
  2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Symbole_des_ap%C3%B4tres


Symbole de Nicée-Constantinople


Je crois en un seul Dieu,
le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre,
de l’univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu,
Engendré, non pas créé,
consubstantiel au Père,
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel ;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie,
et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures,
et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire,
pour juger les vivants et les morts ;
et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint,
qui est Seigneur et qui donne la vie ;
il procède du Père et du Fils ;
avec le Père et le Fils,
il reçoit même adoration et même gloire ;
il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts,
et la vie du monde à venir. Amen.


De plus :


Symbole d'Athanase


Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la foi catholique.

S’il ne la garde pas entière et pure, il périra sans aucun doute pour l’éternité.



Voici quelle est la foi catholique :
Vénérer un seul Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’unité,

sans confondre les personnes et sans diviser la substance.

La personne du Père est une, celle du Fils est une, celle du Saint-Esprit est une;

mais le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne forment qu’un seul Dieu.
Ils ont une gloire égale et une majesté coéternelle.

Tel est le Père, tel est le Fils, tel est le Saint-Esprit.

Le Père est incréé, le Fils est incréé, le Saint-Esprit est incréé.

Le Père est immense, le Fils est immense, le Saint-Esprit est immense.

Le Père est éternel, le Fils est éternel, le Saint-Esprit est éternel :

et cependant, il n’y a pas trois éternels, mais un seul éternel;

de même, il n’y a pas trois incréés, ni trois immenses,
mais un seul incréé et un seul immense.

De même, le Père est tout-puissant; tout-puissant est le Fils, tout-puissant le Saint-Esprit;

et, cependant, il n’y a pas trois tout-puissants, mais un seul tout-puissant.

De même, le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu;

et, cependant, il n’y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu.

De même, le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur et le Saint-Esprit est Seigneur;

et, cependant, il n’y a pas trois Seigneurs, mais un seul Seigneur;

parce que de même que la vérité chrétienne nous oblige de confesser
que chaque Personne séparément est Dieu et Seigneur,

de même, la religion catholique nous défend de dire trois Dieux ou trois Seigneurs.

Le Père ne tient son existence d’aucun être; il n’a été ni créé ni engendré.

Le Fils tient son existence du Père seul; il n’a été ni fait ni créé, mais engendré.

Le Saint-Esprit n’a été ni fait, ni créé, ni engendré par le Père et le Fils,
mais il procède du Père et du Fils.

Il y a donc un seul Père, non trois Pères,
un seul Fils, non trois Fils,
un seul Esprit-Saint, non trois Esprits-Saints.

Et dans cette Trinité, il n’y a ni passé, ni futur, ni plus grand, ni moins grand;

mais les trois personnes tout entières sont coéternelles et coégales;

de sorte qu’en tout, comme il a été dit déjà,
on doit adorer l’unité dans la Trinité et la Trinité dans l’unité.

Celui donc qui veut être sauvé doit avoir cette croyance de la Trinité.

Mais il est encore nécessaire pour le salut éternel
de croire fidèlement l’incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ.

La foi exacte consiste donc à croire et à confesser
que notre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme.

Il est Dieu, étant engendré de la substance du Père avant tous les temps;
il est homme, étant né dans le temps de la substance de sa mère;

Dieu parfait et homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’une chair humaine;

égal au Père selon la divinité; inférieur au Père selon l’humanité.

Et bien qu’il soit Dieu et homme,
il n’est pas néanmoins deux personnes, mais un seul Christ;

il est un, non que la divinité ait été changée en humanité,
mais parce qu’il a pris l’humanité pour l’unir à la divinité;

un enfin, non par confusion de substance, mais par unité de personne;

car comme l’âme raisonnable et le corps sont un seul homme,
de même Dieu et l’homme sont un seul Christ,

qui a souffert pour notre salut, est descendu aux enfers, est ressuscité le troisième jour,

est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,

d’où il viendra juger les vivants et les morts.

À son avènement, tous les hommes doivent ressusciter avec leurs corps

et ils rendront compte de leurs propres actions.

Et ceux qui auront fait le bien iront dans la vie éternelle;
ceux qui auront fait le mal, dans le feu éternel.

Telle est la foi catholique : quiconque ne la croit pas fidèlement ne pourra être sauvé.


De plus :

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Symbole_d%27Athanase
  2. https://schola-sainte-cecile.com/2007/06/03/symbole-de-foi-dit-de-saint-athanase-quicumque-vult-salvus-esse/

 

Notes :

1. Bernard de Chartres, philosophe français du 12è siècle.

2. Un symbole est une « formule dans laquelle l'Église chrétienne résume sa foi. », Dictionnaire Le Robert MICRO, 1998, p. 1288.

3. De « tri », trois soit trois personnes, et « unitaire », un soit une seule et même nature ; divine.

4. « Le mot systématique vient du verbe grec sunistano qui signifie « se tenir ensemble » ou « organiser » ». Introduction à la théologie, Paul ENNS, 2009, page 151.

5. L'analogie est la ressemblance plus ou moins vague et lointaine.

6. Ontologique signifie relatif à l'être, du grec ontos, être.

7. Dictionnaire de théologie pratique, sous dir. PAYA et HUCK, Excelsis, 2011, page 519, verbo pardon par Jacques BUCHHOLD, doyen honoraire de la FLTE

8. Formule attribuée au Réformateur Luther, en latin : simul justus et peccator, semper paenitens

9. Wayne GRUDEM, Théologie systématique, Excelsis édition 2023, deuxième édition, page 498.

10. Timothée MINARD, Les miracles dans la Bible, Excelsis, 2023, page 29.

11 . Sous dir. Christophe PAYA et en collaboration avec Bernard HUCK, Dictionnaire de théologie pratique, éd° excelsis 2011, article d'Anne THÖNI, p. 471, colonne B, § 3.

12 . Théologien évangélique, doyen honoraire de la FLTE de Vaux-sur-Seine.

13. Dossier « Ministères féminins » - FEEBF – Congrès de Jouy-le-Moutier (mai 2001), texte n°2 (du dossier FEEBF), p. 1.

14. Barry DANYLAK, Le célibat réhabilité, Signe du Royaume qui vient, Excelsis, 2012, page 11

15. Alain NISUS

16. Introduction à la Doctrine chrétienne, FLTE-EAD, 2001, vol. 1, p. 19-20.

17. Wikipédia, Magistère de l'Église

18. Le Robert Micro, 1998, p. 404.

19. Vocabulaire de théologie biblique, Cerf, 12ème édition, Paris, 2007, p. 73.

20. Ibid., p. 73.

21. Ibid., p. 73.

22. Ibid., p. 73.

23. Ibid., p. 73.

24. Ibid., p. 73.

25. Ibid., p. 74.

26. Ibid., p. 74.

27. Ibid., p. 74.

28. Dictionnaire de Théologie fondamentale, Bellarmin-Cerf, 1992, p. 741.

29. Catéchisme de l'Église catholique (CEC), § 861 in extenso et § 862 in extenso.

30. Par Mr l’abbé MERCIER, SERMON IX . L’INFAILLIBILITÉ DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE ROMAINE EN MATIÈRE DE FOI ET DE MOEURS.

31. Hans KÜNG, L'Église, Bruges, Desclée de Brouwer, 1968, vol. 1, p. 24 cité par Edmund P. CLOWNEY, L'Église, coll° Théologie, Éd° Excelsis, 2000, p. 76.

32. G.E. LADD, Théologie du Nouveau Testament, coll° Théologie, Éd° PBU et EXCELSIS, 1999, p. 395.

33. Alain NISUS, Sept thèses sur l'autorité dans l'Église, Les cahiers de l'école pastorale, cahier n°33. Certaines parties du texte ont été mises en gras par le fait de Jérôme CHAMBRON et non par le fait d'Alain NISUS.

34. CIC articles 749 et suivants.

35. Dictionnaire de théologie fondamentale, op. cit., p. 747.

36. Jean-François CHIRON, L'infaillibilité et son objet – L'autorité du magistère infaillible de l'Église s'étend-elle aux vérités non révélées? Cogitatio Fidei, Éditions du Cerf, Paris, 1999, p. 20.

37. Formule attribuée à Saint Augustin citée par Alain NISUS dans La doctrine de l'Écriture sainte, cours

FLTE décentralisé à Lyon, 2009-2010.

38. CHIRON, op. cit., p. 27.

39. Dictionnaire critique de Théologie, Puf, Quadrige, 2002, p. 693.

40. Jean CALVIN, Institution de la religion chrétienne, Éditions KERYGMA et EXCELSIS, 2009,

Livre 1, chapitre 7 § 1, p. 36.

41. Ibid., Livre 1, chapitre 7 § 5, p. 41.

42. Dictionnaire critique de Théologie, Puf, Quadrige, 2002, p. 118.

43. Introduction à la Doctrine chrétienne, FLTE-EAD, 2001, vol. 1, p. 21.

44. Wiktionary, inamissible.

45. Henri BLOCHER, La doctrine du péché et de la rédemption, collection Didaskalia, Edifac 2000, p. 321.

46. Paul ENNS, Introduction à la théologie, Une synthèse accessible de 5 dimensions de la théologie : biblique, systématique, historique, dogmatique et contemporaine, Éditions Impact-Clé, 2009, p. 351.

47. Wayne GRUDEM, Théologie systématique, Introduction à la doctrine biblique, Éditions Excelsis, 2010, p. 219.

48. Ibid., p. 220.

49. Jules-Marcel NICOLE, Précis de doctrine chrétienne, 6ème Edition, 2002, p. 53.

50. BLOCHER, La doctrine du péché et de la rédemption, p. 19-20.

51. Henri BLOCHER, Souveraineté de Dieu et décision humaine, Ichtus 71, 1977, p. 6.

52. Henri BLOCHER

53. Les arminiens pensent que Dieu crée un espace de liberté absolument indéterminé pour permettre une décision humaine libre. Cet espace de liberté absolue est ainsi une « idole » (Alain NISUS, La doctrine de l'élection, cours.) dressée devant Dieu.

54. BLOCHER, Souveraineté de Dieu et décision humaine, Ichtus 71, 1977, p. 6.

55. Émile NICOLE, conférence, Trésor sonore sur Internet.

56. Alain NISUS

57. Car c’est Dieu lui-même qui agit en vous, pour produire à la fois le vouloir et le faire conformément à son projet bienveillant.

58. Alain NISUS, La doctrine de l'élection, cours, la mise en gras a été faite par nos soins.

59. Henri BLOCHER, Souveraineté de Dieu et décision humaine, Ichtus 71, 1977, p. 8, la mise en gras a été faite par nos soins.

60. Henri BLOCHER, La doctrine du péché et de la rédemption, p. 170.

61. Wikipédia, expiation limitée.

62. Pour des développements complets cf BLOCHER, La doctrine du péché et de la rédemption, p. 321 à 333.

63. Jules-Marcel NICOLE, Précis de doctrine chrétienne, 6ème Edition, 2002, p. 238-239.

64. Paul-André DUBOIS, La perte du salut est-elle une notion biblique ?, La Bonne Nouvelle, 1982, p. 21.

65. Alain NISUS

66. ENNS, op. cit., p. 351.

67. BLOCHER, La doctrine du péché et de la rédemption, p. 321.

68. Aussi impensables pour les auteurs bibliques seraient des mouvements de va-et-vient répétés entre les ténèbres et la lumière, la perdition et la grâce. Imagine-t-on quelqu'un qui meurt et qui ressuscite plusieurs fois avec le Christ, qui est l'objet de la nouvelle création, puis dé-créé, puis re-créé à nouveau etc.? Pourtant, les doctrines arminienne, catholique et luthérienne affirment de tels mouvements (la seule chose qu'on refuse de répéter, c'est le baptême d'eau : pas d'« anabaptisme »).

69. BLOCHER, La doctrine du péché et de la rédemption, p. 332 et 333.

70. BLOCHER, La doctrine du péché et de la rédemption, p. 326.

71. Ibid. p. 168.

72. Ibid. p. 325.

73. Ibid. p. 328.

74. Ibid. p. 330.

75. Bible d'étude, version semeur 2015, Éditions Excelsis, p. 152, note sous Ex. 32.32 efface-moi du livre.

76. GRUDEM, op. cit., p. 881 note n°26.

77. BLOCHER Henri, La doctrine du péché et de la rédemption, p. 332 note n°1.

78. Alain NISUS, pasteur et théologien, professeur de théologie systématique à la FLTE de Vaux-sur-Seine 78740.

79. Rajouté lors de la rédaction du présent ouvrage.

80. Vincent MIEVILLE, Les Chérubins, Mémoire de Maîtrise (BAC+4) en théologie, Faculté Libre de Théologie Evangélique ou FLTE de Vaux-sur-Seine, 1996, page 43. Ce mémoire est accessible gratuitement sur Internet :

http://mieville.chez-alice.fr/cherubins/index.html

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